Une économie collaborative


François COQ 2017 - une économie bienveillanteL’économie libérale transnationale d’aujourd’hui, concentration toujours plus forte des entreprises et des capitaux, est construite sur une structure pyramidale nocive socialement, démocratiquement et écologiquement.

Ces grandes entreprises n’ont pour objet que de produire des dividendes à redistribuer à leurs actionnaires. Les employés sont considérés comme simples producteurs de la valeur ajoutée, qu’il
convient de gérer comme un parc de machines. Les délocalisations sont décidées au gré des opportunités sociales mondiales, sans souci du tissu social des territoires concernés.
Les décisions y sont prises par le sommet de la pyramide, sans concertation ni avec les employés, ni avec les pouvoirs publics. Avec les accords CETA et TAFTA, on s’achemine même vers un droit international plus favorable aux multinationales qu’aux états, grâce aux tribunaux arbitraux.

Enfin du point de vue écologique, l’échelle de ses entreprises, qui leur permet d’intervenir sur de vastes territoires, provoque d’immenses dégâts environnementaux : déforestation, carrières de
sables bitumeux ou autres, pollutions (Erika, boues rouges), accidents industriels gravissimes (Seveso, AZF, Fukushima…).

Le projet écologiste vise, dans tous ses aspects, à la reprise en main de leur destin par les citoyens. Les structures collaboratives (transversales) plutôt que pyramidales et la recherche d’une échelle
maîtrisable sont les deux axes de cette reconquête.
Le XXIème s’invente sous nos yeux, avec le développement de la notion de réseau : communication par les réseaux sociaux, la téléphonie mobile, les réseaux informatiques, énergie par les smart grid électriques, et début des réseaux d’entreprises collaboratives (l’Association Interprofessionnel du Sarladais en est un bon exemple, notamment sur le sujet de l’emploi).

Ces réseaux d’entreprises complémentaires peuvent partager leurs ressources humaines et matérielles pour une meilleure adaptation aux demandes fluctuantes et une amélioration de leurs savoir-faire. Dans la production des services, la déconcentration ne nécessite qu’une volonté forte, tant les outils existent déjà. Spécifiquement dans l’ingénierie, les modèles 3D partagés en temps réel autorisent la coopération de plusieurs entreprises sur un même projet, sous réserve d’approfondissement de la question de la propriété intellectuelle à figer par la loi.

Dans la production de biens matériels, la sous-traitance peut laisser la place à la cotraitance. Les automates, les imprimantes 3D, un nouveau design industriel peuvent produire des objets sans nécessiter une industrie lourde obligatoirement basée sur un système d’actionnariat. Ce nouveau design, facilitant la décentralisation et la déconcentration des entreprises sur tous les territoires, utilisant des ressources en matières première de proximité et à Haute Qualité Environnementale, sera à l’origine d’une nouvelle révolution industrielle, respectueuse des humains et de la nature.

Dans cette économie collaborative et à échelle humaine, l’organisation de l’entreprise peut alors prendre une toute autre forme, avec une très large participation des employés, comme dans le cadre d’une coopérative. La démocratie d’entreprise sera alors effective, avec un mieux-être pour tous, et une qualité accrue (voir le documentaire « le bonheur au travail » de Martin Meissonier). Les entreprises seront alors partenaires d’un développement social, démocratique et écologique.

Pour construire cette économie du XXIème siècle, les entrepreneurs doivent être moteurs, comme cela se passe dans un nombre croissant d’entreprises. Il faut que les consommateurs achètent en
toute conscience en fonction des critères de mode de gestion des entreprises, qui doivent innover et communiquer sur ces thèmes. Il faut aussi que le législateur favorise cette dynamique en rééquilibrant la fiscalité entre TPE/PME et multinationales, en imposant une large représentation des salariés aux conseils d’administration et plus généralement les condition d’une réelle participation aux décisions, et en redéfinissant le Crédit Impôt Recherche pour l’orienter vers le design post-industriel.

La créativité ne manque pas, il s’agit de la mettre au service de tous. Elle peut être notre salut pour une Terre plus belle et un Monde plus juste.

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