Chantal Dhoukar

ChantalDhoukar

Des engagements concrets

Les différents partenariats de coopération décentralisée se sont consolidés en 2013 grâce à des actions de solidarité concrètes et mesurables qui permettent souvent à de jeunes Bourguignons de s’ouvrir au monde.

Nous avons maintenant deux ans de recul sur l’échange entre jeunes volontaires bourguignons et sud-africains issus des townships. Les différences sociales et culturelles entre les deux groupes nous obligent à réévaluer nos exigences pour que cette action constitue un véritable tremplin vers l’emploi et la qualification pour les volontaires sud-africains ; un post-stage est envisagé à leur retour dans ce sens ainsi qu’un soutien linguistique renforcé pendant leur séjour. Les volontaires bourguignons participant à cette action pourraient également bénéficier d’une formation qualifiante pendant leur séjour sud africain.

D’autre part une réflexion est en cours pour les aider à produire et à diffuser leur expérience à travers des supports variés et dans différentes structures.

Aller vers plus de cohérence

Riche de plusieurs décennies de coopération décentralisée, la Région Bourgogne réalise aujourd’hui la nécessité d’une cohérence plus grande.

Le niveau individuel des échanges doit maintenant être complété au profit de partenariats entre structures pour en multiplier les effets. 

Au titre de présidente de la commission sport, développement à l’international et lutte contre les discriminations, je soutiens fermement :

  • l’échange d’enseignants entre le Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA) de Beaune et le SAET d’Elsenburg ;
  • la formation d’entraîneurs sportifs sud-africains par le CEP bourguignon;
  • la collaboration entre le groupe de musique Gran Kino de Mâcon  et des artistes sud-africains qui a donné naissance au spectacle commun « Under Madiba skies »qui va tourner dans toute la France.

La réalisation de projets communs est une étape encore plus intéressante qu’il faut développer. Ainsi le CFPPA de Beaune et la SAET d’Elsenburg ont développé un module commun de formation, le CIWT (Course in international Wine Trade).

Le partenariat Bourgogne/Rhénanie-Palatinat déjà riche de nombreux échanges individuels s’oriente résolument vers des actions communes dans le secteur de l’agriculture et du développement durable qui vont se décliner à travers :

  • un  prix franco-allemand de la construction-bois ;
  • un partenariat de recherche sur le bois entre le Centre Arts et métiers ParisTech de Cluny et la chaire universitaire de Trèves ;
  • des missions croisées d’architectes et d’entreprises du bois ;
  • une rencontre annuelle de la coopération sur la construction-bois ;
  • des travaux de recherche croisés sur les maladies de la vigne et la viticulture biologique.

Quelles priorités pour l’action à l’international ?

La coopération décentralisée se réalise dans des domaines très divers. Les récentes orientations du partenariat avec la Rhénanie-Palatinat évoquées plus haut reposent sur une collaboration très étroite entre les élus et les services de l’environnement, de l’agriculture et de l’action internationale. Or la transversalité est une culture trop peu développée dans notre collectivité, ce qui freine bien des avancées et nuit à l’image de l’action à l’international trop souvent considérée comme superflue ou comme une charge supplémentaire injustifiée par d’autres services.

A toutes  les sessions plénières, les élus du Front National attaquent la coopération décentralisée et la politique de solidarité régionale. Il faut leur rappeler sans cesse que le Conseil régional dispose de la clause de compétence générale et que la Bourgogne investit tous les domaines d’intervention ; il faut que le Président de la Région souligne que le budget restreint de près d’un million et demi d’euros de l’action à l’international profite pour une grande part à des Bourguignons.

Mais aussi justes que soient ces réponses, elles minimisent l’engagement fort qu’on attend d’une politique de gauche en termes de partage et de solidarité. Dans les faits, la tendance à faire converger coopération décentralisée et export en réunissant ces deux domaines dans la même commission et en doublant les délégations institutionnelles par des délégations commerciales au cours de nombreuses missions est regrettable. L’intérêt des partenariats a tendance à être évalué à l’aune des intérêts économiques bourguignons plutôt qu’à celle de la solidarité et du partage de valeurs communes.

Les orientations nationales de la politique de développement sont reproduites à l’échelon régional, désignant sous le terme général de « développement économique » les intérêts des entreprises françaises au détriment d’une lutte assumée contre la pauvreté et d’une ambition réelle pour un développement  soutenable des régions du Sud. Le partenariat privilégié avec une région sénégalaise que j’ai initié et qui se décline  sur deux années consécutives à travers un chantier de rénovation associant apprentis du bâtiment bourguignons et sénégalais ne débouche toujours pas sur une coopération institutionnelle faute de volonté bourguignonne. Il reste un peu plus d’une année à l’exécutif actuel pour  remettre la solidarité au premier plan à travers un projet très peu gourmand en deniers publics mais très prometteur en développement humain.

 

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