Depuis le début de l'année, il ne se passe pas un mois sans l'annonce d'une possible réforme des collectivités locales (rapport Attali, rapport Lambert, déclarations du sous-ministre Marleix, du Premier ministre, et même de l'Elysée...). Et comme le confirme la récente interview d'Alain Marleix, secrétaire d'Etat à l'intérieur et aux collectivités territoriales (La Montagne du 8/10), le gouvernement mène une réflexion sur la modification du mode de scrutin des élections régionales (prévues en 2010) et sur la clarification des compétences entre les départements et les régions.

Une clarification est indiscutablement nécessaire (par exemple, les régions comme les départements ont actuellement la compétence pour traiter de l'économie). A condition de réformer la fiscalité locale car les collectivités sont déjà étranglées par des charges de décentralisation insuffisamment compensées depuis 2004.

En revanche, le scrutin envisagé pour les élections régionales semble très inquiétant : les futurs conseillers régionaux seraient élus au scrutin majoritaire sur des ensembles de plusieurs cantons. Ceci entraînerait bien sûr la disparition (dans ces assemblées) des plus petites formations politiques, ce qui constitue un déni de démocratie. Par ailleurs, on peut craindre l'affaiblissement du fait régional : en effet, les conseillers régionaux seraient comme aujourd'hui les conseillers généraux les représentants d'un territoire et non plus les porteurs d'un projet régional. Les régions n'ont pas fini de financer des ronds-points et des zones d'activités dans chacun de ces super-cantons, sans considération de l'intérêt régional !

Derrière ces projets de réforme se cache un calcul particulièrement électoraliste de la part du gouvernement, bien loin de l'intérêt des citoyens ou des agents publics qui ne peuvent qu'être inquiets, puisque leur statut est aussi en jeu.