La Région doit développer et coordonner tous les transports collectifs de Rhône-Alpes
Mettre une solution de transport en commun à moins de 10 minutes de chaque Rhônalpin s’avère complexe quand la Région compte plusieurs autorités organisatrices de transports. Pourtant si on veut en développer l’usage, les transports collectifs doivent être aussi simples à l’usage que fiables et réguliers. La Région doit donc contribuer à développer les réseaux notamment dans les zones peu couvertes et coordonner leur fonctionnement.
Trains supprimés, retards, changements de destinations… Pour les usagers des transports régionaux, les perturbations du service sont autant de raisons de reprendre leur voiture. Ces derniers mois, on a beaucoup blâmé la SNCF. Pourtant, il ne faut pas oublier que derrière l’opérateur public, c’est l’Etat qui a abandonné depuis trente ans le fin maillage du réseau ferré classique pour le seul prestige du TGV. C’est aussi l’Etat qui, après avoir découpé le système ferroviaire en plusieurs établissements publics, compartimente la SNCF en de multiples activités. Le résultat est là : incohérence, manques de coordination et de souplesse.
Lors de la campagne électorale des régionales, les candidats écologistes avaient proposé de mettre une solution de transport en commun à moins de 10 minutes de 90 % des Rhônalpins, que ce soit à pieds en ville, ou en voiture à la campagne. Au-delà d’un temps de trajet en train, ceci implique de considérer la cohérence globale du système de transport. Bus, vélo, train… les transports collectifs doivent être aussi simples à l’usage que fiables et réguliers.
Or, sur la région, on compte plusieurs dizaines d’autorités organisatrices de transports. Chacune a son territoire de compétence, et de nombreuses zones restent peu couvertes. Pour aller d’Ambérieu à Charbonnières-les-Bains, vous devrez emprunter 4 à 6 véhicules de 3 à 5 réseaux différents. A chaque fois, il vous faudra acheter un billet à un tarif différent, et trouver où prendre la correspondance.
Sous le mandat précédent, la Région a élaboré un Schéma régional de services de transport ambitieux pour les vingt ans à venir. Nous ne devons pas en rester au stade des intentions. Pour cela, la Région doit contribuer à développer les réseaux et coordonner leurs fonctionnements pour chaque bassin de vie.
Sur la base de plateformes encore imparfaites comme Multitud, les Rhônalpins devraient pouvoir disposer d’un point unique d’information, d’une tarification par zone et d’un système de vente de billets unique pour tous les modes de transports.
L’une des sources de financement du transport public est le versement transport, une contribution de toutes les entreprises de plus de neuf salariés. Son prélèvement doit être généralisé à tous les territoires, y compris la Région qui développe les TER. Enfin, il faut que tous les territoires mettent en commun une part de leurs financements. Sous l’égide de la Région, ils devront se concerter pour mettre en place des lignes fortes.
Enfin, l’Etat doit donner à la Région les moyens de sa délégation en mettant clairement la priorité sur le rail et les transports en commun par rapport à la surenchère de réseaux routiers qui s’engorgent les uns après les autres. Le seul projet d’autoroute A45 Lyon-Saint-Etienne coûterait près de 2 milliards d’euros. Pour une somme inférieure, la région urbaine lyonnaise, soit tout le nord-ouest de Rhône-Alpes, pourrait se doter de plusieurs lignes d’un véritable RER. Une alternative à la route pour des centaines de milliers de citoyens.