Archives de : Les écologistes 32

  1. Pour un référendum sur l’accord UE Mercosur

    Le monde paysan connaît en silence le plus grand plan social depuis 50 ans : une ferme disparaît chaque jour en France.

    Pourtant, la Commission européenne pousse pour signer au plus vite l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay). Cela va encore affaiblir l’agriculture sur notre continent en abaissant les droits de douane sur des dizaines de milliers de tonnes de bœuf, de volaille, de miel ou de sucre de canne produits dans de gigantesques exploitations agro-industrielles, non soumises aux normes sanitaires, environnementales et sociales que nos éleveurs et éleveuses doivent respecter.

    La ratification de ce traité organiserait une concurrence déloyale inacceptable et signerait la mort de très nombreuses fermes en France et en Europe. 

    Nous devons défendre nos droits et la protection de l’environnement par la démocratie.

    Nous appelons donc Emmanuel Macron, Président de la République, à proposer la ratification d’un éventuel traité par référendum. Le peuple français doit avoir son mot à dire sur le modèle agricole qu’il souhaite.

    Le monde paysan connaît en silence le plus grand plan social depuis 50 ans : une ferme disparaît chaque jour en France.

    Pourtant, la Commission européenne pousse pour signer au plus vite l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay). Cela va encore affaiblir l’agriculture sur notre continent en abaissant les droits de douane sur des dizaines de milliers de tonnes de bœuf, de volaille, de miel ou de sucre de canne produits dans de gigantesques exploitations agro-industrielles, non soumises aux normes sanitaires, environnementales et sociales que nos éleveurs et éleveuses doivent respecter.

    La ratification de ce traité organiserait une concurrence déloyale inacceptable et signerait la mort de très nombreuses fermes en France et en Europe. 

    Nous devons défendre nos droits et la protection de l’environnement par la démocratie.

    Nous appelons donc Emmanuel Macron, Président de la République, à proposer la ratification d’un éventuel traité par référendum. Le peuple français doit avoir son mot à dire sur le modèle agricole qu’il souhaite.

    https://petition.qomon.org/pour-un-referendum-sur-le-traite-avec-le-mercosur/?embed=1&footer=0&sharing_url=https://lesecologistes.fr/posts/4T8OuMQy5sau0GiRAbursX/pour-un-referendum-sur-le-traite-avec-le-mercosur

    Pour en savoir plus :

  2. Rencontre-débat avec Marine Tondelier à Toulouse

    En amont de sa participation aux Journées d’Automne des Ecologistes Midi-Pyrénées à Najac dans l’Aveyron, la Secrétaire Nationale des Ecologistes Marie Tondelier sera de passage à Toulouse ce vendredi 15 novembre pour une conférence de presse aux Halles de la Transition à 14h30. Elle sera entourée du binôme des chef-fes de file pour les municipales de Toulouse, Régis Godec et Hélène Cabanes, de la députée écologiste de la 9e circonscription de Haute-Garonne Christine Arrighi et d’une délégation d’élu-es locaux et de militant-es écologistes.

    Marine Tondelier interviendra ensuite lors d’une rencontre-débat , « l’écologie au coeur de nos vies », à 18h30 à la salle de la Chapelle St-Michel, toujours entourée des personnes mentionnées ci-dessus. Ce sera l’occasion pour elle de s’exprimer sur des sujets divers et variés dont notamment les municipales, au coeur des discussions politiques du moment. Elle prendra également la parole sur l’actualité locale, en abordant des sujets comme l’A69 et Sivens, qui lui permettront d’aborder des sujets environnementaux plus globaux.

    Suite à sa prise de parole, un temps d’échange est prévu avec les personnes présentes, avant un pot convivial qui mettra fin à la rencontre.

    L’événement est bien entendu ouvert à tou-tes, adhérent-es, sympathisant-es ou curieux-ses, et totalement gratuit.

  3. Les Journées d’Automne des Ecologistes Midi-Pyrénées

    Demain, le samedi 16 novembre 2024, s’ouvriront officiellement les Journées d’Automne des Ecologistes Midi-Pyrénées au coeur de l’Aveyron, dans le hameau de Mergieux.

    Un temps de rencontre nécessaire : face à une forte augmentation du nombre d’adhérent-es, des échéances électorales à préparer et des sujets de fond à débattre il nous semblait essentiel de se retrouver pour faire face aux prochains défis pour l’écologie politique.

    Nous avons souhaité mettre en place à la fois des ateliers militants et à la fois des formations sur des thèmes de
    fond avec en fil rouge la ruralité et les municipales. En ces temps de progression de l’extrême droite, de disparition
    des services publics, d’urgence sociale et environnementale, les Écologistes continuent de porter un projet d’amélioration de la qualité de vie qui apporte des solutions concrètes pour tous les territoires. Nous en sommes convaincu-es mais il est essentiel de s’outiller pour convaincre autour de nous et en dehors de nos cercles.

    Ces 2 jours de formations, de tables rondes, de moments conviviaux seront enrichis par les interventions de nos militant-es mais également par la présence d’associations et d’invité-es de qualité.

    La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier sera accompagnée de la députée Ecologiste de Haute-Garonne Christine Arrighi et le député Ecologiste du Puy-de-Dôme Nicolas Bonnet. A leurs côtés, Raphaëlle Rémy Leleu (Vice-Présidente du Groupe Ecologiste à Paris), Harmonie Lecerf Meunier (Adjointe à la Mairie de Bordeaux), Jean-Claude Pons (Maire de Luc-sur-Aude) et Clément Rossignol Puech (Maire de Bègles) interviendront sur des thématiques diverses et variées.

    Au programme : échanges sur l’actualité internationale, pratiques militantes, féminisme, ruralité, transports, éco-anxiété, balade ornythologique, réseau sociaux, lutte contre la montée des droites, climat, être élu-e municipal-e dans la ruralité, gagner et faire vivre des villes écologistes…

    Un programme qui a enjoué plus de 90 personnes qui participeront à ces JDA qui affichent d’ailleurs complet. Nous ne manquerons pas d’en diffuser des images des temps forts et de faire un retour détaillé dès lors qu’elles seront terminées !

  4. La Commission doit retirer sa proposition de report du règlement sur la déforestation

    Grâce à notre pression et à celle de la société civile, le PPE a retiré une partie de ses amendements sur le règlement contre la déforestation importée.

    Malgré cela, une majorité de parlementaires a voté la proposition de la Commission de retarder le règlement sur la déforestation et les amendements restants du Parti populaire européen (PPE) dégradant considérablement la portée de ce texte inédit dont l’Union européenne s’enorgueillissait.

    Le groupe Verts/ALE appelle Ursula von der Leyen et la Commission à retirer leur proposition initiale de report d’un an.

    Pour Marie Toussaint, eurodéputée, rapporteure fictive pour le groupe Verts/ALE sur le règlement sur la déforestation :

    « Le vote d’aujourd’hui en faveur des amendements du PPE pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour l’avenir des forêts du monde. En créant une nouvelle catégorie de pays “sans risque” de déforestation et réduisant ainsi les exigences de vigilance, la droite et l’extrême droite veulent favoriser la destruction de nos précieuses forêts. Pire : ils ont ouvert une brèche. Derrière, c’est tout le Pacte vert qui est en danger. Il est honteux que le PPE ait agi de manière aussi imprudente et se soit associé à l’extrême droite pour faire passer ces amendements.
    « Certes, grâce à une importante mobilisation, nous avons réussi à mettre la pression sur le PPE pour qu’ils retirent au dernier moment une grande partie de leurs amendements. Nous avons gagné une première manche, mais le danger est toujours là. Nous appelons le Conseil et la Commission à s’opposer fermement à toute tentative de détricotage du règlement initial. Nous demandons également à la Commission de retirer leur proposition initiale et d’appliquer le texte tel qu’adopté en 2023.
    « La loi sur la déforestation a été conçue pour remédier aux graves conséquences environnementales, sociales et en matière de droits humains de la déforestation menée par l’Union européenne. Les amendements du PPE constituent un recul majeur. Ils mettent en péril, à la fois, notre leadership mondial et les droits des communautés indigènes qui sont les plus touchées par la déforestation. La tentative d’exempter les États membres des règles par le biais de critères très faibles se retournera contre eux et rendra le règlement incompatible avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
    “Au-delà de la portée de ce texte indispensable pour préserver les forêts, le vote de ce jour avait une importance politique cruciale. La droite européenne a démontré sa volonté de s’allier avec les divers partis d’extrême droite pour créer des majorités contre la nature. La bataille culturelle contre l’écologie bat son plein ; mais il n’y aura d’avenir ni pour le projet européen ni pour l’économie si le Pacte vert est détricoté.
    Ursula von der Leyen doit clarifier sa position : souhaite-t-elle préserver le Pacte vert et créer une majorité pro-européenne ou cédera-t-elle aux sirènes populistes ? Dans le contexte des négociations sur la composition de la Commission européenne, la capacité de Mme von der Leyen de tenir sa promesse et de retirer le texte sur la déforestation est mise à l’épreuve.

    Marie Toussaint

  5. La nouvelle Commission européenne nie le drame humanitaire en RDC et le rôle du Rwanda !

    Le Rwanda ne possède aucune mine de coltan ou de tantale. Il en est pourtant devenu le premier exportateur mondial grâce aux minerais accaparés dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) où le Rwanda multiplie les crimes de guerre.

    En Février 2024, l’UE a signé un protocole d’accord avec le Rwanda. Celui-ci vise à valoriser l’exploitation de minerais stratégiques pour l’industrie numérique et les nouvelles technologies. L’objectif de cet accord est de « contribuer à assurer un approvisionnement durable en matières premières critiques« . On sait pourtant que l’ONU a reconnu et documenté l’occupation de régions minières dans l’est du Congo par l’armée rwandaise et le groupe rebelle M23 soutenu directement par Kigali.

    J’ai donc choisi d’interpeller Jozef Síkela, le Commissaire européen désigné pour les partenariats internationaux, lors de son audition au Parlement européen. L’accord que l’UE a conclu avec le Rwanda nous rend complices des crimes abjects commis en RDC. Le conflit qui s’y déroule est le conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale et le pays compte déjà plus de 7 millions de déplacés. Ma question était simple : est-ce que Jozef Síkela, au vu du contexte, prévoit de revenir sur cet accord et placer le respect des droits humains au centre de notre politique d’autonomie stratégique ?

    Le candidat Commissaire – qui a tout de même été approuvé par les eurodéputés au terme de son audition – ne semble pas voir le problème de l’accord et nie le drame humanitaire qui se déroule malgré les rapports de l’ONU qui le documentent.

    Plus tôt dans la semaine, j’avais rencontré le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix et Lauréat du prix Sakharov avec qui j’ai pu discuter de la situation en RDC et de l’implication du Rwanda. Lui aussi condamne avec force l’accord passé entre le Rwanda et l’UE.

    La Commission européenne doit arrêter sa politique de l’autruche !

    Retrouvez ci-dessous mon intervention lors de l’audition de Jozef Síkela.

    https://x.com/MounirSatouri/status/1854212027817894243

    Mounir Satouri

  6. Renforcer la justice internationale : un devoir européen

    En tant que Président de la sous-commission des droits de l’Homme, j’ai eu l’honneur de diriger une mission essentielle à La Haye, où nous avons rencontré des acteurs clés des institutions judiciaires internationales.

    Il était très important pour nous de nous rendre à La Haye pour la première visite officielle de notre sous-commission au cours de cette nouvelle législature. La responsabilité, le multilatéralisme et l’État de droit ne sont pas seulement au cœur de notre propre projet européen, mais constituent les fondements de l’aspiration à la paix et à la justice pour l’ensemble de l’humanité.

    Nos échanges avec des acteurs clés de ces juridictions internationales, notamment la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale, ont été particulièrement éclairants. J’ai été profondément impressionné par le dévouement et le travail acharné de ces institutions dans leur quête pour garantir justice et réparation aux victimes de crimes internationaux.

    Les attaques politiques contre la Cour pénale internationale, les pressions et les intimidations envers son procureur et ses juges, sont inacceptables et constituent une menace sérieuse pour l’indépendance de la justice internationale. Je n’hésiterai pas une seconde à faire porter ma voix pour défendre leur intégrité, mais c’est aussi un devoir pour l’ensemble de l’UE : la promotion des droits humains et le respect de l’Etat de droit est au centre de nos valeurs fondamentales.

    Pour garantir l’indépendance et l’intégrité des tribunaux internationaux, je suis convaincu que l’Union européenne et ses États membres doivent intensifier leurs efforts pour soutenir ces organismes par tous les moyens possibles : politiques, juridiques, financiers ou logistiques. Le droit international et le droit humanitaire ne sont pas des concepts abstraits ; ils nous protègent tous et s’appliquent à chacun d’entre nous de manière objective : nous n’accepterons pas de « deux poids, deux mesures » en matière de droit international.

    C’est pourquoi je m’engage à placer ces questions au centre de notre travail durant cette législature. Dans un monde où les violations des droits humains sont bien trop fréquentes et où l’impunité règne, notre mission à La Haye fut plus cruciale que jamais.

    Nous devons être la voix de la justice, de la responsabilité et de l’État de droit sur la scène internationale.

    Mounir Satouri

  7. Justice climatique et Droits Humains: Boycottons la COP 29!

    À l’approche de la COP29 à Bakou, nous dénonçons fermement l’organisation de cette conférence cruciale dans un pays qui bafoue systématiquement les droits humains.
    La justice climatique ne peut se construire sur le silence des opprimés.

    Dans quelques jours, le 11 novembre 2024, s’ouvrira la COP 29 à Bakou, en Azerbaïdjan. 

    Pour la troisième année consécutive, cette conférence cruciale sur le climat se tiendra dans un pays dont le régime bafoue ouvertement les droits humains. Cette situation soulève de graves questions éthiques et met en lumière un constat alarmant : la lutte contre le dérèglement climatique et la défense des droits humains sont intrinsèquement liées.

    L’organisation de la COP29 en Azerbaïdjan, important exportateur de pétrole et de gaz, est d’autant plus problématique que ce pays est impliqué dans le nettoyage ethnique du peuple arménien. Ajoutons à cela que le régime musèle la société civile à travers sa répression féroce des opposants et critiques du régime. À l’instar de nombreux partis verts, nous, écologistes français, estimons que la participation à cet événement dans de telles conditions est moralement inacceptable. Nous appelons donc notre gouvernement à refuser de participer à cette mascarade.

    L’affaire Gubad Ibadoghlu illustre la répression brutale du régime azerbaïdjanais. 

    Cet économiste et militant, qui était le candidat du groupe des Verts pour le prix Sakharov, risque 17 ans de prison sur des accusations fabriquées. 

    Ses enfants ont témoigné de son arrestation violente et des conditions inhumaines de détention. J’ai rencontré sa fille, Zhala Bayramova, et je tiens à exprimer de nouveau mon soutien indéfectible à sa famille comme à toutes les familles des détenus politiques.

    Nous continuerons à dénoncer l’incohérence de tenir une conférence sur le climat dans un pays où les droits humains sont systématiquement violés.
    À l’instar de Greta Thunberg et de nombreuses figures écologistes, nous appelons au boycott de la COP29, car la justice climatique ne peut être dissociée des droits fondamentaux.

    Depuis plus d’une décennie, des ONG et des journalistes d’investigation courageux mettent en lumière la corruption, le népotisme et la répression qui caractérisent le régime d’Aliyev. L’organisation de la COP29 à Bakou ne fait que renforcer l’urgence de dénoncer ces pratiques.

    Il est de notre devoir de rappeler que la lutte contre le changement climatique ne peut se faire au détriment des droits humains : la COP ne doit pas être une vitrine pour les dictatures !

    https://x.com/MounirSatouri/status/1849462853599629725

    Mounir Satouri

  8. Le gouvernement fait l’impasse sur l’urgence climatique

    L’envolée de la dette française de plus de 1 000 milliards d’€ résulte d’erreurs de gestion et
    d’anticipation des différents gouvernements macronistes, avec des recettes surestimées et des
    crédits d’impôt favorisant les plus riches, dont la fortune a crû de manière exponentielle. Le
    projet de loi de Finances pour 2025 prévoit 60 milliards d’économies, et plutôt que de rétablir
    une équité devant l’impôt en demandant une juste participation aux plus aisés, il cible les
    territoires, les services publics et l’ensemble des citoyens – y compris les plus démunis – ainsi
    que la transition écologique avec une diminution drastique des fonds orientés vers la réduction
    des déchets, la production d’énergie renouvelable, la promotion des mobilités alternatives…
    Alors que le changement climatique s’accélère, avec récemment de graves inondations en
    France et une catastrophe sans précédent dans la région de Valence en Espagne, le
    gouvernement fait l’impasse sur le climat avec un budget qui ne permet pas de préparer notre
    pays à ces enjeux.
    France Stratégie estime les besoins d’investissements dans la transition – publics et privés
    confondus – à 85 milliards d’€ par an d’ici 2030. Pourtant, le gouvernement rabote des aides
    essentielles, en faisant passer le Fonds vert de 2,5 millards à 1 milliard. Cette dotation a été
    créée en 2023 afin de permettre aux collectivités, quelle que soit leur taille, de financer les
    projets de transition écologique. D’autres dispositifs sont touchés, comme l’ADEME – l’opérateur
    de l’action écologique de l’Etat – dont le budget est amputé de 35%, ainsi que les crédits
    alloués aux paysages, à l’eau et à la biodiversité.
    Le gouvernement poursuit ainsi son inaction climatique qui obère l’avenir et ignore l’urgence,
    tout en recourant à une austérité qui ne fera qu’aggraver la situation économique, sociale et
    environnementale de notre pays.

    Les élus écologistes

  9. COP16 Biodiversité : une victoire symbolique, un double échec

    La COP16 sur la biodiversité s’est tenue du 21 octobre au 1er novembre à Cali en Colombie dans un contexte de perte massive de la biodiversité nécessitant une action immédiate et d’ampleur.

    La crise de la biodiversité : un enjeu politique

    Selon l’IPBES*, un million d’espèces sont menacées d’extinction, et leur rythme de disparition est entre cent et mille fois supérieur au taux naturel d’extinction. Cette sixième extinction de masse menace non seulement les écosystèmes naturels, mais aussi les fondements de la société humaine. En effet, la biodiversité rend à l’humanité des services écosystémiques essentiels, comme la pollinisation des cultures, la purification de l’eau, la régulation des climats locaux et la protection contre les catastrophes naturelles.** 

    Lors de la COP15 en 2022, le financement de la préservation de la biodiversité était un point central des négociations. L’accord signé allouait 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour la préservation de la biodiversité dans les pays en développement, financements insuffisants face aux besoins réels.

    Le 12 juillet 2024, grâce au travail des élu⸱es écologistes, des associations et ONG environnementales une victoire a été arrachée au Parlement européen avec l’adoption de la loi sur la restauration de la nature, visant à restaurer 20 % des écosystèmes dégradés d’ici 2030.

    En vue de la COP16, les Écologistes, tout comme les partis écologistes du monde entier, portaient des exigences fortes :

    • fixer des objectifs plus ambitieux, notamment la restauration de 50% des terres et aires marines
    • sécuriser et augmenter considérablement les financements pour préserver la biodiversité
    • partager équitablement les ressources génétiques de la nature
    • reconnaître les liens entre préservation de la biodiversité, action climatique, gouvernance environnementale mondiale et paix.

    Une victoire symbolique pour les peuples autochtones

    L’inclusion des peuples autochtones a été une priorité, visant à renforcer leur rôle dans la conservation de la biodiversité. Un organe permanent sous la Convention sur la biodiversité sera créé pour assurer leur participation, reconnaissant leurs savoirs traditionnels comme essentiels dans la gestion durable des écosystèmes. Les Écologistes saluent cette reconnaissance, pour laquelle nous avons milité depuis longtemps.

    Fausses solutions et double échec

    Les débats ont également porté sur la généralisation du principe de “crédits biodiversité” sur le modèle des crédits carbone, une proposition soutenue par l’actuelle ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Cependant, de nombreuses études ont démontré l’inefficacité des crédits biodiversité depuis leur première mise en place en 1972 sous l’administration Nixon aux États-Unis, visant à protéger les zones humides. Détruire une zone humide en Pologne en échange d’un reboisement en Indonésie est un non sens écologique. Ces crédits promettent juste une marchandisation de la destruction de la nature sans permettre de réelle compensation des impacts écologiques.

    Cette COP s’est surtout soldée par un double échec : l’absence d’adoption de règles ambitieuses et d’indicateurs fiables pour mesurer la réalité des efforts des pays depuis la COP 27, ainsi que l’absence d’accord sur le financement des mesures de protection de la biodiversité.

    L’absence d’Emmanuel Macron : un signal regrettable

    Dans un contexte où la mobilisation des dirigeants mondiaux est cruciale, l’absence du président de la République française à la COP16, comme aux précédentes, est regrettable. La chaise vide laissée par la France lors des COP, tout comme sa très faible contribution aux fonds mondiaux issus de l’accord de Kunming-Montréal, envoient un signal négatif quant à l’engagement de notre pays pour la biodiversité.

    Ce désengagement de la France est d’autant plus regrettable que la biodiversité française est d’une richesse exceptionnelle, englobant des écosystèmes variés : forêts, montagnes, zones humides et littoraux. Notre pays abrite près de 10% de la biodiversité mondiale ! Nous avons donc un rôle fondamental à jouer dans la lutte mondiale contre l’extinction de masse des espèces. 

    Malheureusement, si des plans ont été annoncés, ils manquent de moyens et de mesures de régulation contraignantes. La division par deux du budget alloué à la stratégie nationale pour la biodiversité prévue par le gouvernement Barnier est inadmissible. Les élu⸱es écologistes, appuyé⸱es par des ONG et des scientifiques, plaident pour une augmentation des financements publics pour la préservation de la biodiversité et pour une réforme des subventions néfastes, comme celles qui encouragent la monoculture intensive.

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
    Pauline Nales, représentante des Écologistes français au Global greens
    La commission Biodiversité et nature


    * IPBES : Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques

    ** Une étude de 2022 réalisée conjointement par 12 grandes universités dans le monde, dont Harvard et Oxford, a démontré que 400 000 morts dans le monde étaient d’ores-et-déjà dûs chaque année au déclin des pollinisateurs.

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