En finir avec la gonflette spéculative du sport-business

Alors que l’été approche et que Roland-Garros bat son plein, les amateurs de sport se réjouissent à l’avance du programme pantagruélique qui les attend dans les semaines à venir : championnat d’Europe des nations en football en juin, tour de France en juillet, et enfin la grande messe planétaire des Jeux olympiques qui se dérouleront à Londres en août prochain. Pourtant ces compétitions illustrent toutes les dérives mercantilistes du sport. EELV prône une approche plus humaniste du sport, orientée vers le vivre mieux.

Les inégalités de moyens entre le monde professionnel et le monde amateur sont pour nous le premier obstacle à une politique sportive digne de ce nom. Le football, notamment, est devenu l’archétype du sport-business déconnecté de sa base d’amateurs. La cassure est évidente lorsque l’on compare les montants dépensés par le PSG pour s’allouer les services de stars internationales, et les difficultés financières rencontrées par de nombreux clubs amateurs. En effet, malgré la loi Buffet sur la redistribution des droits télés, le monde amateur ne doit sa survie qu’à la passion de milliers de bénévoles. Cette fracture est également criante lorsque l’on aborde la question des infrastructures. Alors que la France se dote de méga-stades à l’empreinte écologique considérable en vue de l’Euro 2016, les collectivités locales peinent parfois à maintenir leur équipement dans une condition décente.

 

Or il n’existe pas de monde professionnel hors-sol, puisque les plus grands champions ont souvent mis le pied à l’étrier dans de petites structures associatives. Il faut donc améliorer la coexistence de ces deux univers. À partir de ce constat, nous proposons de valoriser davantage le travail de formation des bénévoles en instaurant une reconnaissance professionnelle de leurs compétences. Il faudra également se donner les moyens de cette ambition ce qui passe nécessairement par une amélioration du système de redistribution des moyens financiers, notamment via les gains des droits télés.

 

Trop souvent, le sport-business met en danger les valeurs mêmes de la sportivité. La légalisation des paris sportifs restera ainsi comme le symbole du grand mélange des genres entrepris par Nicolas Sarkozy en matière de politique sportive. Devant la multiplication des affaires de paris suspects et avant que nos championnats ne soient touchés par un grand scandale de matchs truqués comme l’est actuellement l’Italie, nous suggérons de réfléchir à nouveau sur l’impact des paris sportifs sur les compétitions officielles pour décider en connaissance de cause d’une éventuelle réforme.

 

Enfin, le sport doit rester un moyen d’entretenir et de préserver sa santé physique et un certain bien-être. Par conséquent, plus que jamais il faut lutter contre ce fléau qu’est le dopage. Si la France est bonne élève dans ce domaine, on ne peut pas en dire autant de tous les autres États membres de l’Union européenne. Cela pose problème évidemment en termes d’équité lors des compétitions internationales mais aussi en termes de santé publique. Les athlètes consommateurs de substances dopantes mettent leur vie en danger, en attestent plusieurs cas suspects de crise cardiaque dans le  football et le cyclisme. Une des pistes à explorer consiste en une harmonisation de la législation européenne, basée sur une clause de la nation la plus en pointe ainsi que la mise en place d’une agence européenne de lutte antidopage. Il est également important de mettre en œuvre une politique de prévention au niveau amateur, bien plus touché qu’on ne pourrait l’imaginer.

 

Afin que le sport demeure un loisir accessible à toutes et à tous, et que chacun dispose à proximité de chez elle/lui d’infrastructures convenables, le 10 juin courez voter pour vos candidats EELV Bastien François et Galla Bridier !