Bretagne à Grande Vitesse ?
22 octobre 10 in Mobilité
Il apparaît nécessaire de faire le point sur ce dossier suite à plusieurs déclarations récentes qui se voulaient rassurantes, mais qui ne font que renforcer le doute de voir atteint l’objectif n°1 du contrat de projet 2007-2013 concernant la desserte TGV du Finistère et de l’ouest breton.
Le 28 septembre, François Marc pose une question au Sénat : « Comme vous l’avez indiqué tout à l’heure, monsieur le secrétaire d’état, trente-sept minutes de temps de trajet seront gagnées sur la ligne Le Mans-Rennes, et cinq autres grâce à la suppression de passages à niveau, soit un gain total de quarante-deux minutes » Benoist Apparu, au nom du gouvernement, répond : « La première étape consiste notamment à supprimer 41 des 102 passages à niveau existants sur les lignes Paris-Brest et Paris-Kemper. (…) Vous l’avez dit, monsieur le sénateur, ce sont près de 50 mn qui seront ainsi gagnées. »
Le 18 octobre, Jean-Yves Le Drian se veut rassurant : « L’objectif de 3 h 08 pour le trajet le plus rapide entre Paris-Brest-Kemper sera tenu pour 2014. (…) sept chantiers sont en cours sur les voies Brest-Rennes et Kemper-Rennes. Sur chacun de ces chantiers, on gagne entre deux et trois minutes. »
Pour information, la suppression de 7 passages à niveau entre Malensac et Questembert a permis de gagner une minute de temps de parcours.
La durée du voyage le plus rapide aujourd’hui est d’environ 4 h 15 entre les deux terminus et la capitale.
On le voit à la lecture des déclarations du gouvernement, comme du président de la région, les aménagements cités ci-dessus, qu’il s’agisse des chantiers dont parle JY Le Drian, ou des passages à niveau du secrétaire d’état, le temps de parcours sera réduit à un peu moins de 3 h 30 entre Brest/Kemper et Paris. La plupart des trains, compte tenu des arrêts inispensables pour desservir le tierritoire breton, seront plus proches des 3 h 45 que des 3 H 08 qui ne seront peut-être atteints que par un train chaque semaine sans arrêt à Rennes, par exemple…
Ce n’est pas avec des temps de parcours de cet ordre qu’un bon report modal pourra se faire entre l’avion et le train pour les A/R quotidiens !
De plus, comme l’a voté à l’unanimité le conseil communautaire de Quimper Communauté le 8 octobre : « Mettre Brest et Kemper à trois heures de Paris ne consiste pas seulement à rapprocher la seule agglomération de Rennes, mais également à travailler sur les lignes infra-régionales de Bretagne, nécessaires au développement de l’ensemble de la région. »
Nous sommes donc loin du compte.
Les relations ferrovières à l’intérieur de la Bretagne ne connaîtront pratiquement pas d’amélioration, ce qui est inacceptable.
1 h 23 pour aller de Rennes à Paris.
Plus de 2 heures entre Rennes et Brest/Kemper…
C’est un déménagement du territoire qui se prépare.
Une deuxième phase était prévue dans ce projet BGV pour laquelle 100 M d’euros d’études sont nécessaires. Les déclarations récentes sur la programmation de ces crédits sont contradictoires.
Selon François Marc, ces 100 M pour la BGV n’existent pas, pour JY Le Drian, pas de problème, on les aura.
L’avant projet de Schéma National d’Infrastructure des Transports (SNIT) met la Bretagne à l’écart des grands projets contenus dans ce document. Seul, le barreau Rennes-Nantes, via NDDL, est retnu à l’horizon 2025.
De qui se moque-t-on ?
Plusieurs questions se posent et n’ont pas de réponse aujourd’hui :
1) Concernant la première phase, combien de minutes précisément seront gagnées entre Rennes et Brest/Kemper d’ici 2014 ? où et comment ?
2) Les 100 M d’euros sont-ils inscrits, oui ou non dans la programmation des crédits de l’état ?