Il a beau être l’un des plus beaux lacs de cratère du monde, et avoir fait l’objet de nombreuses études scientifiques afin d’en comprendre le fonctionnement original, le lac Pavin est très vulnérable. En particulier, son bassin d’alimentation est très sensible aux pollutions environnantes, notamment celles liées à la modification des pratiques agricoles et à la fréquentation touristique du lieu.

Il faut savoir qu’entre 1970 et aujourd’hui, les zones agricoles environnant le lac ont connu de profonds changements : alors que les estives (élevage extensif) dominaient, c’est maintenant en zones de fauche que les prairies ont été transformées, avec des fertilisations organiques et minérales. La teneur en phosphore a d’ailleurs été multipliée par 10 entre 1970 et 2003. Et dans le même temps, la fréquentation touristique s’est accrue : le lac attire plus de 200 000 visiteurs par an !

Parmi les indices visibles de ces changements : apparition d’algues filamenteuses et de cyanobactéries, problèmes de reproduction de l’omble chevalier, disparition de l’écrevisse à pieds blancs…

Agir rapidement et localement

Bien que le diagnostic soit posé définitivement depuis 2003, pour autant aucune action n'avait été entrepise et la situation était devenue inquiétante. Mais elle n’est pas irréversible et il est encore temps d’agir pour restaurer la qualité biologique des eaux. C’est ce que fait la Région, grâce notamment à la forte implication de Christian Bouchardy, vice-président en charge de l’environnement, du Conseil Général du Puy-de-Dôme, de la commune de Besse. En partenariat avec le PNR des Volcans d’Auvergne, la collectivité régionale a d’abord mobilisé les différentes parties prenantes en vue de redonner au lac son fonctionnement originel. L’année 2011 va ainsi permettre d’établir un plan d’actions partagées.

Différents outils de protection sont envisagés sur la zone :
- réalisation d'une étude foncière (financée par la région) en vue de modifier les pratiques agricoles
- mise en place d’un contrat territorial par l’Agence de l’eau Loire Bretagne
- labellisation 'Espace naturel sensible' par le CG 63…

De tels classements seraient à même de mobiliser les énergies et les financements, afin notamment d’accompagner la modification des pratiques agricoles (diagnostics, échanges fonciers, etc.). Ce serait un gage pour l’avenir.