Nous avons plus que jamais besoin des paysans !
L’hémorragie du monde agricole n’en finit pas. Pour notre seule région, on recensait plus de 31 000 agriculteurs en 2000 ; ils seront moins de 24000 à la fin de l’année 2012. Chaque année, des paysans font le choix de quitter le métier de façon précoce pour des raisons économiques, de santé ou de pénibilité. Et le nombre d’installation de jeunes agriculteurs, en chute, ne suffit pas pour pallier à ces départs.
Il y a lieu d’abord de constater à quel point les aides directes sont inégalement réparties : En 2009, les 11 milliards d’euros de la Politique Agricole Commune en France ont bénéficié à 500 000 agriculteurs. 10,7% d’entre eux ont touché plus de 50 000 euros quand 32% devaient se contenter de moins de 5000 euros ! Ce système condamne les plus petites exploitations à la merci d’un marché socialement destructeur.
Pourtant, les villes et les agglomérations ont plus que jamais besoin des paysans et, de ce fait, la responsabilité d’affirmer le rôle qu’elles entendent jouer dans des mutations devenues nécessaires :
Mettre fin au recul des terres agricoles. Les collectivités disposent au travers des schémas de cohérence territoriaux ou des plans locaux d’urbanisme d’outils stratégiques pour lutter contre la spéculation foncière et empêcher le grignotage des terres agricoles : elles peuvent ainsi empêcher l’urbanisation des terres agricoles en priorisant, pour le logement, la reconquête des friches et en faisant le choix de la densification. Il leur est également possible d’affecter les parcelles enclavées à du maraichage afin de promouvoir une agriculture périurbaine de qualité.
La restauration collective comme levier. Chaque jour, à Caen, ce sont 5000 repas qui sont servis dans les cantines de nos écoles. Le choix de la responsabilité consiste aujourd’hui à orienter clairement nos achats : nous pouvons faire le choix de produits locaux de qualité – agriculture biologique – et contribuer à faire vivre une autre agriculture sur le territoire.
Accompagner ceux qui s’engagent. Depuis quelques années, à Caen, les citoyens s’organisent en collectif ou en association pour avoir accès à des produits locaux de qualité ; Leur action permet à de nombreux paysans de vivre de leur travail. Il nous appartient aujourd’hui de contribuer au développement de ces circuits courts en incitant notamment administrations et entreprises à organiser des points de livraison de produits locaux comme c’est le cas pour le personnel de la ville de Caen depuis 2010.
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