BUDGET CULTURE 2012 - INTERVENTION GÉNÉRALE

Par Corinne Rufet

Monsieur le Président, Monsieur le Vice Président, mes chers collègues,J’aurais aimé pouvoir commencer mon intervention, comme l’an dernier, en me réjouissant du maintien du budget de la culture, mais il faut reconnaître que celui-ci est plutôt en demi-teinte par rapport a l’année précédente.

Mais il est vrai qu’il a fallu faire un effort, et le budget qui nous est proposé aujourd’hui est en recul d’un million d’euros en AP et de 7,2M€ en CP.

Néanmoins, je souhaite saluer d’emblée le travail de Julien Dray et de son cabinet ainsi que le remarquable engagement des groupes de la majorité pour soutenir les priorités régionales que nous nous sommes fixées en matière de politiques culturelles.

Je pense, qu’à l’issue de l’examen de cette annexe, nous devrions atteindre un budget acceptable. J’ai la conviction que cette compétence Culture, pour l’instant seulement volontaire, est fondamentale au niveau régional, y compris, et peut être tout particulièrement, en période de crise.

Notre priorité, et je sais que nous la partageons tous et toutes au sein de la commission culture,  c’est de tenir nos engagements.

J’attache à ce titre beaucoup d’importance à la création, en 2012, d’un nouveau dispositif dédié au soutien aux Fabriques d’Arts et de Culture. Vous m’avez mandaté, monsieur le Vice Président, pour mener la concertation avec les acteurs du secteur, et je vous en remercie. Ce travail, déjà bien avancé auprès des professionnels, va etre prolongé dans les prochaines   des groupes politiques de la région, pour je l’espère une présentation de ce dispositif dans le premier semestre 2012.  Je suis très optimiste sur ce travail commun et constructif, vers l’élaboration d’un dispositif adapté aux besoins et spécificité de ces lieux intermédiaires pas ou très peu aidés par les pouvoirs publics. C’est pour cela que mon groupe proposera tout à l’heure des amendements pour renforcer les lignes destinées à ce futur dispositif, tant en investissement qu’en fonctionnement.

Notre priorité, c’est aussi de soutenir la création et l’action culturelle au plus près de nos territoires, celle qui permet un travail sur le long terme des artistes, des acteurs culturels, pour permettre la diffusion de l’art auprès de publics moins « pratiquants » et soutenir l’éducation populaire par l’art et la culture.

Nous regardons avec attention et bienveillance le travail expérimenté par ARCADI sur la mise en place des médiateurs culturels, et serons attentifs au bilan qui en sera fait. Nous espérons que la transversalité entre les secteurs des lycées, de l’enseignement supérieur et de la culture qui a prévalut à l’instauration de cette nouvelle intervention régionale continuera à être recherchée et valorisée, y compris dans les moyens dévolus à ces médiateurs et médiatrices.

Dans le secteur du livre et de la lecture, Serge Guérin vous présentera tout a l’heure un amendement que nous espérons voir adopté à l’unanimité de cet assemblée, pour mettre en place un fonds d’urgence pour soutenir les libraires indépendantes, dont la situation, déjà précaire, est aggravée par l’augmentation de la TVA à 7%. Je salue ici le travail essentiel mené par le Motif et ses équipes dans l’action pour la mise en réseau et la visibilité de la chaîne du livre francilienne, des éditeurs aux auteurs en passant par les libraires.

Dans le domaine du cinéma, nous soutenons le projet pour 2012 de lancer un dispositif de soutien aux scénaristes. J’avais d’ailleurs, dans le précédent mandat, soutenu par le biais e de la commission du film d’Ile de France, une résidence de scénariste franco-britannique, regards croisés, présidé par Stephen Frears, qui était une préfiguration de la volonté régionale. À l’époque, nous n’avions pas été particulièrement encouragés, c’est donc un progrès…

Je souhaiterais par ailleurs profiter d’aborder le secteur du cinéma pour alerter l’ensemble de cette assemblée sur un effet pervers de notre règlement budgétaire et financier concernant le fonds de soutien cinéma et audiovisuel.  La durée de vie d’une œuvre cinématographique ne colle pas forcément avec celle imposée par le RBF pour pouvoir percevoir le solde du financement. C’est un dévoiement injuste de l’objectif de ce fonds, c’est pourquoi j’appelle de mes vœux une modification de ce rbf sur ce point, de manière a respecter nos engagements et ne pas mettre les sociétés de production dans des situations délicates.

Enfin, je ne pourrais pas terminer mon intervention sans vous sensibiliser sur la situation de certains de nos organismes associés qui méritent, par leur travail, pas forcément bling-bling, une augmentation de leur dotation annuelle. Le FRAC Ile de France, tout d’abord, dont la situation s’avère préoccupante depuis trois ans maintenant, pour des raisons structurelles qui vous seront expliquées lors de la présentation de notre amendement. Le chœur Vittoria, d’ailleurs souvent méconnu dans ses activités, a également besoin d’un coup de pouce, qui, s’il paraît modeste au regard d’autres amendements, sera un moyen de valoriser les moyens autour de la pratique amateure du chant choral de manière très significative.

Pour terminer, je ne peux qu’espérer que 2012 sera l’année ou nous pourrons envisager des nouvelles répartitions des compétences pour la culture, de nouveau moyens pour son ministère, avec un arrêt de la RGPP et une refonte de sa gouvernance, pour véritablement lancer des politiques culturelles visant à soutenir équitablement l’art et la culture, sur l’ensemble du territoire métropolitain et d’outre mer.

Je vous remercie.