Communiqué de presse du 3 septembre 2010
Retraites : une autre réforme est possible
En dépit des soupçons qui pèsent sur lui, c’est bien Eric Woerth qui mènera la réforme des retraites. Ce choix est emblématique. Il symbolise l’entêtement du gouvernement à rassurer avant tout les marchés financiers et à continuer à creuser les inégalités qui sont pourtant au coeur de la crise actuelle.
Cette réforme réduit l’ensemble du débat à la question de l’âge de départ avec pour slogan une fausse évidence : «puisqu’on vit plus longtemps il est normal de travailler plus longtemps». En réalité, cette vision néglige les vrais problèmes et ne conduira qu’à la destruction du système par répartition.
Elle néglige la mise en oeuvre d’une politique globale de lutte contre le chômage et d’une meilleur répartitions des richesses qui permettraient d’équilibrer les comptes des caisses de retraites de façon durable.
Elle laisse sous le boisseau la situation des jeunes, travailleurs précaires aujourd’hui et retraités pauvres de demain. Véritable génération sacrifiée dont taux de chômage et la précarité explosent.
Elle va transformer de jeunes retraités en vieux chômeurs. Les seniors sont structurellement sous employés. Reculer l’âge de la retraite aura pour effet de prolonger la précarité dans laquelle sont plongés nombre d’aînés.
Elle va pénaliser au premier chef les ouvriers, qui travailleront plus longtemps et toucheront moins, les femmes ou les allocataires du RSA pénalisés par des carrières incomplètes.
De façon générale seul le travail continue d’être mis à contribution tandis que les profits seront taxés de façon symbolique.
Il existe pourtant d’autres solutions pour financer les retraites en répartissant mieux les richesses.
Les écologistes proposent notamment de doubler la CSG sur les revenus du patrimoine, d’imposer une contribution sociale retraites sur les dividendes, et de supprimer les exonérations inutiles de charges sociales, à commencer par les exonérations sur les heures supplémentaires. Il est aussi possible d’augmenter modérément les taux de cotisations et de favoriser le passage progressif à la retraite à temps partiel, avec tutorat d’un jeune embauché.
Partout en France, Europe Ecologie-Les Verts participeront aux manifestations du 7 septembre pour refuser les propositions injustes du gouvernement et dire qu’une autre réforme est possible.
28/06/2010
[Verts Communiques] Moins de réglementation sur les élevages de porcs : une proposition imbécile et désastreuse !
Les députés UMP veulent assouplir les conditions d'extension des ateliers d'élevage de porc sous prétexte de distorsions de concurrence avec les Allemands. Cette proposition, imbécile et désastreuse, montre à quel point les préoccupations du Grenelle de l'Environnement sont foulées aux pieds. Faut-il y voir les suites de la petite phrase assassine de Sarkozy lâchée au salon de l’Agriculture : « L’environnement, ça commence à bien faire » ? Imbécile, parce que s'il est vrai que l'élevage allemand (notamment) marque des points sur l'élevage français, cela tient à bien d'autres facteurs que les conditions d'extension des bâtiments : le coût de l'aliment, la sélection génétique, l'organisation de la filière sont des sujets autrement plus importants, mais plus difficiles, que les très faibles barrières environnementales à un élevage dont l'extension sans frein conduit au désastre écologique et économique dans nos régions de l'Ouest. Dans l'intérêt des éleveurs, des consommateurs, de l'environnement, des régions d'élevage mais aussi des animaux scandaleusement maltraités, l'élevage porcin français doit être complètement réorienté, et sûrement pas vers la fuite en avant dans l'impasse actuelle. Désastreux parce que cela ruinerait encore plus un environnement régional déjà mis à mal. Combien de centaines de millions de deniers publics engloutis dans des plans de préservation de la qualité des eaux et des sols en pure perte, combien de rapports officiels dénonçant le laxisme des pouvoirs publics sur les limitations d'extension de bâtiments d'élevage ? Les nitrates dans les eaux, les algues vertes sur les côtes, ça va durer combien de temps encore, malgré une directive européenne enjoignant les Etats membres d’atteindre le bon état écologique des eaux sous peine de contentieux ? Jusqu'à ce que, comme la volaille, la production disparaisse au profit de pays encore plus laxistes, du Brésil à la Thaïlande ? Jusqu’à ce que le « bouillon de culture » bactérien que représentent les élevages concentrationnaires soit à l’origine d’une nouvelle épidémie dramatique ? Une seule chose est sûre : si cette proposition est votée, cela aggravera les problèmes au lieu de les résoudre. Nous saluons la combativité du député Yves Cochet pour dénoncer cette disposition honteuse, et nous appelons tous nos concitoyens des régions d'élevage à manifester rapidement leur indignation et leur mécontentement auprès de leurs parlementaires pour éviter ce choix myope et indigne, et au contraire demander un grand débat sur l'avenir de l'élevage français dans l'Ouest, tenant compte des facteurs économiques, sociaux, environnementaux, et des jeux de marchés internationaux.