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Plan de Déplacements Urbains, intervention de Jacques Picard

Séance plénière du conseil régional d’Ile de France du 16 février 2012

 

Présentation du Plan de Déplacement Urbain d’Île-de-France (PDUIF) pour arrêt

Rapport cadre pour un Plan d’action Régional en faveur de la Mobilité Durable

 

Intervention de Jacques Picard pour le  groupe EELV

 

M. le président,
Chrs collègues

 

C’est peu dire que la présentation de ces deux rapports liés autour du PDU IDF devant notre assemblée est un événement attendu, s’agissant d’un document qui traite de l’évolution des mobilités sur un territoire de 12 millions d’habitants.

 

C’est peu dire que Pierre Serne, aujourd’hui VP, est un des artisans de sa réalisation et de son ambition depuis le cœur de sa production à la commission offre de transport du STIF.

 

Bien sûr, on pourra regretter le temps long – 5 ans - d’élaboration de ce document stratégique qui doit déjà être révisé pour intégrer le schéma d’ensemble du Grand Paris. Le SRIF révisé devant au final, vive la complexité de nos institutions, être approuvé en même temps que le SDRIF natif. Mais, après tout, le temps long de la décision politique à la réalisation est dans les transports le pain quotidien de tous les élus de notre assemblée investis sur la mobilité.

 

Un temps long d’abord pour élaborer un PDU compatible avec les autres documents de planification de la région : de manière obligatoire pour le SDRIF de 2008 et de manière volontariste pour le Schéma Régional Climat Air Energie. Mais compatible aussi, et ce n’est pas mince, avec les SCOT, les schémas de secteurs, les PLU et jusqu’aux décisions prises par les autorités en charge de la voierie et de la police de la circulation. Donc, gage d’efficacité, ce PDU étend ses orientations , ses préconisations et ses obligations au cœur des politiques publiques et à tous les niveaux.

 

Enfin, le Code des Transports prévoit d’ailleurs la possibilité que le PDUIF soit complété par des Plans Locaux de Déplacements (PLD) qui en précisent et détaillent le contenu. Cette possibilité, qui vise à favoriser l’appropriation du document par les acteurs locaux, est une mesure clé de la mise en œuvre opérationnelle des actions inscrites au PDU IDF.

 

Notre assemblée, après le vote d’approbation du STIF le 9 février 2011 (ce qui traduit d’ailleurs la très large concertation qui a été de mise avec toutes les collectivités lors de sa production), examine ce document stratégique de première importance. Il nous faut à ce stade rappeler aussi,  les enjeux et le temps long de la maturation : des prises de conscience à la planification et aux actes concrets traduisant la mutation de la mobilité dans notre société.

 

Ce qui est traduit en orientation des politiques publiques dans le PDU vient de la lente prise de conscience dans les années 80 et 90 des effets sur la santé de la pollution de l’air et singulièrement dans des études célèbres à Paris.

Il vient du constat de la difficulté quotidienne, le temps de vie quotidien de nos concitoyens dans les transports dans une région où habitat et emploi se rejoignent peu.

Il vient de la montée en puissance de la crise des gaz à effet de serre autour du GIEC et des conférences internationales sur le climat.

 

Il vient d’une sensibilisation charge jour croissante de nos concitoyens à la nécessaire préservation de la planète et de l’environnement. Aucune, aucun d’entre nous dans cette assemblée n’oserait dire, parce que c’est sa vie quotidienne, « l’environnement çà suffit ». Tous ici je crois sommes conscients de traduire dans ce PDU IDF la nécessaire mutation écologique des transports et des mobilités face à la finitude de la planète et la crise environnementale, civilisationnelle, qui est à nos portes.

 

Tous nous savons que ce qui est en jeu, c’est un basculement de la centralité de la place de l’automobile, reine d’un modèle de développement, d’une modernité qui est derrière nous, à une autre civilisation urbaine dont la mobilité est centrée sur les modes doux et actifs de déplacements et une priorité massive pour les transports collectifs que nous mettons en œuvre.

 

Dans ces conditions, le PDUIF vise évidemment à réduire de manière significative l’usage de la voiture, individuelle, des deux-roues motorisés et des poids lourds et, par voie de conséquence, à accroître fortement l’usage des transports en commun, des modes actifs -marche et vélo - et, pour les marchandises, l’usage de véhicules plus respectueux de l’environnement, de la voie d’eau et du fret ferroviaire.

 

Alors, à ce stade, posons-nous la question : ce PDU IF est-il à hauteur des enjeux, de l’abîme de la crise du climat qui se creuse ? De la demande criante ou résignée d’une amélioration du quotidien dans nos transports ?

 

Basé sur la réglementation 2010, le PDUIF pointe des objectifs d’une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, et le respect des objectifs de qualité de l’air pour les polluants émis par les transports. Cet objectif est en phase avec ceux du plan climat. Ils sont ambitieux. Il nous faudra travailler  très durement pour les atteindre.

 

Dans un contexte de croissance globale des déplacements de 7 % / an, le PDU vise :

  • une réduction de -2% du trafic routier (4 points de part modale). Sans doute encore augmentable.
  • Une croissance de 20 % du nombre de déplacements en transports en commun, soit une

hausse de 3 points de part modale. On mesure déjà l’ambition de cet objectif, au vu de la saturation actuelle des réseaux.

  • Une croissance de 10 % du nombre de déplacements en vélos et marche à pied (modes

actifs), soit une hausse de 1 point de part modale. Sans doute un des secteurs où les objectifs pourraient être plus ambitieux, au vu même des politiques que nous mettons en place

 

Ces objectifs sont déjà assez énormes : le changement ne se décrète pas : il s’accompagne.

 

Ce PDU, pour réaliser ces objectifs propose une stratégie d’action déclinée en 9 défis et 34 actions, pour le coup extrêmement concrètes, c’est la qualité de ce PDU IF qui devrait permettre aux élus locaux de décliner ce qui est de l’ordre de la recommandation.

 

On notera tout de même que 4 actions ont un caractère prescriptif et nous nous en félicitons :

  • La priorité au carrefour pour les lignes de tramway, Tzen, les lignes express et mobiliens
  • 4.1 La proportion minimale de places de stationnement sur la voierie pour les vélos.

 

  • 4.2 des normes minimales de réalisation de places de stationnement pour les vélos dans les constructions nouvelles. Ces normes devront être traduites dans les PLU.

- L’action 5.3 prévoit des normes maximales de réalisation de places de stationnement pour les voitures dans les constructions nouvelles à usage de bureaux. Ces normes devront être traduites dans les PLU.

 

Ces normes sont aussi déclinés selon les territoires et de ce point de vue, ce PDU inaugure une approche territoriale diversifiée qui nous semble intéressante.

 

9 défis disions-nous et 34 actions pragmatiques et réalistes. Jamais sans doute un document stratégique d’envergure régionale n’était allé aussi loin dans la définition, au plus près du terrain d’une stratégie pour faire évoluer les mobilités. On notera d’ailleurs la finesse d’approche des territoires entre grande et petite couronne. Pour la première fois, la grande couronne est prise en compte fortement. Le repprt modal comporte des acgtions pour ce sterrioires

 

Défi 1 : Construire une ville plus favorable à l’usage des transports collectifs, de la marche et du vélo.

Défi 2 : Rendre les transports collectifs plus attractifs

 

Défi 3 : Redonner à la marche de l’importance dans la chaîne de déplacement

 

Défi 4 : Donner un nouveau souffle à la pratique du vélo.

 

Défi 5 : Agir sur les conditions d’usage des modes individuels motorisés

 

Défi 6 : Rendre accessible l’ensemble de la chaîne de déplacement

 

Défi 7 : Rationaliser l’organisation des flux de marchandises et favoriser le transport par fret ferroviaire et par voie d’eau

 

Défi 8 : Construire un système de gouvernance responsabilisant les acteurs pour la mise en

œuvre du PDUIF

 

Défi 9 : Faire des Franciliens des acteurs responsables de leurs déplacements

 

Ces 9 défis se déclinent en 34 actions pragmatiques et réalistes, parmi lesquelles deux actions à caractère environnemental qui viennent renforcer l’efficacité environnementale du PDUIF.

 

Sans commenter à nouveau l’ensemble de ces actions, quelques commentaires de notre groupe sur ce qui en marche vers l’avenir et ce pourrait encore, dans le cadre du PRMD faire l’objet d’améliorations :

 

1°) Ce PDU via le PRMD indique très clairement que le partage multimodal de la voierie est maintenant l’étoile polaire des politiques régionales de transport et mobilité. Cet axe fort devra s’accompagner d’une politique très volontariste et innovante autour des voies réservées sur voierie à caractère magistral, sur le co-voiturage, les plans de déplacement d’entreprise… tous domaines ans soute ou des marges au-delà de nos objectifs sont décelables – ceci à une période ou le prix du litre d’essence vient de passer allègrement les 1,5 euros.

 

 

Ces pourquoi quelques amendement portent sur ces Plan de déplacement spécifiques

 

2°) Nous distinguons encore quelques précautions de langage qui ménagent trop encore la circulation automobile autour des éco trafics…

 

3°) Le fret et la nouvelle mobilité font leur apparition dans ce PDU IF, avec des préconisations déjà identifiées dans les assises du fret tenues récemment par la région. Ce domaine n’est pas directement de notre compétence. On sait l’état de sinistre absolu dans lequel il se trouve pour le fret ferroviaire. Notre région se place avec le PFDU IF dans la situation d’un agent actif du renouveau.

Sans doute avons-nous quelques larges dans une l’expérimentation de la mutation des zones de chalandise de la ville émergente. Une nouvelle mobilité non liée à la voiture est sans doute possible dans ces zones et est à expérimenter.

 

On n’oubliera pas de mentionner à ce stade l’enjeu de préservation des gares de triage ferroviaires aux portes de Paris, prélude à un renouveau du fret ferroviaire.

 

Parler de la zone de la Croix Blanche vers la B A217 si temps…

 

4°) D’autres actions concrètes comme les conseillers locaux en mobilité doivent être mobilisées. Les territoires disposant de conseillers avaient réussi à mettre en place en moyenne 2 fois plus de plans de déplacements d’entreprises (PDE). La Région (jusqu’au 31/12/11) et l’ADEME IDF ont apporté une aide financière ces dernières années aux porteurs de projet de conseil en mobilité aux entreprises (poste de chargée de mission PDE). On pourra aussi utilement apporter un appui au développement d’agences locales de mobilité (ALM)

 

5°) Conforter le dispositif de plan de déplacement et le faire passer à la vitesse supérieure.

(Genopole)

 

6°) Conforter le réseau Partenaires pour l’écomobilité

Directement visé par le PDUIF dans son défi 9, comme un acteur majeur du développement de l’écomobilité scolaire, ce réseau est coanimé par la Région, l’ARENE et l’ADEME IDF. La gouvernance et le fonctionnement de ce réseau connaissent cependant certaines limites du fait de manque de moyens humains et financiers.  Le réseau (plus de 110 membres, env 200 personnes impliquées) a besoin de moyens permettant répondre aux besoins d’informations, d’échanges, d’accompagnement et de formation des collectivités sur ce sujet.

 

7°) Concernant les usagers :

Responsabiliser les citoyens quant à leur mobilité, c’est aussi leur donner les moyens de s’exprimer, de faire part de  leur expertise d’usage $.

Suggestions : créer des comités d’usagers par ligne de transport, dématérialisés, en intégrant notamment les nouvelles possibilités en termes de NTIC (réseau social).

Nous n’avons pas encore épuisé le sujet de l’implication des usagers qui mériterait à elle seule une étude pour innover  (alors même qu’ils sont très actifs en région).

 

 

 

En conclusion, chers collègues, je parlerai du cri du cœur de Dominique Voyant de passage  il y a quelques mois à Nantes : le tramway, les nouvelles mobilités civilisent la ville.

Oui, dans cette ville pionnière du retour des transports en commun et du tramway dans les années 70 (verrait-on d’ailleurs aujourd’hui une équipe perdre sa ville à cause du tramway… ; autre signe de l’évolution des mentalités), dans cette ville pionnière où on peut se passer assez facilement de voiture, on voit déjà se dessiner la ville de demain. Non seulement, cette ville là où partage de la voierie, transport en commun et mobilités actives sont au coeur, on répond aux défis de la crise écologique, aux enjeux sanitaires et à la thrombose, mais on sent aussi à quel point se développe une nouvelle civilité, un art de la ville, une urbanité.

 

Alors chers collègues, je dis à tous les élus locaux, n’ayez pas peur : ce PDU IF est un outil fabuleux pour accompagner localement partout le changement vers cette nouvelle mobilité. Nos concitoyens le comprennent et nous attendent et la région s’honore de proposer un cadre d’action ambitieux et opérationnel pour les 10 ans à venir.

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