Soyons réalistes : préparons un avenir sans pétrole et sans atome
Le pic pétrolier est désormais une réalité. Récemment, le PDG de la compagnie Shell déclarait dans The Economist qu’il faudrait « que le monde ajoute l’équivalent de quatre Arabie saoudite ou de dix mers du Nord dans les dix prochaines années rien que pour maintenir l’offre à son niveau actuel ». De son propre aveu, l’industrie pétrolière ne peut plus suivre. A moins d’exploiter de manière intensive les hydrocarbures « non-conventionnels ». D’exploiter du pétrole en grande profondeur en Arctique ou en Guyane en multipliant le risque de marées noires majeures. D’extraire chaque gouttelette de gaz emprisonné dans le schiste de nos régions au risque de rendre toutes les sources d’eau définitivement impropres à la consommation. Et d’aggraver encore le réchauffement climatique. Ce n’est pas une solution.
Certains recommandent de multiplier les centrales nucléaires. Pour cela, ils ferment les yeux sur le nombre incalculable des victimes de Tchernobyl, sur la menace permanente que Fukushima fait encore planer sur le Japon tout entier, sur le coût monstrueux du démantèlement des centrales, sur l’hypothèque à 30 000 ans que crée le stock croissant des déchets…
Toutes ces options sont irréalistes et dangereuses. Pourtant, il existe des solutions dont la vraie difficulté de mise en œuvre réside dans l’inaction politique encouragée par les lobbies pétrolier et nucléaire. Ces solutions ne demandent aucun sacrifice sur notre niveau de vie. Elles sont détaillées dans le scénario de l’association Négawatt* et tiennent en trois mots : sobriété, efficacité, énergies renouvelables.
Ce sont ces solutions que les élus Europe Ecologie – Les Verts promeuvent dans les politiques régionales.
Sobriété. Le kilowatt le plus propre est d’abord celui qui n’est pas consommé. Benoît Leclair, vice-président à l’énergie et au climat, engage cette année 700 foyers rhônalpins dans le programme « familles à énergie positive ».
La Région soutient le covoiturage, l’autopartage, les plans de déplacements d’entreprises, les modes doux. Elle développe l’offre en transports collectifs. Ce sont là des alternatives au projet archaïque d’autoroute A45 Saint-Etienne – Lyon : pour moins cher, on peut créer un service de tram-train à haute fréquence très efficace.
Efficacité. Marie-Odile Novelli, vice-présidente écologiste au logement, contribue à faire baisser la dépense énergétique des ménages, surtout des plus modestes, en imposant que les constructions et rénovations aidées par la région soient économes en énergies. Les élus écologistes défendent aussi une série d’investissements pour faire de chaque lycée une vitrine du possible en termes de consommation énergétique.
Energies renouvelables. Depuis 2004, la Région favorise leur essor. Benoît Leclair veut aller plus loin en créant un fonds d’investissement spécialisé dans les filières solaire, éolienne, micro-hydraulique et biomasse.
S’opposer à l’extraction des gaz de schiste sans proposer en face des solutions radicales pour sortir de notre dépendance aux hydrocarbures et à l’atome ne serait que déplacer le problème. Les écologistes soutiennent des politiques réalistes qui ne creusent ni la dette financière, ni la dette écologique pour les générations futures.