Quelques chiffres qui parlent d'eux-mêmes :

Evolution du nb de passagers à Aulnat : 550 000 (2007), 510 000 (2008), - 400 000 (2009)

Taux de remplissage des avions sur les 3 premiers mois de 2010 (avant le mois d'avril et son volcan islandais) :
- Strasbourg : 28%
- Lille : 32%
- Marseille : 27%
- Toulouse : 17%
Ce taux de remplissage concerne des avions de 19 places, soit en moyenne 4 à 5 passagers par avion. Le coût pour les fonds publics est de 140€ par passager (moyenne mensuelle de l’exploitation sur les 4 mois), coût assumé solidairement par le Conseil Régional, le Conseil général du Puy-de-Dôme et la Communauté d’agglomération ClerCo (nota = ce coût est de 162€ sur Aurillac-Paris).

Pour le syndicat de l'aéroport, ces résultats sont très décevants : le trafic est inférieur de 36% aux prévisions sur ces 4 lignes. Sans même la remise en cause de la procédure OSP par le Préfet, il est très probable qu'elle n'aurait pas eu de suite (*).

Tous ces arguments donnent raison aux élus écologistes, qui par la voix de Pierre Pommarel, avaient été les seuls à voter contre la procédure OSP il y a un an, et qui proposaient le rabattement sur Lyon, solution à moindre coût et qui offre toutes les correspondances souhaitées.

Et la suite ?

La ligne Paris se maintient bien, puisque 62% du trafic de l'aéroport est fait avec Paris. Malgré la baisse du trafic liée à la crise, Air France atteint son équilibre. Sur les destinations régionales, le trafic s'organisera probablement vers Lyon. Des navettes vers Lyon sont déjà assurées par Régional Airlines, sans fonds publics. Les perspectives de développement du trafic sont faibles : l'option la plus optimiste permettrait de passer à 400 000 passagers annuels (contre 370 000 en ce moment).

En conclusion, le commentaire de Pierre Pommarel = "Ce qui garantira une part de l'emploi à Aulnat, c'est le développement de l'activité de maintenance par Régional Airlines, ce n'est pas le trafic. L'arrivée d'une compagnie Low-Costs (annonce après le comité syndical du 28 juin) ne sauvera pas l'aéroport. Le fantasme de Clermont en lien avec d'autres destinations que Paris est très illusoire... On aurait gagné du temps et fait économiser de l’argent public en se rangeant plus tôt aux positions des écologistes."


(*) La procédure d’OSP (Obligation de Service Public) devait permettre le financement par l’Etat à moitié de ces 4 lignes interrégionales. Mais l’Etat, avait informé qu'il ne s’engagerait que sur un an. D'ailleurs, la contribution de l’Etat étant forfaitaire, en cas de déficit ce sont les collectivités qui auraient payé. Conclusion = les lignes étaient de toutes façons en sursis.