* La Co-construction du SRCAE et du SRE

La co-construction de ces schémas avec l’Etat n’a pas été une mince affaire.

Tout d’abord, le décret d’application des SRCAE est sorti plus d’un an après le Grenelle 2, soit le délai qui était imparti aux Régions au départ pour élaborer le schéma ! Une fois, le décret publié, il y a 6 mois, l’Etat a ensuite prié les régions de se dépêcher pour élaborer et adopter ce document avant les élections présidentielles de 2012, faute de quoi il serait repris en main par les préfets.

Pour finir, l’Etat a ensuite essayé de tenir la plume pour les régions sur ce dossier. A travers une circulaire, Nathalie Kosziusko-Morizet nous a « gentiment » rappelés à l’ordre. Permettez moi de citer ses écrits : les SRCAE ont pour unique vocation de fixer des objectifs en termes de développement des énergies renouvelables et d'amélioration de l'efficacité énergétique et non des objectifs généraux en termes de politique énergétique, ces derniers relevant de la politique nationale, indique la ministre de l'écologie, ajoutant que des motions générales en faveur de la sortie ou du maintien du nucléaire, ou d'appui général aux énergies renouvelables, ne sont pas appropriées dans le cadre de cet exercice.

Voilà, avec un peu de manque d’air, dans un climat parfois rigoureux, mais avec beaucoup d’énergie, comment le SRCAE a été construit !

* Des objectifs ambitieux

Malgré tout, nous sommes parvenus à faire valoir nos avis et nos besoins. Ces schémas ne sont pas parfaits bien entendu, mais ils sont tout de même très ambitieux. Ainsi, pour 2020, le SRCAE prévoit de réduire les émissions de GES et les consommations d’énergie de plus de 20%, et de produire plus de 30% de nos besoins énergétiques à partir d’énergies renouvelables. C’est plus que ce qui est envisagé aux niveaux français et européen !

Ces objectifs généraux concernent toutes les filières, et en particulier celle du bâtiment, là où le potentiel et les opportunités sont les plus fortes. Le terme opportunité est d’ailleurs à prendre au sens large : bénéfique pour l’environnement, le SRCAE le sera aussi pour l’emploi, les entreprises, les industries, l’agriculture ou encore la sylviculture auvergnates. Si tout le monde accepte de jouer le jeu bien sûr.

Sur les énergies renouvelables, le bois-énergie et l’éolien représenteront l’essentiel de l’effort, en cohérence avec les ressources du territoire. En cohérence également avec les politiques de la Région sur la structuration en cours de la filière bois, et les politiques de l’eau. Il n’est effectivement pas prévu de faire évoluer le nombre des micro-centrales d’ici 2020. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Les bénéfices qu’elles pourraient apporter sont dérisoires face aux sacrifices environnementaux qu’elles imposent.

Plus généralement, le SRCAE comporte non seulement de nombreuses orientations sectorielles sur lesquelles les acteurs locaux pourront s’appuyer, mais aussi des orientations transversales, sur l’étalement et le mitage urbain, les puits de carbone, la qualité de l’air, l’adaptation du territoire auvergnat aux changements climatiques.

Sur l’adaptation aux changements climatiques justement, l’enjeu est majeur pour l’Auvergne, en particulier sur la gestion de la ressource en eau. Sur ce sujet, l’Auvergne a une double responsabilité : gérer ses propres consommations afin de se préserver de toute pénurie, et adopter une attitude économe au regard d’une ressource à partager avec les régions limitrophes et les populations à l’aval.

L’UPA a d’ailleurs très bien compris l’enjeu puisqu’elle nous proposera durant cette Session, un vœu qui permettrait de cautionner les retenues collinaires en Auvergne, c‘est un discours déjà entendu et rabaché longuement dans les agences de l’eau sans y trouver un véritable écho, la seule raison est sûrement de s’aligner sur les recettes toutes faites du syndicat agricole majoritaire et des coopérateurs de Limagrain.

* Schéma régional éolien

Sur le schéma régional éolien, l’objectif pour nous était de permettre un développement quantitatif mais aussi qualitatif des éoliennes sur le territoire. Un développement raisonné et raisonnable, qui n’empêche pas d’afficher des convictions, au contraire. Dès lors, le maître mot qui a guidé notre action est l’acceptation sociale, car on ne peut plus reproduire les erreurs du passé, où des collectivités et des habitants se sentent désormais floués par des promoteurs éoliens.

Nous nous sommes engagés, et nous continuons de le faire aujourd’hui, dans un dialogue sincère avec les pros et les anti-éoliens, les communes, les entreprises de l’éolien, les syndicats professionnels, les associations de protection de l’environnement…

Grâce à ce dialogue, nous avons défini les zones géographiques favorables au développement de l’éolien, celles où pourront se situer les zones de développement de l’éolien éligibles aux tarifs de rachat de l’électricité qu’arrête le préfet, sur demande des collectivités.

Les zones que nous avons définies, excluent les paysages emblématiques de l’Auvergne, tels que la forêt de Tronçais, la Chaîne des Puys, le Sancy, les gorges du Val d’Allier… Elles excluent également les espaces naturels faisant l’objet de réglementations fortes. Elles imposent beaucoup de contraintes sur les sites inscrits et classés. Elles tiennent compte des orientations exprimées par les PNR.

Bref, tout a été fait pour qu’un développement harmonieux des éoliennes se fasse en Auvergne.