Charles Beigbeder, l’homme du gouvernement à la tête des Jeux Olympiques d’Annecy
Le travail d’opposition constructive du groupe Europe Ecologie – Les Verts avait permis d’obtenir quelques garanties pour des Jeux Olympiques 2018 un peu moins destructeurs pour la montagne. La possible élection de Charles Beigbeder à la présidence du groupement d’intérêts publics cet après-midi jette une lumière crue sur la vraie nature des JO : sport-business et aménagement massif de la montagne. Face à cela, les élus écologistes demandent à Jean-Jack Queyranne de retirer la participation de la Région.
La ministre des Sports Chantal Jouanno a déclaré que l’homme d’affaires Charles Beigbeder avait son « approbation et celle de l’Elysée » pour prendre la tête de la candidature.
Le président de la région Rhône-Alpes Jean-Jack Queyranne (PS), a réagi vivement à cette annonce. « On est complètement à côté de la plaque », a-t-il estimé, soulignant que cette annonce a été faite « en dehors de toute concertation avec les partenaires de cette candidature». En effet, ni les élus régionaux, ni le président de la Région, qui est pourtant le deuxième financeur du projet, n’ont eu accès au dossier avant son dépôt officiel qui doit avoir lieu aujourd’hui. C’est cet après-midi qu’a lieu l’élection à la présidence du GIP.
Code du travail à deux vitesses
Rappelons qu’en 2005, Charles Beigbeder, alors candidat à la présidence du Medef, a affirmé que le principal obstacle à la création d’emplois résidait dans « le code du travail, qui est beaucoup trop rigide ». Il a aussi plaidé pour « un code du travail à deux vitesses, à régime dérogatoire, qui permette [aux petites entreprises] d’embaucher et de licencier plus facilement… ».
Devant ce genre de position, Claude Comet, conseillère déléguée Europe Ecologie – Les Verts du Conseil régional, s’inquiète : « En octobre dernier, la Région a insisté sur le fait que le projet devrait viser une haute qualité sociale, notamment par l’association des partenaires sociaux. Compte tenu de ses déclarations passées, M. Beigbeder ne m’en semble pas le meilleur garant. »
Tout en s’opposant sur le fond aux Jeux olympiques d’Annecy par un vote contre, le groupe Europe Écologie – Les Verts n’a eu de cesse de chercher à en limiter l’impact sur la nature. Grâce à l’investissement de Claude Comet et d’Alain Chabrolle, la Région avait demandé d’inclure au projet la limitation de la consommation d’espaces agricoles et naturels, la préservation de la vocation agro-pastorale du Semnoz et l’activité agricole de la plaine du Fayet, ainsi que le classement des combes des Aravis. L’accessibilité par les transports collectifs et la reconversion des bâtiments olympiques en logements sociaux avaient également été mises à l’ordre du jour.