Tribune libre publiée dans le magazine « Ma Région » de mars 2012

L’arrêté autorisant les travaux de la plateforme multimodale (fluvial/ferroviaire) du Grand Port Maritime du Havre a été signé par le préfet peu avant son départ.

Décidemment, depuis l’annonce de ce projet, tout se fait dans la précipitation ! Pour garder les financements publics, ce projet s’est substitué au projet d’extension du grand canal, considérant qu’il avancerait plus vite. Ainsi dès mai 2011, des associations environnementales ont découvert que d’importants travaux préparatoires avaient commencé sur le site prévu… Sans aucune autorisation !

Voici donc un projet renforçant l’artificialisation de l’estuaire, déjà très fragile. Situé à 500 mètres d’une zone Natura 2000, il provoquera la destruction de 65 hectares de zones humides. Malgré des avis très réservés des autorités environnementales dénonçant son impact sur des espèces protégées, et bien que la commission européenne n’ait pas rendu son avis sur ce dossier, le projet s’accélère.

Il aurait pourtant du sens, s’il était construit dans le port actuel, combiné à une écluse fluviale, permettant un accès direct à la zone de déchargement des navires. C’est d’ailleurs ce que veulent les professionnels comme les mariniers.

Oui au principe d’une plateforme multimodale pour le port du Havre ; mais non à ce projet expédié, mal situé, guidé uniquement par des préoccupations foncières !

Véronique Bérégovoy