Vœu pour un nouvel avenir industriel et contre les licenciements boursiers
Par nicole rouaire le vendredi 21 novembre 2014, 08:00 - Voeux, discours, communiqués - Lien permanent
Présenté par les Groupes Front de gauche et Europe Ecologie Les Verts - Session du 18 novembre 2014
Le voeu n'a pas été adopté : vote contre du PS et non participation au vote de la droite
La dernière note de conjoncture de l’INSEE pour l’Auvergne, laisse apparaître une situation économique assez dégradée. Les secteurs de la construction et de l’industrie sont impactés par une dégradation de l’emploi, s’accompagnant par une hausse du chômage (+0.1%) en Auvergne. De nombreuses entreprises, essentiellement des PME et des TPE, voient leurs activités réduites, du fait de la baisse de la commande et de la forte contraction des mises en chantier dans la construction.
De plus grandes entreprises, comme Aubert & Duval aux Ancizes ou Impérial Tabaco à Riom se servent de la crise et de la morosité actuelle pour annoncer de nouvelles vagues de licenciements et des fermetures d’usines alors qu’elles versent des dividendes conséquents à leurs actionnaires
Concernant Aubert & Duval, son directeur a dernièrement prétexté que l’entreprise traversait une année de crise, pour annoncer que l’entreprise devra « courber l’échine » en supprimant 80 emplois. Pourtant, Aubert & Duval est une filiale à 100% du groupe ERAMET qui a réalisé en 2013 un chiffre d’affaires consolidé de près de 4 milliards d’euros, permettant le versement de 221 millions d’euros à ses actionnaires en 2012.
En juin 2014, ce même groupe a bénéficié de la somme de 1,9 Millions en fonds FEDER et en aide exceptionnelle du Conseil régional d’Auvergne. Il s’agissait de financer le projet Ecotitanium visant à créer un outil de recyclage du titane. Le Conseil général du Puy-de-Dôme et l’Etat ont également versé de l’argent public à l’entreprise pour son projet.
Au regard de la situation dégradée de l’industrie régionale et des menaces qui pèsent sur l’avenir de trop nombreux emplois, le Conseil régional d’Auvergne, déplore les attitudes irresponsables de ces grandes entreprises obsédées par la rentabilité financière.
Par conséquent le Conseil régional d’Auvergne, solidaire des salarié-e-s, des élu-e-s et des populations des territoires touchés, demande au Président de la République, au Gouvernement et à la représentation nationale :
- De légiférer en urgence et de présenter au Parlement un texte visant à
interdire les licenciements boursiers ;
- D'exclure du champ légal des licenciements économiques ceux qui sont
effectués dans des entreprises ayant reversé des dividendes à leurs
actionnaires au titre d'au moins un des deux derniers exercices comptables
;
- D'interdire aux entreprises qui ont bénéficié d'aides publiques de
réaliser des licenciements boursiers sous peine de remboursement de
celles-ci.