Frulact = des pistes de reconversion
Par nicole rouaire le lundi 18 mai 2009, 10:39 - Actu - Lien permanent
Mercredi 6 mai, Nicole Rouaire et Agnès Mollon ont rencontré les délégués du personnel de l'entreprise Frulact à Saint-Yorre, entreprise spécialisée dans la production de confiture pour les yaourts. Au menu ce jour-là : la reconversion écologique de l'économie
Cette entreprise, successivement passée entre les mains de Pernod-Ricard,
puis d'un fonds d'investissement, maintenant filiale d'un groupe portugais a
longtemps vendu l'essentiel de sa production à Yoplait. Après des années
difficiles (baisse de qualité, surproduction, raréfaction des clients, etc.),
l'usine est aujourd'hui menacée de fermeture et la société a recours a
l'intérim pour assurer la production (périodiquement la direction est obligée
de mettre en place une petite équipe supplémentaire la nuit pour palier les
retards et le nombre d'essai industriel croissant). La plupart des cadres sont
partis ou ont été mutés au Portugal. La société est menacée de fermeture pour
cause de délocalisation sur une usine que le groupe Frulact va acquérir sur Apt
(84). Les salariés restant touchent encore leurs salaires de la part de la
société mère ... mais pour combien de temps ?
La rencontre en présence de l'union régionale des Sociétés COopératives de
Production (SCOP) et de Daniel Rondepierre (candidat Vert aux élections
européennes) a permis de réfléchir à la reprise de l'activité par les salariés
eux-mêmes, sous la forme coopérative, sous réserve notamment d'avoir des
assurances de la part des principaux clients - voire d'en trouver de nouveaux -
ce qui permettrait d'assurer le plan de financement. Sous réserve aussi que la
production retrouve son niveau de qualité et se repositionne sur un marché
porteur, le bio par exemple. Sous réserve enfin, que le personnel soit le
moteur du projet et qu'ils trouvent en leur sein ou à l'extérieur un
encadrement managérial (la motivation et encadrement sont deux éléments
indispensables dans une reprise sous forme de Scop).
Si les salariés peuvent présenter un projet viable de SCOP, on peut penser que
les partenaires publics joueront leur rôle d'accompagnement (intercommunalité,
Comité d'expansion économique, Région avec son programme d'aide aux SCop....).
L'Union régionale des SCOP est prête également à accompagner la démarche.
L'idée de réorienter l'activité de l'entreprise à créer vers une nouvelle
production permettant de ne pas perdre les savoir faire du personnel a aussi
été abordée. Quelles que soient les réflexions et les évolutions à venir, cette
rencontre a montré à chacun que "le pas de côté" mis en avant par les Verts
dans leurs propositions de conversion écologique de l'économie n'est pas
seulement une utopie et que les aides publiques peuvent aussi permettre de
nouveaux choix.