La poursuite du projet de contournement Est: Le choix du passé, le choix de l’immobilisme
Le préfet Bousquet a réuni aujourd’hui les élus qui forment le comité de pilotage du contournement-Est de Rouen. Les études sur les 34 fuseaux retenus étant achevées, le préfet a annoncé la poursuite du projet de liaison A28-A13 (terme préféré par l’Etat à celui de contournement Est), en présentant un tracé préférentiel, passant la Seine au niveau de Port-Saint-Ouen. Dans le territoire de l’Eure, on trace au plus court, au travers de la forêt de Bord et de la commune de Léry, sans tenir compte des enjeux humains et environnementaux.
Une nouvelle fois, nous sommes partis sur un projet injuste socialement, puisque ce sera une concession avec péage, seul moyen de financer ce projet à plus d’un milliard d’euros, sans – trop –puiser dans les deniers publics… Mais il faudra quand même les solliciter pour une part importante, alors même qu’il n’existe aucune clé de répartition du financement entre collectivités et Etat à l’heure actuelle, et tandis que le Grand Contournement Ouest de Strasbourg, moins cher et d’une rentabilité financière supérieure, vient d’être abandonné faute de financeurs privés.
Qui peut donc encore croire que la liaison A28-A13 réunira le tour de table financier nécessaire ?
Le préfet espérait qu’émerge de la discussion un tracé consensuel pouvant être soumis au gouvernement. Ce n’est pas le cas, des élus dont la commune va être traversée et coupée en deux protestent, ce qui est bien sûr complètement légitime : comment accepter qu’un tracé autoroutier passe à 100 mètres des habitations ?
Le préfet déclare que l‘Etat a exprimé « son désir que le projet désormais avance vite », mais avec ce projet archaïque, on s’apprête à geler tout développement du territoire, selon un calendrier où le premier coup de pioche n’aura lieu, si tout se passe bien, qu’en 2020, et d’ici là le risque de ne prendre aucune décision innovante en matière de mobilité sera prégnant.
Encore une fois notre territoire a enclenché la marche arrière sans répondre aux besoins immédiats et criants de nos concitoyen-ne-s. On se moque de l’humain et de l’environnement, avec ce tracé premier prix. Pour répondre aux attentes du passé, nous tournons le dos aux solutions alternatives porteuses d’avenir pour notre territoire.
Jérôme BOURLET
Conseiller régional de Haute-Normandie, Vice-président de la Commission Transport
Laetitia SANCHEZ
Secrétaire Régionale EELV – Haute-Normandie
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