Alain CORDIER, Président de la commission Transports

Alain Cordier - Conseiller régional - Président de la commission Transport

DÉBUT DE MANDAT RÉGIONAL : ÉLÉMENTS POUR UNE ÉVALUATION

La multiplicité des missions qui sont les miennes, en lien avec ce nouveau mandat régional, est telle que le seul énoncé des actions entreprises, pendant cette année et demie, constituerait un texte bien trop long. Je préside la commission transports, mais j’ai conservé ou obtenu de très nombreuses tâches liées à l’environnement et à la gestion de l’eau. Par ailleurs, je poursuis une action locale forte, avec de multiples champs d’action, dans le pays de la Bresse bourguignonne, et dans une moindre mesure à Chalon et dans le parc du Morvan.

Un élu écologiste doit rester un militant, face à l’urgence sociale et à la dégradation des services publics. L’action institutionnelle passe pour moi par des textes défendus au Conseil régional, par une action à la commission départementale de présence postale, par une recherche de qualité de l’enseignement dans les trois conseils d’administration de lycées auxquels je participe. Il a fallu en outre dans cette période défendre dans la rue les retraites, avec des alliés certes, mais en affirmant l’originalité et la pertinence des solutions proposées par les écologistes dans des tracts de notre mouvement.

 

Une action locale forte.

En Bresse aussi, je dois conjuguer une mission institutionnelle forte, puisque je préside depuis cinq ans le PAYS, et une action militante, parfois musclée. J’ai participé pendant plus de deux ans au groupe de travail « construire en Bresse », qui vient de publier un guide en direction des élus et des particuliers, pour conseiller les solutions écologiques et respectueuses du patrimoine local, pour les constructions et les rénovations sur ce territoire. De nombreux débats ont eu lieu à ce sujet entre les acteurs du groupe, écomusée, CAUE, architectes… et ce travail constituera une première base de réflexion pour l’élaboration du futur schéma de cohérence territoriale (SCOT). Lors des premières réunions préparatoires à ce SCOT, il a fallu argumenter, notamment auprès des élus locaux, pour une prise en compte sérieuse des exigences environnementales, la Bresse étant menacée par de nombreuses évolutions inquiétantes : artificialisation de surfaces agricoles, destruction de haies et de zones humides, pollutions des eaux et des sols. Par ailleurs une désertification médicale était à craindre : nous avons préparé une solution en présentant sur ce sujet un pôle d’excellence rurale : notre candidature a été couronnée de succès et j’ai signé avec le Préfet de Saône et Loire le 24 juin 2011 ce PER « présence médicale » qui concerne la création de cinq maisons de santé pluridisciplinaires et leur travail en collaboration. Concernant la culture et le patrimoine historique, le Pays a coordonné un autre PER et permis la restauration et l’animation de trois lieux emblématiques, j’ai eu le plaisir d’inaugurer une maison de l’eau dans le moulin de Montjay, à Mènetreuil, et un nouveau musée du patrimoine dans la ferme du champ bressan à Romenay. L’Ecomusée de la Bresse bourguignonne est un moteur de ces actions, et ma fonction d’administrateur de cette association est une tâche agréable, enrichissante, dont on mesure chaque année l’importance quant à une réflexion globale sur ce territoire rural. Le Pays a contribué cette année à l’unification, laborieuse au départ,  des structures touristiques dans un office de tourisme de pays, et il est le socle d’un groupe d’action « Leader », et d’une coopération avec  deux autres pays. L’un, très proche, est le pays lédonien, qui couvrela Bresse jurassienne, et l’autre est le pays de Byalistock dans l’extrême est dela Pologne. Nos échanges portent sur les milieux naturels, les activités de pleine nature, le tourisme vert.

 

La protection des milieux naturels

La protection des milieux naturels tient une place importante par le temps que j’y consacre, et les fonds débloqués sont très majoritairement des fonds sectoriels de l’Etat ou de la région. Le pourcentage des crédits « pays » ainsi affectés est donc faible, malgré une action déterminante pour le montage de dossiers et la promotion des actions de protection. J’ai défendu le projet de parc naturel de la basse vallée du Doubs, pour le moment en échec à cause d’une opposition aussi farouche qu’irrationnelle du syndicat agricole majoritaire. Sans cesse il me faut écrire et protester contre des arrachages de haies, contre des annexions sauvages de chemins ruraux par des propriétaires riverains peu scrupuleux, contre des projets d’élevages industriels… Nous avons parfois des satisfactions, en inaugurant un nouveau sentier de découverte naturaliste, en protégeant une nouvelle zone humide grâce à une extension de Natura 2000, en décidant quelques acteurs à faire appel au « plan bocage ». Sur ces sujets, bien que n’étant plus en charge de l’environnement au conseil régional, je continue à intervenir hors de Bresse, notamment pour le sauvetage d’une zone humide à Echevannes, ou par ma participation au comité syndical du parc du Morvan.

Depuis longtemps membre du comité de bassin RHÔNE MEDITERRANEE, je suis en outre depuis l’élection de 2010 élu au bureau de l’établissement SAONE et DOUBS, en charge des affaires financières. Je défends dans ces instances une politique de l’eau plus rigoureuse, soumise à évaluation, et des mesures globales contre les pollutions diffuses. J’ai dans cette période défendu devant le comité d’agrément le deuxième contrat de rivière Seille, et le contrat « Saône corridor alluvial » élargi aux petits affluents. J’ai ainsi suivi toutes les étapes de la mise en œuvre de ces contrats, depuis les âpres discussions avec les lobbies toujours opposés aux mesures de protection jusqu’à la mise au point financière.

 

La présidence de la commission des transports.

J’ai toujours le souci, dans les actions mentionnées ci-dessus, de trouver des alliés et de regrouper pour avancer. C’est parfois difficile mais c’est souvent possible. En revanche, il est un secteur pour lequel je me sens très seul : je préside la commission transports, par l’accord majoritaire  de début de mandat, mais sur les sujets sensibles je vote souvent à l’opposé de tous les autres membres ! De même, notre groupe politique des écologistes se trouve souvent isolé en séance sur ces questions. Les transports, c’est d’un point de vue budgétaire la première compétence de la région, c’est aussi, avec le nucléaire, un des sujets d’opposition forte entre Europe Ecologie Les Verts et le Parti Socialiste. Nous sommes attachés au développement des TER, la majorité socialiste vote des diminutions de l’offre. Nous nous opposons au financement du transport aérien, François Patriat développe de nouvelles liaisons pour quelques privilégiés dont le billet est en partie payé par le conseil régional. Le Président se félicite aussi d’être le dernier en France à financer des routes, et il le fait à un niveau incroyable : 25 millions cette année ! Notre groupe s’oppose à ces choix peu écologiques et socialement pénalisants pour les territoires ruraux, choix d’autant plus regrettables  que le mandat précédent avait fortement développé l’offre ferroviaire, avec un réel effort budgétaire. Avec les usagers, avec les opposants à la privatisation de la route RCEA, nous avons dû nous confronter à celui que nous avons contribué à élire sur un tout autre programme !

Fidèle enfin à mes engagements depuis quarante ans, je suis resté actif dans le domaine de l’énergie, participant aux mobilisations antinucléaires à Chalon sur Saône et à Louhans, animant des réunions à la demande, participant au groupe de travail sur le bois et la forêt. Sur ce sujet aussi, il faut espérer que 2012 ouvre les yeux de ceux qui, à gauche, défendent encore le nucléaire.

 

                                               Alain CORDIER

Président de la commission des transports ferroviaires et infrastructures de communication

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