Intervention de Elvan UCA sur la politique régionale en faveur du développement de la vie associative et de l’ éducation populaire

Uca-08

Monsieur le Président,

Cher(e)s collègues,

 Après le Service Public Régional de la Formation (SPRF), la Stratégie Régionale de Développement Economique et d’Innovation (SRDEI), la Stratégie Régionale de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (SRESRI), la Région engage une nouvelle stratégie cadre : la Vie Associative et l’Education Populaire qui sont des domaines d’interventions primordiaux pour Rhône-Alpes. D’ailleurs, Madame la Vice-Présidente, Monsieur le Président, nous tenons à vous remercier pour la pertinence du texte proposé. Notre région, se doit de donner « un avenir meilleur pour les Rhônalpins » même si elle ne peut répondre seule à toutes les attentes, elle peut agir avec ses moyens et compétences de manière significative et mobiliser les acteurs du territoire. 

Après les chercheurs, les formateurs, les entrepreneurs, les étudiants, y a les bénévoles  dont il convient d’apprécier et  saluer la contribution à sa juste valeur parce qu’elle constitue une ressource essentielle et parfois vitale pour la plupart des associations. Pour celles qui ont des salariés, il s’agit souvent d’une ressource complémentaire qui s’articule avec le salariat de façon souvent harmonieuse. Pour les associations sans salariés, le bénévolat est le carburant même de l’action. Madame la Vice-Présidente l’a rappelé, ils sont près d’1 million de bénévoles sur notre territoire.

Bien qu’il n’apparaisse pas dans les grands agrégats économiques, type PIB, c’est un apport décisif au bien-être social, personne ici n’en doute. L’engagement bénévole est aussi une source de satisfaction et d’émancipation pour celui qui y consacre une partie de son temps.

C’est grâce à lui que l’on peut expérimenter des choses nouvelles, des métiers nouveaux qui au fil du temps pérennise des nouveaux emplois. Rappelez-vous, chers collègues, qu’au début du XXème  siècle, les infirmières et assistantes sociales étaient toutes des femmes bénévoles (souvent issues de la bourgeoisie). On sait maintenant combien ces services et métiers sont devenus importants. D’autres se sont rajoutés, les métiers du sport, l’aide à domicile etc…

Elément de qualité de vie, le bénévolat est aussi une ressource renouvelable, non délocalisable, voire un élément de développement durable, comme cité dans le rapport de mars 2008 du Parlement européen sur la contribution du bénévolat à la cohésion économique et sociale : « Le bénévolat est notre forme la plus soutenable d’énergie renouvelable ».

On ne peut pas parler du bénévolat, sans parler de l’éducation populaire et citoyenne. Pourquoi ?

L’Education Populaire est avant tout un engagement citoyen. Elle permet l’émancipation et l’autonomie ainsi qu’une responsabilisation des acteurs. Patrimoine commun des forces humanistes et progressistes dont la Gauche et écologistes ont été au tout départ les porteurs et dont nous sommes à présent les héritiers et on doit en être les promoteurs. Elle est aujourd’hui fragilisée par une logique marchande destructrice portée par un gouvernement qui cherche à faire du profit sur le dos du monde associatif. Dans son champ d’intervention, l’éducation populaire apporte des réponses empreintes de solidarité et d’équité, elle doit donc reprendre toute sa place dans l’éducation et l’acquisition de connaissances tout au long de la vie. Elle est un rempart contre les inégalités sociales, économiques, sociétales et culturelles. Aujourd’hui, il s’agit de protéger et redynamiser l’éducation populaire. Nous pouvons et nous devons le faire ensemble ! Si nous avons cosigné des amendements proposés par nos partenaires de la majorité, c’est bien parce que nous tenons à cette démarche commune. Nous ne pouvons pas avancer en ordre dispersé pour préserver le monde associatif en général et de l’éducation populaire en particulier des attaques qu’ils subissent au quotidien. Ne pas jouer le jeu à fond de cette délibération, c’est risquer de cautionner la politique gouvernementale de casse des associations et de l’éducation populaire. Chacun est donc face à ses responsabilités, et nous, Europe Ecologie les Verts soutenons résolument ce texte pour les raisons citées précédemment.

 

Vous comprendrez que la stratégie adoptée dans cette délibération est d’autant plus opportune que les associations font face à une situation catastrophique. Notre collègueCatherine Herbertzvous en parlera plus précisément tout à l’heure lors de la discussion du vœu que nous avons déposé.

 

Cette délibération découle directement des rencontres organisées par Madame la Vice-Présidente cet hiver auquel le monde associatif a participé massivement. Ces rencontres ont permis aux acteurs de nous confier leurs préoccupations et de formuler des propositions. Nous leur disons aujourd’hui, nous vous avons entendu ! C’est pourquoi, ce texte prévoit des orientations nouvelles qui ont été définies pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et surtout aux défis de demain ! C’est un processus « engageant », il est donc nécessaire de transformer l’essai, nous sommes attendus au tournant, nous avons la responsabilité de donner corps et sens à ces propositions…

D’où la pertinence du rapport proposé aujourd’hui, qui traduit avec des dispositifs concrets novateurs, les attentes du monde associatif, par exemple :

– Soutien Pluriannuel au Projet Associatif (SPAP),

– Formation/valorisation bénévolat,

– Evolution COREVA pour une meilleure représentativité,

– L’accompagnement personnalisé et de proximité pour les associations…

Mais, il ne faut pas en rester au stade de la déclaration d’intention, car la question des moyens alloués est primordiale. Cela doit se traduire concrètement dans le budget de 2012. Nous ne pouvons nous satisfaire de 0,03 % du budget régional consacré à la Vie Associative, niveau tellement faible qu’il entraîne des arbitrages difficiles, comme nous avons pu le constater hier en commission permanente.

 

C’est tout à l’honneur d’une majorité de gauche et d’écologistes de soutenir le monde associatif et en particulier ses acteurs source permanente d’innovation sociale, économique et environnementale fragilisé par les politiques gouvernementales, seulement préoccupées de logiques marchandes. Alors, vous l’aurez compris chers collègues, nous voterons bien sûr pour cette délibération, point essentiel de notre politique régionale qui donne un souffle nouveau au monde associatif et à l’éducation populaire.

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