Le modèle de développement que défendent les écologistes s’appuie sur l’intelligence et la créativité humaine. L’éducation doit donc être au centre de la vie sociale et concerne autant l’école que la famille et les relations entre les générations, le tissu social et associatif, les médias et les écrans, qui entourent jeunes et adultes et conditionnent représentations et comportements. Nous souhaitons donc une véritable mobilisation de l’ensemble de la société pour promouvoir, tout au long de la vie, la coopération à la place de la compétition, la confiance et la sécurité plutôt que la sélection et l’exclusion.
Les écologistes défendent le retour de l’éducation au rang des priorités nationales, mais pas pour revenir au statu quo. Leur projet s’appuie sur trois principes, qu’il faut faire vivre dans l’éducation de demain : l’autonomie, la solidarité et la responsabilité.
LE PROGRAMME DES ECOLOGISTES FIXE SEPT PRIORITES :
I. Combattre les inégalités dès la petite enfance
- Mettre en place un service public local de la petite enfance et promouvoir le secteur associatif et solidaire.
- Engager un dispositif massif d’ouverture de 400 000 places d’accueil de jeunes enfants et de formation des personnels avec au moins le maintien du taux d’encadrement.
- Préférer un congé parental paritaire, plus court mais mieux rémunéré.
- Ouvrir la possibilité de scolariser les enfants dès deux ans de manière non systématique en fonction des besoins.
II. Faire sa place à l’école fondamentale
- Mettre en cohérence le primaire et le secondaire pour scolariser les enfants, de 6 à 16 ans, sans sélection ni orientation. Les structures de cette école fondamentale et le service de ses enseignants seront définis au terme d’une consultation qui consistera à donner aux organisations représentatives, mouvements et associations, les moyens de mettre en débat leurs propositions dans l’ensemble de la société. Cette école fondamentale rompra avec la culture de la performance, du résultat et du contrôle généralisé, symbolisée par l’interconnexion des fichiers informatiques et les évaluations nationales visant à mettre les établissements en concurrence.
- Deux années après la fin de l’école fondamentale, instaurer un baccalauréat associant validation d’unités capitalisables, présentation de travaux et épreuves transdisciplinaires. Jusqu’à ce diplôme, les choix de formations devront se faire en fonction des choix des jeunes et des parents, dans une logique de construction d’un parcours personnel et non d’une orientation professionnelle.
- Réinventer le rôle de l’éducation populaire à la faveur d’un forum qui parachèvera la mise en réseau de ses mouvements et permettra de définir leurs besoins financiers, humains et juridiques.
III. Pas de jeune de 16 à 25 ans sans solution
- Encourager chaque jeune de 16 à 25 ans, en liaison avec les mouvements d’éducation populaire, à vivre une expérience personnelle choisie ou un engagement personnel fort pouvant prendre la forme d’un service civique, avec la garantie de pouvoir reprendre ses études au niveau auquel il les a laissées.
- Faire de l’apprentissage, un véritable lieu de formation, respecté, mieux rémunéré, évalué et contrôlé.
IV. La formation, c’est tout au long de la vie
- Consolider le service public de la formation.
- Accorder en fin de scolarité obligatoire un crédit de huit années de formation à suivre tout au long de la vie avec garantie de revenu.
- Développer la validation des acquis de l’expérience.
V. Rendre l’école à celles et à ceux qui la vivent
- Rendre leurs responsabilités aux enseignants en redéfinissant les programmes scolaires en termes d’objectifs transdisciplinaires de fin de cycle adossés à un référentiel de compétences.
- Créer, au niveau local, de nouvelles instances pour définir les projets éducatifs locaux et les moyens alloués à l’éducation prioritaire.
- Refonder des lieux d’écoute, de parole et d’association des jeunes aux décisions qui les concernent.
VI. Garantir aux enseignants la maîtrise de leur métier
- Arrêter les suppressions de postes dans l’Éducation nationale et organiser la titularisation des personnels précaires (en particulier dans l’enseignement supérieur).
- Refonder la formation initiale et continue des enseignants de la maternelle à l’Université, diversifier les concours de recrutement et réformer leur contenu en les plaçant à l’entrée du master.
- Réformer de façon concertée le système d’affectation et de promotion pour sécuriser le parcours des débutants, encourager la formation d’équipes stables, ainsi que la mobilité des professeurs chevronnés vers l’éducation prioritaire et la prise de responsabilités.
VII. Pour un véritable service public de l’enseignement supérieur
Malgré une avalanche de réformes, les faiblesses historiques de l’enseignement supérieur français perdurent, quand elles ne se sont pas accrues : clivage entre écoles et universités, manque de moyens global et fortes inégalités entre filières et disciplines, insuffisance de la pédagogie et de l’orientation face au taux d’échec à l’université.
De plus, la discrimination territoriale explose avec le plan campus et les initiatives d’excellence, qui ne financent que de rares pôles de prestige. Et avec la crise, la paupérisation des étudiants est là qui conduit pour la première fois au recul du taux de poursuites d’études après le bac.
En plus de revenir sur les réformes universitaires qui au lieu d’assurer l’autonomie des Universités les ont mises en concurrence, les écologistes s’engagent à :
- Autonomiser les étudiants pour les rendre acteurs de leur parcours :
- En transformant en profondeur le système de bourses actuel par une allocation d’autonomie fondée sur un crédit formation de 16 semestres utilisable tout au long de la vie en formation initiale et continue
- En diminuant les frais d’inscription avec l’objectif de la gratuité du service public de l’enseignement supérieur.
- En installant des éco-campus : rénovation du bâti universitaire, amélioration de l’offre de transports en commun, 70 000 rénovations et 50 000 nouvelles chambres éco-conçues, alimentation bio et équitable, centres de santé, crèches…
- En donnant aux étudiants l’opportunité de s’engager dans la vie citoyenne : maisons de vie étudiante, valorisation de l’engagement associatif, implication dans la politique universitaire…
- Donner une véritable ambition à l’orientation et la formation
- En reconstruisant un service public de l’orientation qui accompagne chacun dans la construction de son projet ; garantir 50% des places en BTS et IUT pour les bacheliers professionnels et technologiques.
- En renforçant la lisibilité des diplômes, les passerelles entre filières et disciplines, en structurant réellement les masters sur deux années, en facilitant la validation des acquis et la reprise d’études.
- En rapprochant fortement les grandes écoles et les universités au sein de pôles territoriaux, en substituant progressivement aux classes préparatoires des parcours renforcés de licence, en recrutant dans les écoles sur dossier et non plus sur concours.
- En réformant la licence, dans une dynamique pluridisciplinaire avec un meilleur accompagnement (tutorat, créations de postes…) et une vraie cohérence pédagogique.
- En développant l’alternance lorsqu’elle apporte une réelle valeur ajoutée aux formations
- En mettant un terme à la politique discriminante envers les étudiants étrangers, en améliorant leur accueil et en renforçant les échanges internationaux.
- Garantir un service public de l’enseignement supérieur et de la recherche de l’échelon régional jusqu’à l’Europe
- En donnant au ministère la possibilité de couvrir enfin l’ensemble des formations post-bac, en lien étroit avec les régions.
- En organisant dès la rentrée 2012 des Etats généraux de l’ESR, qui prépareront notamment le remplacement de la LRU par un texte remettant la démocratie au coeur de l’université.
- En assurant un maillage universitaire régional qui associe les pôles d’enseignement supérieur et de recherche de rang international et un réseau de proximité.
- En développant l’emploi scientifique et en résorbant progressivement la précarité par la création chaque année de 5 000 postes statutaires.
- En créant un statut du doctorant et en reconnaissant le titre de docteur dans les grilles de la fonction publique et dans les conventions collectives.
- En sortant de la logique néo-libérale des processus de Bologne et de Lisbonne pour créer un service public européen de l’enseignement supérieur et de la recherche.