La filière Energies Haute-Normandie

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Dans son Budget primitif 2009, la Région, relayant le souhait du CESR, proposait d’accompagner la création d’une filière énergie régionale tout en l’axant sur l’efficacité énergétique.

C’est ainsi que s’est créée l’association Energies Haute-Normandie, autour de 5 grands groupes : Poweo, EDF, GDF-Suez, Total et Exxon.

Les collectivités semblent s’être résignées à l’idée que rien ne peut se faire en dehors des grands industriels, si ce n’est à la marge. Ce ne sont donc pas les agents de la Région qui ont travaillé dessus mais ces grandes entreprises qui ont préempté l’idée.

Les élus Europe Ecologie considèrent que les artisans, les acteurs de l’habitat, des travaux publics doivent être au centre, ce sont en effet eux qui créeront de l’emploi.

L’association Energies Haute-Normandie s’est constituée autour d’un collège de 5 entreprises, qui sont celles qui ont le plus à perdre d’une réduction de notre consommation. Rappelons par exemple que sur saisine d’EDF (mais suivie par Poweo et d’autres…), la Commission de régulation de l’électricité a exigé que l’opérateur Voltalis dédommage les fournisseurs pour l’énergie injectée mais non consommée… qu’on rembourse donc l’énergie économisée ! Dès lors, on peut douter de la volonté de ces producteurs, qui gagnent leur vie sur nos consommations, et de plus en plus sur une logique de rentabilité de court terme, de vouloir répondre à l’impératif d’efficacité. Au final, c’est un peu comme si des entreprises comme Malboro, Philip Morris et consorts se chargeaient de la lutte contre le tabagisme ou Mc Donald’s, Coca cola et consorts de celle contre l’obésité… Les autres acteurs de la filière ont certes été sollicités mais la place qui leur était proposée ressemble plus à un strapontin qu’à un jeu d’égal à égal.

Après avoir demandé, sans succès, l’annulation de l’officialisation par la Région de la constitution de cette association comme filière énergie régionale, les élus ont voté systématiquement contre toute subvention à la dite association ainsi que son inscription au Budget primitif 2010.


 

Pour une décentralisation des compétences dans la gestion de l’énergie, vers des coopératives de production d’énergie renouvelables dans les régions ?

 

 Vouloir impliquer collectivités et citoyens suppose de parier sur la décentralisation. Elle permettrait une responsabilisation collective et d’agir sur les pointes de consommation. La dimension territoriale de la question énergétique est reconnue dans le Schéma des services collectifs de l’énergie. Le code général des collectivités (articles L5214-16, L5216-5, L5215-20) donne compétences en matière de maîtrise de l’énergie pour les communes, communautés d’agglomération et communautés urbaines. Ces collectivités peuvent s’appuyer sur ces articles pour définir une politique de gestion locale et publique (tant en matière de production que de consommation). Cette possibilité est largement sous-utilisée.

Proposant d’associer à la fois les collectivités et les citoyens, les élus souhaitent la création de structures de type public/privé d’investissement dans les projets énergies renouvelables d’intérêt régional (sociétés d’économie mixte, sociétés coopératives d’intérêt collectif…)

 

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