Discussion générale – Secteur Enseignement supérieur et recherche
Discussion générale – Secteur Enseignement supérieur et recherche
Monsieur le Président, Madame la vice-présidente, mes chers collègues,
Madame la vice-présidente, vous avez rappelé dans votre exposé liminaire les contraintes budgétaires qui sont fortes cette année. Je ne vais pas le cacher, notre groupe a tout de même été un peu surpris, de prime abord, par la proposition budgétaire qui nous était faite pour le budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le budget primitif 2012 est en effet globalement en recul sur le budget 2011 et de façon logique, cela affecte de nombreuses lignes. En y regardant de plus près, cependant, nous nous sommes aperçus que des projets prévus l’an dernier n’ont pas été réalisés. Les budgets 2011 n’ont en conséquence pas été tous intégralement consommés… En l’état, le budget primitif 2012 est donc à un niveau comparable au budget exécuté en 2011.
Ces observations préalables étant faites, voyons concrètement ce qui est proposé dans ce budget.
Tout d’abord sur le volet investissement, la Région fait preuve d’une remarquable et louable continuité. La priorité est donnée aux réalisations immobilières destinées à améliorer les conditions de vie et d’étude des étudiants. Malgré quelques retards sur des opérations inscrites en 2011, la Région tient ses engagements, en particulier ceux actés dans le Contrat de projets Etat Région 2007-2013. Dès 2012, quatre opérations entreront en phase de travaux, dont la nouvelle bibliothèque de Paris 13 à Villetaneuse, très attendue sur le terrain; la maison de l’étudiant sur le campus d’Orsay, qui sera bâtie dans la vallée, rappelons-le, en accord avec la gouvernance de l'université Paris Sud, et non sur le plateau de Saclay où elle serait très mal placée. Des crédits sont prévus en autorisation de programme pour la Maison de l’Île-de-France sur le campus de la Cité internationale universitaire de Paris. Nous nous félicitons tout particulièrement de l’avancement de cette opération, entièrement financée par la Région dans le cadre du CPER et qui aboutira à la première construction, depuis 1969, sur ce site francilien emblématique qu’est la Cité internationale. Le projet retenu incarne également l’engagement écologique conjoint de la Région et de la Cité puisque la future Maison de l’IdF y accueillera les étrangers qui bénéficient de nos bourses Master dans un bâtiment à énergie positive.
On le voit, quand la Région s’engage, elle tient ses promesses d’investissements. Ce n’est pas exactement le cas de l’Etat : rappelons à cet instant que le Plan Campus et ses fameux 5 milliards d’euros, lancé début 2008 par la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de l’époque, n’a à ce jour donné lieu qu'à quelques dizaines de millions d'euros de dépenses réelles, soit environ 1% des promesses! Ce n'est pas moi qui le dis, mais un rapport parlementaire très récent qui, mentionnant « la frustration du monde de l’université et de la recherche », est plutôt dans le registre de l’euphémisme que dans celui de l’outrance.
Côté recherche, depuis 2005, la priorité régionale va aux domaines d’intérêt majeur : En 2012, il est prévu d’y consacrer 16 millions en investissement et 14 en fonctionnement. Ce sont des sommes importantes. Nous aurions cependant apprécié que l’effort budgétaire soit à due proportion de l’augmentation du nombre de DIM labellisés, 16 aujourd’hui contre 14 hier. Et il me faut rappeler à ce moment de la discussion budgétaire ce que nous avions déjà dit sans réussir à nous faire entendre lors de la dernière séance plénière : notre groupe regrette que le DIM Santé Environnement Toxicologie n’ait pas été reconduit. La Région avait l’occasion de marquer sa volonté et sa différence. L’Etat, encore lui, semble en effet abandonner cette thématique comme l’a pointé le journal Le Monde la semaine dernière, à propos de l’interruption du programme Santé environnementale de l’Agence nationale de la Recherche. Nous continuerons de critiquer ces choix bien éloignés des promesses du Grenelle de l’environnement. Et nous serons attentifs aux propositions qui seront faites au sein de notre assemblée pour rectifier ce que nous considérons comme une erreur d’orientation stratégique.
En période de crise plus encore que jamais, la Région se doit de donner aux étudiants les moyens de leurs ambitions, dans les meilleurs conditions possibles. Or, leur précarité ne fait que se renforcer. Près de la moitié d’entre eux vivent avec moins de 400 euros par mois. 30% exercent une activité rémunérée en parallèle à leurs études. Nous considérons qu’il est essentiel de renforcer notre intervention, quand nous le pouvons et là où nous le pouvons. Les aides à la mobilité des étudiants franciliens augmentent de 6,5% en 2012, nous nous en félicitons. La situation n'est pas aussi satisfaisante pour ce qui concerne le dispositif de soutien à l’emploi étudiant en bibliothèque universitaire. Cette aide concerne de jeunes étudiants qui peuvent financer partiellement leurs années d'étude en occupant un emploi gratifiant et en aidant par leur tutorat les plus jeunes étudiants à maîtriser l'usage de la documentation disponible en bibliothèque. Nous en reparlerons tout à l’heure à l’occasion de l’examen d’un amendement à ce sujet.
Nous aurons également l’occasion de revenir sur la ligne budgétaire consacrée aux projets de recherche partenariale entre le monde académique et la société civile organisée. Les Picris bénéficiaient depuis plusieurs années d'un million et demi d'euros en autorisation d'engagement, or les AE proposées sont cette année en baisse de 20 % par rapport aux années précédentes. Un amendement sera proposé pour corriger cette proposition regrettable si l'on considère comme nous que les sciences, c'est un enjeu citoyen.
J'ai commencé en disant que le budget primitif 2012 était à hauteur du budget 2011 exécuté, je dirai pour conclure que nous serons particulièrement attentifs à l'exécution du budget 2012.
Je vous remercie.