Ma position sur la solution imposée à Chypre

Texte publié fin mars 2012 par ADFE-GRECE

Sur Chypre pour moi le plus choquant n’est pas que l’on mette à contribution ceux, Chypriotes ou étrangers, qui ont des comptes de plus de 100.000 euros, surtout que parmi eux il y a des gens peu recommandables.

J’aurais préféré, en Grèce, cette solution à celle qui consiste à diminuer les petites retraites ou le SMIC de 30%. En Grèce elle aurait été moins catastrophique que la politique suivie jusqu’à maintenant qui a cassé l’économie, provoqué un désastre social et pourrait avoir des conséquences politiques incontrôlables.

Ce qui est choquant c’est que la mesure soit imposée à Chypre aux seules fins de mettre le pays à genoux et de lui faire couper les ponts avec un allié traditionnel puissant et vital pour la garantie de son existence (la  Russie). En effet en l’obligeant à accepter cette solution, son économie qui dépendait de ses activités bancaires est condamnée pour de nombreuses années et en l’obligeant à spolier son allié Russe, on lui enlève une protection  stratégique.

Cela  arrive au moment où des ressources énergétiques importantes ont été découvertes. C’est un scénario classique, qu’on a vu dans le passé, en Iran et en Amérique Latine et plus récemment en Irak: on détruit  financièrement un pays, on l’isole puis on prend son contrôle. Maintenant nous avons importé ce modèle en Europe, pour nous « entretuer » entre partenaires européens.

On voit ainsi, avec le cas de Chypre, se déployer une politique européenne, menée par quelques pays du Nord, qui consiste à détruire les économies  des pays «partenaires» du Sud, pour prendre le contrôle de leurs ressources à  bas prix et imposer à leur population un dumping social et salarial. Tout cela en vue de permettre leur exploitation par certains «partenaires» du Nord pour  devenir plus riches, alors qu’ils deviendront plus pauvres. Si au moins la France faisait partie de ces «partenaires» du Nord, qui en profiteront, on pourrait comme Français, au nom d’une conception nationaliste renaissante en Europe, s’en réjouir. Ce n’est même pas le cas!

Dans tout le Sud, certains pays sont en train d’imposer, sans la France, une Europe qui n’est non seulement plus solidaire, mais de plus en  plus divisée en deux camps. Dans cette Europe les intérêts nationaux à court terme des pays les plus forts priment par rapport à toute idée d’union, de convergence et de cohésion. Et dans ces pays du Sud on ne redresse qu’une chose: les nationalismes, dopés par ces politiques (cf Aube Dorée en Grèce).

Et ce qui me choque le plus c’est que la France ne semble plus participer à ce qui se décide en Europe. Sa voix est devenue inaudible. Elle consent et s’aligne de fait à cette évolution désastreuse, sans y être favorable car elle sait bien qu’elle même pourra en être victime très bientôt

J’espère que le candidat que nous avons élu Président pour qu’il change, comme un nouveau Roosevelt, la donne (1), en France et en Europe, jouera ce rôle, grâce à la pression que nous, citoyens, et moi député, si vous m’élisez, exerceront sur lui avec d’autres  citoyens et députés en France.

Athanase Contargyris

(1) une des dernières choses qu’Hessel ait dite à Hollande a été: Sois Roosevelt!