Réforme territoriale – « Pour nous écologistes, c’est un immense gâchis »

Séance plénière du Conseil Régional d’Alsace, 21 novembre 2014

Réforme territoriale − Intervention de Jacques FERNIQUE

Nous y voilà donc. Le groupe majoritaire à l’Assemblée, le rapporteur, le Ministre et le gouvernement ont été sourds à la volonté alsacienne. Nous allons donc vers Champagne-Ardenne-Lorraine-Alsace, nous allons donc vers ce grand vide qu’il nous faudra remplir tant bien que mal.

Pour nous écologistes, c’est un immense gâchis. Où sont les compétences, les moyens, les outils de renforcement déterminants de l’action régionale, où sont les capacités règlementaires, le droit à l’expérimentation, la décentralisation différenciée, peut-on espérer encore de la loi suivante la prise en main de l’aménagement du territoire pour les régions, de la formation et du développement économique, où sont les conditions de la solidarité des territoires avec des intercommunalités et une Région renforcées par l’effacement des Conseils généraux. Tout cela s’est bien évaporé.

Surnagent dans ces eaux incertaines les métropoles, Strasbourg, et un sursis qui s’allonge pour les départements. On est bien loin des engagements de départ.

Chacun réagira, s’adaptera à sa façon à ce nouveau périmètre qu’on nous impose. Nous écologistes, nous avons fait tout ce que nous avions à faire : ici, à la Région, dans les deux Conseils Généraux, au Sénat et à l’Assemblée, notre démarche a été cohérente et nous y avons cru. Parmi les députés et les sénateurs, Ronan Dantec, François de Rugy et Paul Molac ont dit combien la démarche alsacienne trouvait d’écho auprès de tous ceux qui en France croient en la décentralisation différenciée. D’ailleurs le hasard des procédures parlementaires a fait que c’est en scrutin public l’amendement écologiste qui a été chef de file de l’ensemble des amendements qui portaient l’aspiration de l’Alsace et qui ont été mis en échec. Les écologistes font ce qu’ils disent, ils n’ont pas fait croire eux en un scénario impossible auquel ils ne croyaient même pas.

Aujourd’hui c’est donc la déconvenue et l’amertume mais certainement pas le renoncement.