Cette entreprise, successivement passée entre les mains de Pernod-Ricard, puis d'un fonds d'investissement, maintenant filiale d'un groupe portugais a longtemps vendu l'essentiel de sa production à Yoplait. Après des années difficiles (baisse de qualité, surproduction, raréfaction des clients, etc.), l'usine est aujourd'hui menacée de fermeture et la société a recours a l'intérim pour assurer la production (périodiquement la direction est obligée de mettre en place une petite équipe supplémentaire la nuit pour palier les retards et le nombre d'essai industriel croissant). La plupart des cadres sont partis ou ont été mutés au Portugal. La société est menacée de fermeture pour cause de délocalisation sur une usine que le groupe Frulact va acquérir sur Apt (84). Les salariés restant touchent encore leurs salaires de la part de la société mère ... mais pour combien de temps ?

La rencontre en présence de l'union régionale des Sociétés COopératives de Production (SCOP) et de Daniel Rondepierre (candidat Vert aux élections européennes) a permis de réfléchir à la reprise de l'activité par les salariés eux-mêmes, sous la forme coopérative, sous réserve notamment d'avoir des assurances de la part des principaux clients - voire d'en trouver de nouveaux - ce qui permettrait d'assurer le plan de financement. Sous réserve aussi que la production retrouve son niveau de qualité et se repositionne sur un marché porteur, le bio par exemple. Sous réserve enfin, que le personnel soit le moteur du projet et qu'ils trouvent en leur sein ou à l'extérieur un encadrement managérial (la motivation et encadrement sont deux éléments indispensables dans une reprise sous forme de Scop).

Si les salariés peuvent présenter un projet viable de SCOP, on peut penser que les partenaires publics joueront leur rôle d'accompagnement (intercommunalité, Comité d'expansion économique, Région avec son programme d'aide aux SCop....). L'Union régionale des SCOP est prête également à accompagner la démarche.

L'idée de réorienter l'activité de l'entreprise à créer vers une nouvelle production permettant de ne pas perdre les savoir faire du personnel a aussi été abordée. Quelles que soient les réflexions et les évolutions à venir, cette rencontre a montré à chacun que "le pas de côté" mis en avant par les Verts dans leurs propositions de conversion écologique de l'économie n'est pas seulement une utopie et que les aides publiques peuvent aussi permettre de nouveaux choix.