« Oui, l’écologie c’est social ! » C’est le message que délivre magistralement Sandrine Rousseau, économiste à l’Université Lille 1 dans un livre qui vient de paraître. Un luxe, l’écologie ? Un supplément d’âme quand tous les autres problèmes sont réglés ? Non !
L’objectif de ce petit livre de 112 pages au prix modique de 5€ est de montrer en quoi le projet écologiste est profondément social et générateur de plus d’égalité dans la société. Il apporte des réponses aux deux préoccupations majeures des Français et des Françaises en ces temps de crise : l’emploi et le pouvoir d’achat.
Le propos pourra surprendre certains, car les écologistes ne sont guère entendus sur ce sujet, et il règne un malentendu entre eux et les classes populaires, traditionnellement méfiantes quant à la capacité du projet écologiste à améliorer leurs conditions d’existence. Pourtant, le projet des écologistes repose sur la création d’emplois, l’amélioration de la qualité de vie, hors et dans le travail, la réduction des écarts de richesse. Un tel projet passe par une conversion écologique de l’économie, avec la création de nouveaux secteurs et la transformation d’autres (notamment l’automobile), l’invention de nouveaux métiers, la relocalisation de la production, une remise en route de la réduction du temps de travail (sujet quasi absent des débats politiques actuels) et une meilleure qualité des emplois créés (moins de stress, de souffrance et de précarité). Au-delà de l’emploi, ce projet repose plus largement sur de nouveaux choix de société facteurs de bien-être : nouveaux droits liés à la parentalité ou à la formation tout au long de la vie, accroissement de la représentation syndicale, meilleure répartition de l’accès à certains droits et services, fiscalité plus juste, etc.
Ainsi, non seulement une politique écologiste est source d’emplois nouveaux – et de meilleure qualité – mais elle favorise une articulation plus sereine entre travail et non-travail. Cette politique écologiste, comme le montre justement Sandrine Rousseau, interroge également « le pouvoir d’acheter », et promeut un accès pour tous aux biens et services indispensables, tels que le logement, la santé, l’éducation, mais aussi les loisirs ou la culture, car le bien-être ne se mesure pas à l’aune de la seule consommation matérielle.
Oui, le projet politique écologiste ouvre la voie à une société plus durable, plus solidaire, où le travailler mieux, tous et toutes, l’emporte sur le travailler plus !