Intervention d'Agnès Mollon pour défendre le voeu sur l'ultimatum climatique =

Augmentation des tempêtes, des inondations, des canicules, épidémies de maladies infectieuses, réfugiés chassés des pays les plus durement touchés, pour l’Organisation Mondiale de la Santé le changement climatique est déjà responsable d’au moins 150.000 décès par an et ce chiffre devrait doubler d’ici à 2030. Le rapport Stern estime que les coûts du changement climatique pourraient représenter de 5 à 20% du PIB mondial en 2050, alors que 3% seulement du même PIB suffirait. Pour tenter d’endiguer ce cercle infernal, nous avons un rendez vous à ne pas manquer: la conférence des Nations unies en décembre à Copenhague. Afin d'encourager les décideurs à prendre à cette occasion des mesures exceptionnelles, la Région Auvergne souhaite s'associer à l'appel "Ultimatum Climatique", afficher le drapeau Climate sur son fronton et appeler largement à la signature de cet appel.


Intervention d'Agnès Mollon pour défendre le voeu sur la parité =

Si le projet de loi sur l'élection des conseillers territoriaux était adopté en l'état, les femmes, qui verraient leur effectif diminuer de 57,6% seraient les grandes perdantes. Certes, il y aurait quelques avancées, bien légitimes. Car enfin, au nom de quels principes les communes de moins de 3 500 hab étaient-elles exemptées de l'obligation de parité ? Et pourquoi sont-elles maintenant capables d'y souscrire ? Nous voyons bien dans les Conseils Généraux actuels que l'élection au scrutin uninominal ne conduit pas à la parité par la seule "bonne volonté" (si tant est qu'elle existe!) des partis. Dans les communautés de communes, même les communes que leur taille oblige à élire des femmes ne les envoie pas à égalité à l'assemblée communautaire, encore moins au bureau de celle-ci. Ce n'est un secret pour personne, il y a moins de mairesses que de maires, de présidentes que de présidents, dans les collectivités, les associations et les entreprises.
Personne ici n'en conclura que les femmes sont moins capables que l'autre moitié de l'humanité, et qu'elles n'ont de place qu'aux échelons les plus proches de la base. Il est donc regrettable que cette avancée parfaitement normale soit hélas accompagnée d'un recul scandaleux, qui renvoie les femmes élues aux fourneaux, et qui n'est pas digne d'une société moderne.
C'est pourquoi nous souhaitons que la loi, quelle qu'en soit la teneur, respecte la Constitution en maintenant le principe d'un scrutin de liste avec obligation de parité, seul système électoral qui garantit l'égale représentation des 2 sexes.

Intervention d'Agnès Mollon pour sur le SRADDT =

Ce SRADDT est bien évidemment l'objet d'un consensus large. Il a beaucoup évolué au cours de son élaboration et nous en partageons les orientations principales. Ainsi, il est important de renforcer la solidarité sociale et les services à la population, ainsi que la solidarité intergénérationnelle (p21). Pour celle-ci, il faut reconnaitre qu'elle se fait surtout grâce aux femmes, que ce soit par leur travail gratuit lorsque cette aide se fait au sein de la famille, ou par leur travail bien souvent précaire, à temps partiel et sous-payé lorsque cela passe par les associations. Oui, il faut développer les éco-activités et la filière-bois, laquelle au-delà du bois-énergie peut créer des produits à haute valeur ajoutée. Oui, il faut aider les exploitations agricoles à devenir autonomes et performantes, soutenir l'agribio, aider les AMAP à se développer…
La Région prend l'engagement de lutter contre le changement climatique. Ça passera par la limitation de la mobilité individuelle, par la densification de l'habitat, par la réorganisation des circuits logistiques et la promotion des circuits courts.
L'affirmation est forte concernant les énergies renouvelables; les lignes sont tracées : nous inciterons les autres collectivités à développer des politiques énergétiques territoriales, et nous avons les outils pour cela : les Contrats Auvergne+; nous renforcerons notre appui aux EnR, que ce soit sur l'investissement, la sensibilisation ou la formation.
Nous nous sommes même engagés dans la mutation de l'économie, puisque nous avons pris p56 l'engagement d’une réflexion plus large sur l'économie du futur, économe en énergie, ses conséquences sur les activités économiques régionales et les efforts d’innovation que cela appelle. Les pratiques agricoles et la situation des ressources en eau seront analysées à l'aune des changements climatiques, qui impliqueront des mutations de la faune et de la flore. Les trames vertes et bleues favoriseront la biodiversité, et les OGM dans nos champs sont considérés comme persona non grata.

Nous nous interrogeons par contre quant à l'avantage comparatif par rapport aux autres régions européennes (p28), qui n'est que le faux-nez de la compétition entre les territoires, alors que nous appelons de nos vœux la solidarité entre ceux-ci.
Les technocrates ont encore frappé… Qu'est-ce que le tourisme d'alicaments (p36), et en quoi les alicaments peuvent-ils induire du tourisme ?
Et que dire de cette phrase magnifique, je cite : " Pour les filières de grande culture, l’image de production de céréales de haute qualité, permettant des transformations rémunératrices doit être cultivée en mettant en valeur les aspects technologiques de la gestion du vivant, dans le souci permanent du respect des écosystèmes de Limagne" ! Elle a dû être écrite par le générateur de langue de bois … Je serais curieuse de savoir comment la gestion technologique du vivant peut respecter les écosystèmes (dont je crains qu'en Limagne l'agriculture productiviste les ait réduits à leur plus simple expression…) ? Et ne serait-ce pas en contradiction avec le Plan Biodiversité que nous allons voter aujourd’hui ?)
Ce SRADDT a-t-il pris la mesure des efforts que nous devrons fournir face à l'enjeu des changements climatiques ? Bien que rappelant l'objectif "Facteur 4", préconisé par le GIEC et le club de Rome, et repris par le Grenelle de l'environnement, avec ses corollaires la réduction des déplacements et l'organisation territoriale, notre Schéma préconise encore la "performance du réseau routier". Un réseau routier performant a pour objectif, ou au moins pour effet secondaire, de développer le transport routier individuel et de marchandises, alors que le SRADDT préconise de le réduire. Cherchez l'erreur. Sans doute notre société n'est-elle pas encore prête à entendre qu'il lui faut changer ses modes de pensée anciens.