Agir en faveur de la culture, c’est reconnaître qu’elle est indispensable pour une région où il fait bon vivre, ouverte sur le monde, une région attractive et dynamique. C’est aussi s’engager à soutenir un rempart contre l’uniformisation du monde.

C’est bien sûr avoir l’ambition de protéger un outil de pensée, de connaissance, d’analyse du monde, et d’évasion, un outil primordial en temps de crise, un outil indispensable également pour la démocratie.

Je vous rappelle ici nos priorités :

- Favoriser l’accession à la richesse culturelle (diversité des esthétiques), considérer la médiation comme élément majeur de transmission de la culture et de ses valeurs, s’appuyer sur la force créatrice des artistes et des professionnels

- Soutenir la création artistique

- Encourager la rencontre directe avec les artistes et les œuvres
- Accompagner les mutations en cours liées au développement du numérique (création, usages) et favoriser l’expérimentation

- Soutenir la création de richesse directe et indirecte, soutenir l’innovation sociale, reconnaître la place primordiale jouée par les industries culturelles, soutenir l’emploi artistique et technique

- Accompagner les pays dans leur projet culturel, développer la présence artistique sur l’ensemble du territoire auvergnat

- Soutenir les grands événements culturels

- Sauvegarder et valoriser le patrimoine.

La proposition de budget s’appuie sur les 4 types d’interventions définies dans la stratégie :

1) Les actions centrées sur la personne, les citoyens :

Le programme d’éducation artistique et culturelle permet de décliner la convention cadre que nous avons votée et signée en 2013 avec le Rectorat, la DRAC, la DRAAF et la DRJSCS. L’année 2014 a été marquée par la mise en œuvre concrète et le financement d’actions et ce, dans une nouvelle démarche de gouvernance partagée avec des groupes de travail technique et un Comité de pilotage plus politique et stratégique.

Toucher le public le plus éloigné de l’offre culturelle en privilégiant les zones rurales et les zones urbaines dites « sensibles » est un enjeu important et diverses actions ont vu le jour et devraient se pérenniser dans le temps : pour exemples un dispositif basé sur les cultures urbaines initié dans les Combrailles ou des concerts de l’Orchestre d’Auvergne dans les maisons de quartier de Clermont-Ferrand qui connaissent un vif succès et permettent de favoriser la mixité sociale.

2) Les actions centrées sur les acteurs culturels, les artistes :

Notre soutien à la création artistique tant dans le spectacle vivant que dans le domaine de l’écriture ou des arts plastiques ou de l’image est un acte fort de notre collectivité pour faire de notre région une région dynamique, qui apporte des éléments de réponse aux difficultés économiques et d’emploi du secteur culturel.

La question de l’accompagnement régional de la diffusion locale se pose, tout comme la question de la nécessité pour les compagnies de diffuser sur des plateaux à l’échelle nationale et européenne. Des éléments structurants tel le réseau des scènes régionales sont un élément de réponse au niveau régional. Ce réseau a d’ores et déjà pris l’initiative de rencontres avec un réseau du même type en Rhône Alpes et quelques collaborations voient déjà le jour : par exemple l’accueil d’une compagnie d’Auvergne en janvier à Villefontaine pour une rencontre professionnelle. Le travail mené depuis plusieurs années par le Transfo et d’autres agences culturelles à l’échelle du Massif central a aussi permis d’améliorer la possibilité de diffusion.

La région a vocation à aider à la structuration des différents secteurs culturels. Nous maintiendrons le soutien à des artistes, à des compagnies pour leur permettre de mieux structurer leur projet artistique ou les accompagner dans des moments clés de leur développement.

Les industries créatives et culturelles sont au cœur de la problématique usages numériques et innovation sociale. Elles sont identifiées en Europe comme constituant un fort levier de développement.

En plus des résidences dans les établissements de formation, nous continuerons à accompagner des initiatives expérimentales de lieux de fabrique de toutes disciplines artistiques.

3) Les actions centrées sur le territoire :

L’entrée territoriale de notre politique culturelle, depuis 2007, a démontré sa pertinence au travers des différents projets qui s’y déroulent ou qui s’y expérimentent. Aujourd’hui, la culture est reconnue au niveau de chaque pays comme étant nécessaire à l’accueil et au maintien des populations.

Le dispositif des Conseils culturels de territoire, initié par la Région a permis l’élaboration de « Projets culturels de pays». Chacun de ces projets comporte un volet événementiel et un volet opérationnel. C’est ce dernier que nous avions voulu privilégier et c’est sur lui que nous devrons accentuer notre action, amenant les territoires à travailler dans le consensus pour formaliser des propositions. Nos interventions en matière de projets culturels de pays cibleront une présence artistique professionnelle et la valorisation de l’emploi culturel.

Le travail de recherche piloté par le Transfo et le réseau culture Europe sur le labo jeunesse et les nouveaux indicateurs d’évaluation des politiques culturelles s’oriente de plus en plus vers un travail avec le réseau culture 21 autour des droits culturels et de la déclaration de Fribourg, travail engagé avec au moins deux départements auvergnats et qui devrait se généraliser à l’ensemble de notre région.

4) Les actions centrées sur le patrimoine culturel matériel et immatériel :

Créateur de lien social et de qualité de vie, le patrimoine est le reflet de l’identité de notre société, un héritage individuel et collectif. L’Auvergne est riche d’un patrimoine monumental important (2200 édifices inscrits ou classés) et de savoirs faire reconnus.

La mise en valeur du patrimoine permet d’améliorer le cadre de vie, d’assurer le développement du tourisme mais aussi la production de connaissance et la transmission de savoirs et de savoirs faire. Le développement d’usages numériques liés au patrimoine est encore à travailler car les possibilités de développement des territoires sont fortes et des propositions de nouveaux produits et offres touristiques très innovantes sont encore à inventer.

Les conférences du patrimoine initiées fin 2013 qui associent les services des monuments historiques, la DRAC, chaque département et la région, sont de véritables lieux d’échanges, d’analyse partagée et permettent de décider dans la concertation de la programmation pour l’année suivante en tenant compte des contraintes budgétaires que chacun connaît.

Visibilité, anticipation, analyse partagée des urgences constituent les points forts de cette nouvelle méthode de travail. Les projets sont nombreux et nous connaissons bien les difficultés rencontrées par les communes, en particulier les plus petites, tant en terme de programmation que de financements. L’engagement du conseil régional reste fort. Les enjeux du patrimoine sont de plus en plus connus et reconnus par nombre d’acteurs et de décideurs. Le patrimoine bâti, en plus du patrimoine naturel, constituent deux axes majeurs de développement durable de l’Auvergne. Et demain, dans la grande région Auvergne Rhône Alpes, la partie Auvergne devra et saura mettre en valeur ses richesses exceptionnelles.

Quant au patrimoine culturel immatériel, un important travail sur le soutien à la langue et à la culture occitanes a été mené par nos services et Gustave Alirol. Les objectifs que nous nous étions fixés pour 2014 sont atteints à savoir la signature de la « Charte interrégionale et transfrontalière de développement de la langue occitane » et la finalisation d’une convention avec le Rectorat portant sur l’enseignement de et en occitan. Un premier comité de pilotage se réunira en janvier 2015 et permettra de mettre en place des groupes de travail et une rencontre interrégionale aura lieu le 23 février. Malgré le faible budget que nous pouvons pour l’instant consacrer à l’occitan (en comparaison avec les engagements financiers des autres régions), la dynamique interrégionale est importante et nous y participons activement.

Le rapport 91 porte sur le Domaine royal de Randan. C’est le lieu patrimonial emblématique de notre institution. En 2014, la fréquentation du site a augmenté. Comme indiqué dans le rapport, l’intérêt du public pour ce patrimoine exceptionnel va grandissant.

Les collaborations mises en place ces dernières années ont permis de développer l’offre culturelle du Domaine. En matière de manifestations de spectacle vivant, le renouvellement du partenariat entre le conseil régional et les théâtres de Cusset et Riom permettra d’implanter une nouvelle fois le chapiteau dans le par cet d’accueillir des compagnies de cirque. Les expositions d’art contemporain avec le FRAC ou commémoratives de la guerre de 14 - 18, des conférences historiques ou de transmission des savoirs, la valorisation de nos collections, la médiation environnementale complètent les propositions d’animations à Randan, le plus souvent avec l’aide bénévole et très engagée des membres de l’association des amis du domaine royal que je tiens à remercier. A cet égard, notons le succès croissant de Randanplants. La nouveauté en 2015 sera l’accès gratuit au parc une fois par mois (les derniers dimanches) avec une animation thématique.

Tout ceci est possible grâce au travail et à l’implication des agents et du chargé de mission du conseil régional : qu’ils en soient remerciés.

Les travaux sur la Maison de l’Inspecteur sont achevés et chacun peut admirer la qualité de la rénovation. La suite du programme est précisée dans le rapport.

Les études en vue de la confortation et mise hors d’eau des vestiges du château seront finalisées avec la réalisation de l’avant-projet définitif. Ainsi nous disposerons des données techniques et financières qui nous permettront (à nous et à nos successeurs) de prendre des décisions quant à la faisabilité de l’opération. Reste aussi à trouver une solution pérenne pour assurer la conservation des collections qui devront être déménagées de Villeneuve Lembron où elles sont actuellement stockées.

L’évaluation de la politique culturelle et patrimoniale s’inscrit parfaitement dans la démarche de notation extra-financière et plus largement dans la philosophie du développement humain et durable.

Les rapports budgétaires qui vous sont présentés sont construits autour des lignes forces identifiées dans la stratégie.

Je pense nécessaire de travailler progressivement à la mise en œuvre de cette nouvelle politique afin de ne pas fragiliser encore plus un secteur malmené depuis plusieurs années et qui peine à voir de quoi demain sera fait.

Permettez-moi de remercier l’ensemble du service culture pour l’important travail réalisé.

Voilà Monsieur le Président, chers collègues, rapidement présentés le rapport introductif n° 89, le rapport culture et patrimoine n° 90 et le rapport spécifique Domaine Royal de Randan n° 91.