Pour une nouvelle culture de l’eau en ile-de-France
Discours de Jacques Perreux
17/02/12
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Notre région dispose d’un patrimoine en eau exceptionnel, précieux et extrêmement fragile. En étroite osmose avec la communication d’Hélène, notre groupe souhaite contribuer à faire naître une nouvelle culture de l’eau en IDF.
Et à cette fin, nous devons une citoyenneté pour mieux profiter de l’eau et mieux la protéger. Ce devrait être les points forts de la révision de notre politique.
Une citoyenneté pour mieux profiter de l’eau
Notre territoire est structuré et irrigué par le fleuve Seine, qui traverse nos 8 départements et borde 153 communes.
La Seine est le trait d’union entre les 12 millions de franciliens. Ses affluents, la Marne et l’Oise baignent 250 communes.
Ponts, écluses, ports, zones humides, berges, darses, clubs nautiques, barrages, plages, guinguettes, péniches, chantiers navales…émaillent nos paysages.
Comme aux quatre coins du monde, après s’être détournées des courts d’eau, nos villes se tournent vers eux pour en apprécier le spectacle et la paisibilité.
Le succès populaire du festival de l’Oh !, de Paris plage, des fêtes de l’Ourcq expriment une nouvelle demande sociale et écologique. Le big jump s’institut comme la manifestation du désir de baignade. Et demain Voguéo nous permettra de naviguer d’ici à Vitry.
Le fleuve et les rivières transportent des hommes et des marchandises, mais aussi de la poésie, de l’imaginaire. Ils peuvent devenir mieux encore source du bien-vivre en Ile de France.
Il nous faut davantage révéler nos atouts hydrographiques, promouvoir des aménagements qui les valorisent, faire en sorte , comme nous le dise de nombreux chercheurs et architectes, d’y puiser une source d’inspiration pour inventer des manifestations festives et plus encore des lieux de vie et de rencontre.
Une citoyenneté pour mieux protéger l’eau
Savez-vous chers collègues, que les Franciliens consacrent, notamment à travers leurs factures d’eau, près de 2 milliards d’euros par an pour traiter leurs eaux usées, protéger le milieu naturel et potabiliser l’eau. Chaque jour des milliers de salariés travaillent souvent sous nos pieds pour protéger notre santé et la nature.
Un rapport officiel vient d’indiquer que pour se débarrasser d’un kilo de pesticides il en coûte 60 000 euros. Le coût annuel pour neutraliser ces poisons serait de 53 milliards. La Région Ile de France se doit d’être innovante avec les collectivités locales, les jardiniers, les agriculteurs, pour mettre en œuvre des alternatives vertueuses. Un kilo de pesticides en moins c’est 60 000 euros de dépenses de traitement en moins, c’est aussi des cancers évités, des vies humaines préservées; des dépenses de médicaments, d’infirmières, d’hôpitaux, d’arrêts maladies en moins.
La délibération reconnaissant le service rendu par l’agriculture biologique va dans ce sens. Elle doit être relayée au niveau gouvernemental et européen.
Une citoyenneté pour protéger l’eau, c’est encore la renaturation des berges, préserver la biodiversité, assurer la continuité écologique grâce aux trames vertes et bleues, concevoir autrement que comme des handicaps les zones inondables pour y développer des zones humides, la faunes, la flore, des activités humaines adaptées.
Un citoyenneté pour protéger l’eau, c’est appréhender les eaux fluviales différemment. Celle-ci sont chargées en hydrocarbures, en métaux lourds et pesticides. Le plus souvent elles sont envoyées dans des stations d’épuration de plus en plus mastodontes, sophistiquée et coûteuses, qui de toute façon ne seront jamais assez grandes pour accueillir les orages et donc débordent dans le milieu naturel. Nous n’atteindrons le bon état écologique et chimique des eaux superficielles et souterraines qu’en développant la rétention à la parcelle et des modes alternatifs de dépollution adaptés à ces eaux.
Pour conclure, la communication d’Hélène nous propose une bonne façon de faire progresser les services publics de l’eau dans notre région. Des idées ont beaucoup avancées : celles qui considèrent que l’eau a besoin d’une gestion faite d’un esprit de démocratique de partage, de solidarité et de transparence.
Un bien commun a besoin que l’intérêt général et les temps longs prévalent sur des intérêts particuliers et les temps courts demandés par les actionnaires.
La première des mesures pour une tarification sociale est celle qui n’a pas à verser de dividendes. Ces idées montantes dans la société s’exprimeront avec force lors du FAME, mais elles bousculeront aussi le Forum officiel.
Ici nous savons bien, et l’épisode malheureux du SEDIF nous l’a rappelé : le dernier mot revient toujours au politique. Nous pourrons imaginer toutes les aides, mais rien ne se fait sous la contrainte. Il n’y a lieu ni de diaboliser, ni de stigmatiser qui que ce soit, en tous les cas ce n’est pas notre façon de faire. Nous connaissons tous des maires qui ont décidé de revenir en régie et qui ont réussi : Après Grenoble et Paris, Munich, Viry, Tarnos, Cherbourg et St Malot. Pour ma part je ne connais aucun maire qui ai voulu et pas réussi (à l’exception de ceux qui sont minoritaires dans un syndicat).
La proposition d’Hélène d’accompagner clairement et fortement toutes les villes qui souhaitent repenser leur gestion de l’eau redonne aussi un rôle politique essentiel à la Région, pour contribuer à cette nouvelle culture de l’eau.