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SEM POSITIF

INTERVENTION JACQUES PERREUX SUR LA SEM POSITIF

« Promouvoir, organiser, Soutenir, et Inventer la Transition énergétique en Ile de France »

Monsieur le Président,
Madame la Vice Présidente,
Mes chers collègues,

Ce que, les uns et les autres, nous allons dire dans ce débat va, c’est sûr, donner du sens  à la décision de créer cette SEM. Peut-être ne serons-nous pas tous d’accord.

Le sens de l’action publique, de la politique, nous en avons besoin. Dans cette période de bouleversements, de confusion, nos concitoyens en ont absolument besoin pour donner sens à leur vie et mieux vivre ensemble.

Et pour, le sens, c’est d’abord celui d’un engagement pris devant les Franciliens et les Franciliennes qui est respecté.

Si il y avait une agence citoyenne de notation chargée d’évaluer les politiques en fonction du respect des engagements, nous recevrions à coup sur un triple A. Et ces 3A là sont bien plus importants pour la solidité de notre société et son avenir que les 3A des agences de notation financières.

L’histoire de cette décision c’est celle du débat avec les habitants lors des dernières élections régionales puis celle des négociations entre le PS et EELV qui a fait de la SEM un engagement commun. C’est aussi celle de la large victoire électorale de notre majorité et du travail déterminé conduit par Hélène GASSIN.

Oui, prendre des engagements, avoir la franchise et l’honnêteté de les rendre visibles, les soumettre au suffrage universel et les respecter, cela s’appelle la démocratie. Sans doute ne mesurons-nous pas assez ce que les pratiques inverses sèment comme souffrance, révolte, et le sentiment qu’on nombre de nos concitoyens d’être floués, abandonnés.

Le sens de cette décision c’est d’accroitre la maitrise publique sur des biens communs

Energies, ressources communes comme l’eau… Nous devons prendre soin de ces richesses, pour nous et pour les générations à venir. Nous devons inventer des modèles de gestion nouveaux de ces biens communs, les économiser, et ne pas laisser le marché en faire des marchandises comme les autres et les gaspiller jusqu’à épuisement.

Si la SEM ne gérera pas directement l’énergie produite par les projets d’ENR qu’elle contribuera à faire émerger, c’est tout de même un premier pas vers l’invention de ce nouveau modèle.

Avec cette SEM, nous redonnons la main à la maîtrise publique sur des enjeux où elle a eu tendance ces dernières décennies à déléguer ses responsabilités ou à s’effacer, voire à se soumettre à des lobbying égoïstes.

Les partenaires qui nous accompagnent dans cette aventure sont des collectivités, des syndicats, des banques mutualistes, pour qui l’intérêt général est une priorité. Ce n’est pas un hasard si nous avons exclu d’emblée les grands groupes (comme les énergéticiens) du tour de table, même si cela a rendu  notre tache plus ardue. Nous n’en sommes que plus fiers aujourd'hui.

Le sens de cette décision c’est d’organiser concrètement la transition énergétique sur notre territoire.

La meilleure des énergies c’est d’abord celle que l’on ne consomme pas et donc que l’on ne produit pas. Ce volet est couvert par la dimension « rénovation énergétique des bâtiments ».

Mais la transition énergétique c’est aussi la promotion des énergies renouvelables, dont le potentiel est énorme sur notre territoire. Ce sont celles qui ne génèrent pas de dérèglement climatique et qui écartent les dangers inhérents à l’énergie nucléaire. Oui, c’est mille fois plus raisonnable et sage d’investir dans la géothermie, la cogénération bois, l’éolien, le solaire…que dans l’EPR.

Le sens de cette décision c’est aussi d’innover, pour apporter des réponses de justice sociale aux urgences climatiques.

L’arrivée de l’hiver nous rappelle une réalité insupportable : en France, des millions de personnes sont exclues d’un droit fondamental, celui d’accéder à l’énergie et pouvoir se chauffer.

Dans notre région, 330 000 ménages sont en situation de précarité énergétique et souffrent souvent du froid et de l’humidité. Comme chacun ici, dans mes permanences je reçois de plus en plus de personnes qui viennent avec des factures de gaz et d’électricité astronomiques. Souvent leurs factures pour un 2 pièces dans une co-propriété très mal isolée est plus importante que ma propre facture lorsque j’étais dans un F4 en logement social ou aujourd’hui en pavillon.

C’est pour cela que nous avons le devoir d’inventer des solutions nouvelles pour répondre à cet impératif social, économique et environnemental.

L’urgence c’est de rénover des millions de mètres carrés de « bâtiments passoires ». Rappelons que le secteur du bâti est le second émetteur d’émissions de gaz à effet de serre dans notre région.

La SEM permettra d’engager cette rénovation énergétique pour toute une catégorie de bâtiments pour lesquels aucune intervention publique efficace n’existe aujourd’hui. Notre SEM :
-    viendra compenser l’insuffisance de l’initiative privée, en permettant aux maîtres d’ouvrages du logement collectif d’engager des rénovations énergétiques ambitieuses, compatibles avec l’atteinte du « facteur 4 », en apportant le financement et la coordination technique des travaux qui manque cruellement. La grande originalité vertueuse de la SEM, c’est qu’elle rémunèrera directement sur les économies d’énergie.
-    Elle aidera également les collectivités à rénover leurs propres patrimoines en les conseillant, voire en offrant une maitrise d’ouvrage déléguée.

Il faudra certainement un peu de temps pour que cette nouvelle structure trouve sa vitesse de croisière. C’est normal, car nous inventons un nouveau modèle. Mais la confiance que nous font d’ores et déjà nos partenaires montre que nous sommes crédibles et que nous avons raison d’affirmer une grande ambition.  Ainsi, d’ici à 5 ans, nous nous fixons l’objectif de rénover 140 000 m2 et de générer des investissements sur les Energies renouvelables à hauteur de 150 millions d’euros.

Le sens de cette décision enfin, c’est celle de la co-construction.

Depuis le début de la mandature, Hélène a fait de ce projet sa priorité. Elle a su associer toute la majorité et je dois vous dire que ce n’était pas forcément gagné d’avance, vu le niveau de technicité d’un tel projet. Mais petit a petit, au fil des très nombreuses réunions, nous nous sommes perfectionnés, les mécanismes de tiers financement n’ont plus de secrets pour nous, les fonctionnements des SEM, SPL ou GIE n’ont plus de mystères… Mais surtout, les groupes ont pu apporter leur pierre à ce bel édifice, faire entendre leurs priorités et vision de ce que devait être la société. Une dynamique inventive c’est progressivement installée, jusqu’au choix nom. Je me permets de prendre un peu de temps pour souligner cela, car cette méthode et l’écoute dont Hélène a su faire preuve y sont pour beaucoup dans ce succès. Je tiens également à remercier les services qui ont fait preuve de pédagogie pour donner aux élus toutes les cartes de compréhension des aspects juridiques, techniques et financiers parfois complexes.

Voilà, vous l’aurez compris, c’est avec fierté et enthousiasme que notre groupe votera en faveur de la création de la Société d’économie mixe « Energies POSIT’IF ».