Alors que l’actualité nous presse de trouver des solutions pour résoudre les questions de pollution et leurs conséquences en matière de santé publique en milieu urbain, le transport en milieu rural reste une problématique peu abordée. Pourtant il impacte le réchauffement climatique, le pouvoir d’achat, les règles d’urbanisme, le développement économique, et plus largement nos modes de vie et nos paysages en Périgord et ailleurs.
Le projet écologiste traite de la mobilité en milieu rural, d’abord par l’aménagement du territoire avec l’amélioration de l’organisation spatiale des activités humaines grâce aux règles d’urbanisme (PLUI), mais aussi par une réflexion prospective sur les moyens de transport adaptés aux besoins. Le député, en concertation avec les usagers, peut agir pour coordonner une politique cohérente en ce sens.
Il importe de favoriser toutes les initiatives limitant le transport ( espaces de co-working ; télétravail ; fibre optique ; co-voiturage ; mutualisation des services…). Il s’agit aussi de préserver, renforcer et valoriser (par l’amélioration du service, notamment avec Internet embarqué) le système ferroviaire, colonne vertébrale sur laquelle appuyer un réseau intermodal efficace, à compléter par des transports publics routiers propres, à l’échelle des intercommunalités. Les pouvoirs publics doivent soutenir avec volontarisme la recherche et le développement pour mettre au point ces matériels : cars hybrides ou électriques.
Il faut ensuite encourager tous les moyens de transports individuels les plus propres, interconnectables si besoin aux transports publics. En particulier, nous penserons à rendre possibles et pratiques les continuités vélo/train/vélo ou vélo/car/vélo.
Dans nos régions vallonnées, le vélo à assistance électrique est une vraie solution pour les trajets de moins de 10km, avec une durée d’à peine plus de 20mn de porte à porte, sans difficulté de stationnement. Encore doit-on aider les communes exsangues à financer leur rénovation de voiries, souvent inadaptées, parfois dangereuses.
Pour les autres trajets, la voiture reste et restera indispensable. Quelle politique publique pour orienter le choix des consommateurs dans l’achat de leur véhicule ? Tout d’abord, le véhicule doit être intrinsèquement efficient : léger, aérodynamique, bien construit (la durabilité joue un rôle majeur dans le bilan énergétique du véhicule), facilement réparable et recyclable, doté d’un moteur à puissance adaptée. Les progrès technologiques (moteurs essence 3 temps turbocompressés, mais surtout électriques à longue autonomie 300km déjà effective à ce jour, hybrides rechargeables) seront aidés par des bonus/malus affinés. Nous supprimerons les effets d’aubaine, comme cette américaine électrique surpuissante ou cette allemande hybride gloutonne qui bénéficient à l’heure actuelle de bonus bien indulgents. Le calcul des frais de déplacement avec un véhicule électrique, actuellement très défavorable pour les entreprises, sera revu à la hausse.
Les solutions tout électrique ou hybride rechargeable devront s’accompagner d’une transition vers une production d’électricité propre, renouvelable et sans danger, véritable enjeu économique du pays pour les 15 ans à venir, pour l’industrie et l’emploi. Le caractère décentralisé de cette énergie est une opportunité de développement pour nos territoire ruraux : solaire photovoltaïque, biomasse thermique associée à la cogénération, éolien suivant les couloirs de vent.
Nous devons nous en saisir pour faire de nos territoires ruraux une vraie richesse pour le pays et la planète.