Protection de la biodiversité : il y a encore du chemin !

 

Du 20 au 22 juin, se joueront peut être à Rio des moments décisifs pour l’avenir de notre planète. Comme en 1992, la capitale carioca a en effet été choisie pour accueillir un nouveau Sommet de la Terre. Vingt ans après la première édition, cet anniversaire ne sera pourtant pas, loin s’en faut, célébré en grande pompe. Pour ne parler que de la biodiversité, force est de constater que les engagements pris il y a près d’un quart de siècle n’ont guère résisté à l’épreuve du temps.

 

A l’époque, les 150 pays présents à Rio avaient adopté la Convention sur la diversité biologique (CDB) en s’engageant à reconnaître la biodiversité comme une «préoccupation commune à l’humanité ».

 

Ce texte, ratifié depuis par vingt-quatre pays supplémentaires, avait alors soulevé de grands espoirs. Il fixait plusieurs objectifs : la conservation de la nature, l’utilisation durable des espèces et des milieux naturels et le partage juste et équitable des bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques. Or, malgré d’indéniables succès, notamment lors du sommet de Nagoya en 2010 avec l’adoption du Plan d’actions des autorités locales, le bilan apparait bien faible au regard de l’état préoccupant de la biodiversité dans le monde.

 

Le rapport du WWF dont la neuvième édition a été rendue publique le mois dernier, illustre ce triste constat : entre 1970 et 2008, le déclin de la biodiversité à l’échelle planétaire est de l’ordre de 30% environ. Un recul qui ne cesse de s’accentuer, à l’image des forêts mondiales qui entre 2000 et 2013 ont perdu 13 millions d’hectares.

 

Les activités humaines sont directement responsables de cette situation. Surconsommation des ressources naturelles, urbanisation galopante, pollution industrielle toujours plus importante, l’homme n’épargne rien à la Terre alors que la diversité biologique lui est indispensable pour vivre.

 

Endiguer l’érosion de la biodiversité est donc un défi majeur auquel l’Humanité est désormais confrontée. C’est pourquoi les écologistes proposent notamment :

  • des outils législatifs et réglementaires en faveur de la protection, de la restauration et de la gestion durable de la biodiversité
  • la caractère opposable des trames Vertes et Bleues à tout projet d’aménagement
  • une action forte en faveur de la biodiversité agricole : mise à l’écart des produits sanitaires, soutien aux semences paysannes, sélection et production de semences adaptées aux écosystèmes locaux, soutien à l’élevage herbager…
  • un moratoire sur les OGM et les gaz de schiste
  • un fiscalité favorable à la biodiversité
  • l’instauration d’une police et d’une justice spécialisées contre les délits environnementaux
  • la réforme des établissements publics (ONCFS, ONF, ONEMA, Agences de l’eau…) pour une meilleure représentativité des usagers et des collectivités locales

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