Schéma National des Infrastructures Terrestres

Tribune libre publiée dans le magazine « Ma Région » d’octobre 2010

On nous avait dit que tout changerait grâce au Grenelle de l’environnement. Hélas, le schéma national des infrastructures terrestre (SNIT) présenté cet été et censé traduire cette volonté de changement dans l’aménagement de notre territoire, n’en laisse percevoir aucun aussi bien dans la méthode que dans l’orientation.

Sur la méthode, la co-élaboration a disparu pour laisser place à la vision des porte-parole de grands lobbies bétonneurs (groupes Bouygues et Vinci), amis du pouvoir en place. Fini le contre-pouvoir des associations de terrain.

L’orientation du projet, malgré un affichage favorable aux modes de transport alternatif à la route, ne permettra pas une transformation de nos modes de déplacement du fait d’un déficit de financement et de phasage des opérations.

Prenons comme exemple les projets ferroviaires dans notre région.

Pour le transport de marchandises, la vision se résume à construire un grand tuyau du Havre à Paris en oubliant le tissu industriel local, confirmant l’abandon de la politique du wagon unique. Et pourtant un fleuve ne peut-être que le fruit de petits ruisseaux.

Pour les voyageurs, on se concentre uniquement sur la LGV Normandie. Projet hors sol qui ignore les bassins de vie des haut-normands, qu’importe puisqu’il fera gagner 50 minutes aux Havrais. Un gain de temps pour lequel on est prêt à investir 9 milliards d’euros, soit 180 millions d’euros la minute gagnée ! Est-ce raisonnable en cette période de rigueur budgétaire ?

Jérôme Bourlet

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