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Or, avec les règles actuelles de financement des infrastructures ferroviaires, et vu le coût total du projet (12 à 15Milliards d'€) la facture de la Région serait insupportable et ne permettrait pas de financer les missions quotidiennes en matière de TER en particulier. Vos élus sont donc opposés à un financement par les collectivités locales d’une infrastructure nationale. Et plaident pour la création d'un mécanisme de financement national, spécifique et pérenne du réseau ferré (l'échéance électorale de 2012 est une belle occasion pour avancer là-dessus).

Les élus EE-LV posent donc quelques conditions à leur soutien à ce projet.

Pour le groupe Europe- Ecologie Les Verts la priorité de la Région Auvergne doit rester à l’amélioration, à court et moyen terme, des liaisons classiques régionales, interrégionales (vers Limoges, Brive, Toulouse, Montpellier, Marseille, Dijon et bien sûr Lyon) et au développement du fret ferroviaire.

Les écologistes défendent le train depuis toujours car il est le plus efficace des moyens de transport :

- il consomme 6 fois moins d’énergie par passager que l’automobile avec un seul passager,
- il émet très peu de gaz à effet de serre et pollue très peu
- il consomme 5 fois moins d’espace que la route à trafic équivalent

Mais le train est encore sous-développé en France, avec des performances médiocres en dehors des grands axes, des fréquences insuffisantes, une régularité loin d’être irréprochable.

En Auvergne c’est encore pire.

Les liaisons intra-régionales sont encore trop lentes sur nombre d’itinéraires et pas assez nombreuses. Le réseau a été laissé à l’abandon et il a fallu que la Région investisse, à parité avec l’Etat et RFF, dans un plan rail pour moderniser une partie des voies. Les liaisons ferroviaires avec le reste de la France sont, elles, totalement déficientes et les Auvergnats sont aujourd’hui largement tributaires de la route pour leurs déplacements. Une telle situation n’est pas tenable sur le long terme, dans un contexte de raréfaction des ressources pétrolières, de renchérissement de l’énergie et avec la nécessité de préservation de l’environnement et du climat.

Priorité au réseau régional

Pour nous, la priorité des priorités est la modernisation du réseau ferré intra-régional avec le lancement d’un second plan rail au delà de 2013 afin d’ achever la remise à neuf des voies et pour réduire les temps de parcours et accroître la fiabilité. Le cadencement des dessertes, avec accroissement de l’offre, est le moyen de faire revenir au transport collectif les usagers aujourd’hui condamnés à l’automobile. L’amélioration des liaisons ferrées classiques avec les régions voisines est indispensable et urgente (la ligne du Cévenol, Bordeaux, Nantes, Toulouse et Lyon).

Développer le fret ferroviaire

C'est vital afin d’endiguer la marée de camions qui sature le réseau routier (voir la RCEA et la RN7), pollue et gaspille l’énergie. Ce nouveau départ passe par l’assainissement des conditions de concurrence avec la route, le développement des dessertes locales décentralisées, la modernisation des infrastructures, la relance du wagon isolé.

Le TGV est un outil performant pour concurrencer efficacement l’avion - c’est certain - et la route - c’est vrai mais cela dépend du prix…- et, à ce titre, les écologistes y sont favorables. Mais l’Auvergne, vu son poids démographique modeste, ne peut prétendre à une liaison spécifique.

Opportunité intéressante

La perspective de saturation de l’axe Paris-Lyon actuel est une opportunité intéressante. Au lieu de doubler la ligne TGV actuelle par le même tracé via la Bourgogne, il semble judicieux d’adopter un tracé plus central qui desservirait l’Auvergne et le Centre. Un passage par Vichy permettrait une connexion avec la ligne classique Paris – Clermont-Fd, et donc assurerait une liaison rapide avec la capitale et le nord de la France.
Mais l’autre intérêt du passage par un tracé Centre-Ouest est l’amorce d’une transversale qui pourrait se connecter près de Vierzon avec la ligne classique vers Nantes et la façade atlantique.

POCL_Traces.JPG Pour plus de détails, consulter le site officiel du débat public, notamment pour découvrir les différentes options à l'étude

Les écologistes du Conseil régional suivent donc le projet de TGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon avec intérêt et en soutiennent le principe tout en rappelant qu’il s’agit d’un projet à long terme : 15 ou 20 ans ! et qu’il ne doit pas occulter les urgences de court terme sur l’amélioration des liaisons classiques.

Mais nous sommes opposés à un financement par les collectivités locales d’une infrastructure nationale. L’Auvergne n’a pas les moyens de consacrer des sommes importantes au financement d’une ligne TGV. Cette ligne coûterait environ 12 à 15 milliards d’euros. Si le système de financement actuel n'évolue pas, 4 à 5 milliards seraient à trouver auprès des collectivités. Pour mémoire, les lignes TGV sont actuellement financées à hauteur de 1/3 par les collectivités (Régions, Départements, Agglomérations) à côté de RFF et de l'Etat. On peut donc penser que le Conseil régional d'Auvergne serait sollicité à hauteur de 0,8 à 1 milliard d'euros.

Le développement des lignes nouvelles en France devrait être financé par une ressource nationale basée par exemple sur une éco-redevance transport prélevée sur le trafic poids lourds ou sur une majoration de quelques centimes de la TIPP sur les carburants.

Par ailleurs, une ligne TGV doit être au maximum intégrée au réseau classique dessertes directes et correspondances TER). Pas question pour nous de gares des tournesols !

Enfin, il faut chercher à en réduire au maximum les impacts environnementaux en privilégiant, notamment, l’utilisation des corridors existants, jumelage avec les autoroutes et lignes haute tension par exemple. La recherche de la plus grande vitesse possible doit être mise en balance avec les impacts locaux.

En conclusion:
* le TGV est un projet de long terme et, de toute façon, il ne doit pas être l’alpha et l’oméga du développement du ferroviaire, car il y a bien d’autre besoins plus urgents à satisfaire dans l’intérêt général : transports de proximité, fret… pour ne parler que de transport !
* Il ne doit pas être financé par les collectivités locales.
* Il doit être conçu comme un maillon de la chaîne des transports collectifs et desservir au mieux les territoires traversés.

Pour en savoir plus, consulter le site officiel préparatoire au débat public ainsi que le site gouvernemental dédié au SNIT qui annonce les projets d'infrastructures de transport en France à l'échéance 2020.