Eric Piolle « Combien d’autres Alexandre Gabriac dans les rangs du Front National ? »
En mai 2012, Eric Piolle dénonçait la visite du conseiller régional Alexandre Gabriac chez les nostalgiques de Mussolini ou des Phalangistes espagnols et interrogeait le Front National sur le nombre de nostalgiques du fascisme encore présent dans ses rangs.
Alexandre Gabriac, l’année dernière, nous vous avions fait part de notre indignation suite à la publication d’une photo vous représentant exécutant un salut nazi.
mais alors il va falloir vous faire soigner, car on dirait que c’est chez vous une habitude. Cette photo était publiée le 28 avril sur le site web d’un journal local de Cremone, dans la région de Milan, le Cremona Oggi. Vous êtes en compagnie de fascistes italiens. Vous commémorez la mort de Mussolini et les morts de la république de Salò.
La République de Salò, c’était en 1943 le reliquat du régime fasciste italien maintenu sous perfusion par les nazis. Ce gouvernement appliquait ce qu’on appelait la « solution finale », c’est-à -dire qu’il déportait des personnes juives, vers l’Allemagne ou en Italie même.
Après la guerre, ses chefs se sont regroupés autour du MSI, un parti qui a pour emblème une flamme verte, blanche et rouge.
Alexandre Gabriac, sur le blog de l’organisation que vous avez fondée, vous avez publié ce message simple : « Urne, cercueil de vos illusions ». La démocratie vous pose donc un problème ? Apparemment, vous préférez d’autres systèmes de gouvernement.
Cette préférence, vous la marquez notamment à travers vos voyages. Vous en faites une grande publicité. Avant l’Italie, il y a eu l’Espagne. Là , vous avez rencontré les phalangistes pour « honorer » la mémoire de Franco. Qui était Franco ? Je vais vous rafraîchir la mémoire.
Sous Franco, la liberté d’expression ou le droit d’association étaient totalement réprimés.
Les partis politiques étaient interdits et le suffrage universel aboli.
Toute critique du régime était considérée comme un crime.
Des milliers d’opposants ont été soumis à la torture, à la faim et aux épidémies.
Certains ont été réduits en esclavage.
Les femmes étaient soumises à des violences sexuelles.
En 1944, de l’aveu même du régime franquiste, 190.000 détenus ont été exécutés ou sont morts en prison, puis jetés dans des fosses communes.
Plusieurs milliers d’enfants d’ouvriers ont été volés à leurs parents et envoyés dans des institutions d’Etat ou dans des familles franquistes.
C’était cela, Alexandre Gabriac, le régime franquiste.
Mais apparemment, vous connaissez tout cela, vous savez ce que vous faites. Marine Le Pen aussi, puisqu’elle a été chaleureusement félicitée par la Phalange pour son score du 22 avril.
En revanche, ce n’est peut-être pas le cas de tous les électeurs du FN. Ce n’est pas non plus le cas des élus de droite qui les courtisent.
A propos de l’exclusion de monsieur Gabriac… Sur La Chaîne Parlementaire qui était venue l’interroger dans cet hémicycle, Bruno Gollnisch a déclaré :
« Je souhaite personnellement qu’on ménage des réconciliations ultérieures. Je pense que le pardon des offenses est non seulement moralement louable mais politiquement utile ».
Après l’exclusion de monsieur Gabriac, son ami Yvan Benedetti a déclaré
« Il y a encore des membres de l’œuvre française qui étaient autour de Bruno Gollnisch et qui sont à l’intérieur du Front National ».
Pour faire simple, l’œuvre française, c’est un peu le fan club de Pétain, Franco et Mussolini réunis.
Si l’on en croit le livre de Claire Checcaglini, une journaliste qui s’est infiltrée au FN, selon les cadres de ce parti, le tort de monsieur Gabriac n’est pas de cultiver les références au nazisme.
Son tort est tout simplement de s’être fait remarquer.
Alors, monsieur Gollnisch, monsieur Martin, messieurs les élus du FN, mettez fin à vos ambiguïtés : combien de fascistes au sens mussolinien, au sens franquiste du terme, y a-t-il dans vos rangs ?
Les citoyens doivent savoir !
Pour ce qui nous concerne, nous avons choisi de rester vigilants.
Nous observons à la loupe vos votes et vos comportements dans cette assemblée. C’est très instructif.
Je vous invite à visiter le site web de notre groupe politique pour en savoir plus.