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  1. A69: face à déraison d’Etat, soutien aux « écureuils » !

    Ce mercredi 17 janvier devant le tribunal de Toulouse quatre « écureuils » — grimpeurs et grimpeuses qui vivaient perchés dans les arbres menacés par l’autoroute A69— seront jugés; premier procès d’une série s’étalant jusqu’en mai, devant les tribunaux de Toulouse et de Castres. Une répression conséquente à l’encontre des défenseurs des arbres et du vivant. Marie Toussaint, tête de liste écologiste aux élections européennes, sera présente à la barre comme témoin, tout comme Christophe Cassou, scientifique et membre du GIEC.

    En posant un regard contemporain sur le projet de l’autoroute A69, vieux de plus de 30 ans, l’abîme est terrible et la raison semble faire défaut tant du côté d’Emmanuel Macron et de son gouvernement que de la Présidente de région Carole Delga, du Président du Conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, socialistes, ou du maire de Castres, Pascal Bugis, DVD.

    Il convient de rappeler que l’ensemble des recours n’ont pas été purgés ; ainsi le recours contre l’autorisation environnementale de l’autoroute, certes malheureusement non suspensif, n’a pas encore été jugé par le tribunal administratif de Toulouse.

    Rappelons également que le 4 octobre dernier, dans une lettre ouverte, plus de 2000 scientifiques, dont plusieurs auteurs du GIEC, appelaient Emmanuel Macron à y renoncer, rappelant que développer le transport routier va à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, rappelant également que les arbres centenaires ne sont pas remplaçables, et que les surfaces agricoles fertiles seraient définitivement perdues, tout comme  les zones humides terrassées et asphaltées. 

    Ce lundi 15 janvier, 380 étudiants et anciens étudiants ingénieurs de l’école nationale des travaux publics de l’Etat ont appelé à abandonner «ce projet écocide d’un autre temps», dans une tribune; artificialisation des sols, augmentation du CO2, coût exorbitant…ils estiment que le projet d’A69 est contraire aux missions des ingénieurs des travaux publics.

    Hier, le groupe écologiste à l’Assemblée nationale annonçait la création d’une commission d’enquête parlementaire. « Il s’agira de mettre en lumière toutes les collusions qu’il peut y avoir dans ce dossier », a précisé la députée écologiste Christine Arrighi, rappelant que la concession autoroutière de l’A69 est détenue par deux sociétés de capital-risque luxembourgeoise, et dénonçant « un scandale écocide d’un chantier qui n’a aucune raison d’être, ni économique, ni financière, et encore moins environnementale ».

    Face à l’obstination d’élu.es en dépit des alertes climatiques répétées de la communauté scientifique, nous apportons tout notre soutien aux « écureuils » poursuivis.

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole

  2. [PRESSE] Autoroute Toulouse-Castres et élections européennes : l’écologiste Marie Toussaint à Toulouse

    L’eurodéputée écologiste et tête de liste pour les élections européennes du 9 juin, Marie Toussaint, sera à Toulouse ce mercredi 17 janvier dans le cadre de sa campagne et pour soutenir des militants opposés à l’autoroute Toulouse-Castres qui sont convoqués devant le tribunal.

    Députée européenne depuis 2019, et tête de liste écologiste pour les prochaines élections européennes qui se dérouleront le 9 juin, Marie Toussaint sera à Toulouse ce mercredi 17 janvier dans le cadre de sa campagne.

    À la fois activiste et eurodéputée, la fondatrice et ancienne présidente de « Notre Affaire à Tous » viendra d’abord soutenir les militants opposés au projet d’autoroute Toulouse-Castres qui sont convoqués à 14 heures devant le tribunal judiciaire de Toulouse. Quatre personnes qui avaient bloqué une machine à Verfeil ont rendez-vous devant les juges.

    Un rassemblement de soutien est organisé à 12h30 par la coordination des différents collectifs qui s’opposent au projet. Marie Toussaint prendra la parole à 13h30 ainsi que Christophe Cassou, climatologue, coauteur du sixième auteur du GIEC, et Olivier Cholet, représentant le Groupe national de surveillance d’arbres.

    Ce mardi, les députés écologistes ont annoncé le lancement d’une commission d’enquête parlementaire concernant l’autoroute A69.

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  3. Le Parlement refuse de légaliser la surpêche

    Le Parlement européen a débouté aujourd’hui la Commission et le Conseil dans leur intention de supprimer des garanties essentielles des règlements existants empêchant l’effondrement des stocks de poissons de l’Union européen.

    Le Conseil vient donc d’échouer dans sa tentative d’évincer le Parlement en invoquant une procédure d’urgence. Le texte doit à présent être soumis aux député·e·s de la commission de la pêche.

    Déclaration de Caroline Roose, membre de la commission de la pêche, chargée du dossier sur le plan d’action pour protéger et à restaurer les écosystèmes marins pour une pêche durable et résiliente : :

    « Alors que l’Union européenne s’était engagée à mettre fin à la surpêche dès 2020, sans pour autant y parvenir, la Commission européenne, sous la pression des États membres, a proposé de modifier la règlementation en vigueur pour légaliser la surexploitation des stocks de poissons. Et ce, en dépit des mises en garde de la communauté des scientifiques.
    Nous sommes donc satisfait·e·s d’avoir réussi à stopper cette initiative néfaste pour les milieux marins et les pêcheuses et les pêcheurs.

    Ce jeudi 18 janvier, le Parlement adoptera également son rapport sur le plan d’action de l’Union européenne visant à protéger et à restaurer les écosystèmes marins pour une pêche durable et résiliente.
    Le plan d’action a été présenté par la Commission en février 2023. Il se fonde sur les obligations des règlements et directives existants sans pour autant créer de nouvelles obligations pour les États ou les pêcheurs. Il s’agit d’une composante importante de la stratégie sur la biodiversité, et donc du Pacte vert, proposant une transition vers une gestion durable de la pêche et une meilleure protection de l’environnement marin.

    Alors que le plan d’action de la Commission européenne pour la biodiversité marine propose des mesures nécessaires pour la pérennité des écosystèmes marins et des activités de pêche dans l’Union européenne, le rapport du Parlement européen en réponse à celui-ci est en décalage complet avec la réalité de la dégradation des écosystèmes marins en Europe et avec l’état des connaissances scientifiques. Le projet de rapport ignore notamment l’énorme impact du chalutage du fond sur les écosystèmes marins et s’oppose à l’interdiction progressive, planifiée et accompagnée, du chalutage de fond dans les aires marines protégées.
    Dans la lignée des événements relatifs à la loi sur la Restauration de la nature ou celle sur la Réduction des pesticides, le PPE, soutenu ici par la majorité des groupes politiques du Parlement, s’est avant tout préoccupé de son sort aux élections européennes en optant pour une stratégie de soutien des grosses industries de la pêche. Ce calcul stratégique est, non seulement, catastrophique pour la biodiversité marine et notre sécurité alimentaire, mais il omet également les bénéfices environnementaux et socio-économiques objectifs que représentent des aires marines efficacement protégées. »

    Pour aller plus loin, lire l’article de Caroline Roose, Sans nature, pas de poisson.

    Caroline Roose

  4. Migrations : comment lutter contre un fantasme ?

    Migrations : comment lutter contre un fantasme ?

    Projet de loi immigration : la spirale irrationnelle anti-réfugiés sape les droits humains qui font la base de notre société.

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    La nature même du projet de loi immigration porté par Gérald Darmanin et Emmanuel Macron nous confirme qu’un piège mortifère se referme sur une partie de la classe politique française, à droite et jusqu’au centre. Ce piège est électoral : il consiste à courir après une extrême droite qui, sondage après sondage, se rapproche toujours plus du pouvoir. Il est aussi moral et culturel : il légitime une logique de martyrisation des étrangers qui sape les droits humains au fondement de notre démocratie. 

    Si l’objectif officiel du gouvernement est de lutter contre les “appels d’air” – autrement dit, de stopper les flux migratoires (comme les 28 lois déjà promulguées depuis 1980) sa méthode consiste à “pourrir” la vie de celles et ceux qui n’appartiennent pas à la nation française. Dans la version la plus dure, élaborée au Sénat, la loi prévoit un florilège de misères consistant à conditionner les prestations sociales pour les étrangers réguliers, à remettre en question le droit du sol, à instaurer un délit de séjour irrégulier, à limiter le droit d’hébergement d’urgence, à durcir le droit au regroupement familial, ou à refuser de donner des papiers à des personnes travaillant depuis des années en France. La droite et le gouvernement seraient donc prêts à ne plus soigner des malades, à séparer des familles, à maintenir des travailleurs indispensables dans la clandestinité. Ils seraient prêts à inscrire l’inhumanité dans la loi. 

    Cette violence légale, censée dissuader les migrants d’arriver sur notre sol est absurde tout autant qu’ignoble. Elle repose sur le fantasme d’un afflux migratoire massif qui ne repose sur aucune réalité observable. Ce que nous disent les chiffres de l’INSEE, c’est que le solde migratoire (entrées moins sorties) de migrants en France se situe autour de 200 000 personnes depuis les années 2000, soit moins de 0,5 % de la population – dans la moyenne européenne. La plupart des arrivées sont liées aux mariages mixtes, à l’installation d’étudiants, au regroupement familial. Une minorité – 40 000 personnes – des arrivants sont des réfugiés, ce qui classe la France parmi les pays peu accueillants au sein de l’Union Européenne. Quant à l’immigration irrégulière, son poids est tout simplement dérisoire : 150 000 personnes par an en Europe, soit 0,03 % de la population de l’Union.

    Flux migratoires des immigrés en France

    Illustration 1
    flux migratoire © INSEE

    L’analyse des chiffres et des faits révèle que l’afflux massif de migrants relève du fantasme, du mensonge fabriqué de toutes pièces. Les scientifiques ont beau dénoncer une manipulation coupable, rien n’y fait : nombre de français et d’européens semblent gagnés par un délire collectif dont la montée des idées d’extrême droite est le symptôme le plus flagrant. Cette folie a une longue histoire et les boucs émissaires sont vieux comme le monde. Rappelons simplement que les théories concernant les juifs avant la seconde guerre mondiale avaient convaincu des pans entiers de la société européenne et pas simplement des minorités extrémistes. 

    Dans Le Creuset français, l’historien Gérard Noiriel montre que les grands moments de rejet des étrangers ont eu lieu lors des ralentissements économiques et des transformations sociales majeures : dans les années 1880, 1930 et 1980. La crise de 2008 et l’austérité imposée aux peuples d’Europe sont concomitants du décollage des extrêmes droites sur notre continent. Les racines du mal-être sont sans doute à chercher du côté des inégalités qui se creusent sous l’effet des politiques libérales dominantes depuis les années 70. Pourtant, ce sont les étrangers que l’on désigne comme coupables et que l’on cherche à punir. 

    Face à cette panique identitaire, notre rôle est de rappeler les faits et les chiffres, de démontrer l’absurdité des postures démagogiques. Notre rôle est de proposer une gestion des migrations rationnelle et responsable à l’échelle européenne, un accueil digne de ce nom. Pourtant, je crains que tout cela ne suffise pas. Lutter contre une obsession maladive ne peut se faire avec les seules armes de la raison. Pour dépasser une passion négative fondée sur la peur, il est besoin d’une autre passion, plus puissante. Face à une France aigrie qui se recroqueville sur elle-même, nous avons besoin d’un horizon porteur de sens et d’espoir. Nous avons besoin d’un projet de justice, de progrès, de paix. Bâtir ce projet est la haute mission qui nous incombe. 

    Mounir Satouri

  5. Israël-Gaza : 100 jours d’horreurs indicibles

    100 jours se sont écoulés depuis le 7 octobre 2023, jour où les attaques terroristes du Hamas contre des civils et militaires israelien·nes ont sidéré le monde. 1 400 personnes ont été tuées, 3 400 blessées et 200 prises en otage. Les femmes ont été spécifiquement touchées, avec des violences sexuelles de masse. Nous avons immédiatement et sans tergiverser dénoncé ces actes terroristes.  

    Nos pensées vont aux otages, à leurs familles et proches; nous demandons leur libération immédiate et sans condition.

    Depuis nous assistons, impuissants, à l’escalade de la violence et à une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Des représentants de l’ONU ont dénoncé un « risque génocidaire ».

    Nous déplorons plus de 23 000 décès, dont 70% de femmes et enfants (40% des Gazaouis ont moins de 14 ans), et 7000 personnes disparues. L’armée israélienne y tue en moyenne 250 Palestien·nes par jour (sans compter les 330 morts en Cisjordanie) ; il s’agit du taux de mortalité quotidien le plus élevé dans un conflit majeur du XXIème siècle selon l’ONG Oxfam.

    Il convient d’y ajouter les innombrables personnes blessées et de nouvelles victimes à venir, potentiellement en masse, en raison des maladies et de la famine (90 % de la population gazaouie souffre de la faim selon Oxfam) en raison de l’état de siège que subit Gaza. A cela s’ajoute le déplacement forcé de plus d’1,4 million de personnes. Ces 100 jours ont mis en lumière l’indigence de la diplomatie française et la lâcheté de l’Union européenne.

    Le Président de la République Emmanuel Macron mettra un mois pour prononcer ce mot « cessez-le-feu » et à y appeler sans grande conviction. Et ce en dépit de demandes incessantes et plurielles, dont les nôtres. 

    Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, a quant à elle outrepassé son mandat et entachée l’Europe de honte en donnant un blanc seing au gouvernement d’extrême droite Israëlien, sans même appeler au respect du droit international humanitaire. Grâce à l’initiative du groupe écologiste, le Parlement Européen a adopté une résolution qui exige une “pause humanitaire”, sans que nous puissions toutefois obtenir une majorité pour un appel à un cessez-le-feu.

    L’honneur de la communauté internationale est sauvée par l’Afrique du Sud qui a saisie la Cour internationale de justice de l’ONU (CIJ) d’une requête contre Israël pour violation de la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide dans le cadre de ses opérations militaires à Gaza.

    Dans l’attente du jugement, l’Afrique du Sud a demandé à la Cour de prendre des “mesures provisoires”, à savoir la suspension des opérations militaires israéliennes dans l’enclave palestinienne. Nous espérons que cette suspension sera ordonnée par la CIJ. Ces 100 jours ont de nouveau attiré l’attention sur ce conflit qui dure depuis 75 ans et sur la situation dramatique à Gaza. Il est temps d’y mettre un terme.

    En conséquence, nous demandons la relance d’un processus de paix pour qu’une issue soit trouvée à la quête légitime pour l’autodétermination du peuple palestinien. La position historique de la France a toujours été la défense de la paix et d’une solution à deux Etats, et nous y souscrivons.

    La fin des actions terroristes du Hamas, la fin de la politique coloniale menée par le gouvernement d’extrême-droite israélien (retrait des forces d’occupation en Cisjordanie et à Jérusalem Est, démantèlement de toutes les colonies israéliennes, dédommagement des familles expropriées, fin du blocus de Gaza notamment) et le respect par Israël des résolutions de l’ONU font partie de la réponse. Notre boussole doit demeurer le droit international.

    Nous exhortons la France à utiliser tous les leviers possibles pour faire cesser les exactions criminelles d’Israël :

    • entrée des enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) à Gaza comme nous l’exigeons depuis des semaines. Et appui logistique et financier de la France à ses enquêteurs.Le 11 janvier dernier, la sénatrice écologiste Raymonde Poncet a, à cet égard, déposé une proposition de résolution au Sénat afin d’appeler l’État à soumettre la situation à Gaza à la CPI. La résolution exhorte la France à transmettre à la Cour l’ensemble des faits, y compris ceux en cours à Gaza, susceptibles d’être qualifiés de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide.
    • arrêt de la coopération militaire avec Israël. Nous rappelons notre mise en garde au Président de la République et le gouvernement français des conséquences d’un soutien politique et logistique à l’offensive militaire de l’armée israélienne à Gaza alors que des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et de génocide pourraient être retenus contre Israël.
    • sanctions contre le gouvernement israélien.

    Enfin, une nouvelle fois, et nous le ferons autant que de besoin, nous exhortons la France, notamment en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, à exiger un cessez-le-siège et un cessez-le-feu immédiat sur Gaza, zone décrite par des représentants de l’ONU comme « un cimetière d’enfants ».

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole

  6. [REGION] Marie Toussaint à Toulouse en soutien aux écureuils de l’A69

    Mercredi 17 janvier, Marie Toussaint sera présente à Toulouse en soutien aux écureuils jugés pour s’être opposés à l’abattage des arbres #A69, et pour lesquels elle est citée à comparaître

    • Prises de parole à partir de 13h30
    • Audience à 14h. 
    • A 18h aura lieu une causerie aux Halles de la Transition (7 Rue de Canon d’Arcole, métro Compans-Caffarelli) sur le thème de la complémentarité des modes de lutte, de la désobéissance à la politique, du local à l’Europe.

    Soirée aux Halles de la Transition: Marie Toussaint sera accompagnée de Régis Godec, candidat toulousain sur la liste écologiste Européenne 2024. 

    Plusieurs associations et collectifs en lutte seront également présents (dont La Voie Est Libre, l’ATECOPOL, Action Non Violente, et des scientifiques opposé-es à l’A69) pour un échange qui s’annonce passionnant! 

    Sur place: bar et possibilité de se restaurer.

  7. Des enfants européens toujours détenus dans les camps en Syrie

    Le 6 décembre 2023, nous avons organisé une conférence au Parlement européen sur les enfants européens qui sont toujours détenus dans les camps syriens. En présence des députées européennes Sylvie Guillaume et Saskia Bricmont, j’ai vivement souligné à quel point la France a été fréquemment condamnée pour son obstination à ne pas rapatrier les enfants français retenus dans les camps du Nord-Est syrien.

    La Cour européenne des droits de l’homme avait déjà critiqué cette démarche dès 2019, tout comme le Comité contre la torture de l’ONU en janvier 2023. Ces organisations ont mis en avant la responsabilité de la France de protéger ses ressortissants, y compris les enfants.

    Cette obstination française à refuser le rapatriement des enfants a été sévèrement critiquée par plusieurs organisations internationales. Elle a été perçue comme une violation des droits des enfants, qui sont exposés à des conditions de vie dangereuses et insalubres dans les camps syriens.

    L’image de la France en tant que pays des droits de l’Homme a été ébranlée par cette politique. La France est désormais perçue comme une « République des sondages », qui adopte une politique du « cas par cas » déshonorante, qui compromet sérieusement sa crédibilité par cette approche d’invisibilisation.

    Pour rappel, ces enfants sont français et il revient aux autorités françaises de les rapatrier. La position de la France qui refuse aussi aux parlementaires français de visiter ces enfants, est inacceptable. C’est une atteinte à la liberté d’information, à nos droits en tant que parlementaires, mais aussi un atteinte aux droits de ces enfants et de ces femmes, qui sont Français. Il faut mettre fin à leur déshumanisation au nom de leur survie.

    En tant que député européen, je suis conscient des défis auxquels font face les enfants français dans les camps syriens, comme mis en lumière dans les rapports de Human Rights Watch. Ces rapports font état de conditions de vie dangereuses et insalubres, de violence et d’exploitation.

    Malgré quelques rapatriements, la France doit agir de manière plus proactive, étant donné le nombre substantiel d’enfants et de femmes français encore confrontés à ces conditions.

    Il est impératif d’intervenir rapidement pour protéger ces enfants, assurant ainsi leur rapatriement et leur réintégration en France, conformément aux appels des Nations Unies et d’autres organisations internationales.

    C’est une question de justice, d’humanité et de respect des droits humains.

  8. Bilan de mi-mandature 2020-2023 des écologistes d’Auch et du Grand Auch Cœur de Gascogne

  9. L’Europe au service de la paix

    2024 a démontré qu’isolés, les Etats membres de l’UE ne peuvent européen n’ont ni les moyens de résister à Poutine ni ceux de vraiment peser sur la guerre au Moyen-Orient…
    L’Europe peut être un formidable outil de paix, de protection du droit international. Il lui incombe de monter urgemment un projet commun ambitieux et efficace…

    Mon billet d’humeur est à lire aussi sur mon blog de Médiapart. 


    L’année qui s’achève fut dominée par les guerres en Ukraine et en Israël/Palestine. Mon vœu le plus cher est que 2024 soit l’année de la fin des combats et d’une paix durable. Mais quel sens donner à notre pacifisme dans le contexte actuel ? Être partisan de la paix en 2023, au-delà du vœu pieu, c’est se donner les moyens de bâtir – ou d’imposer – la paix face à ceux qui la piétinent.

    Ainsi, face à Poutine – et parce qu’aucune autre solution n’a prouvé son efficacité – l’Union n’a d’autre choix que de livrer les armes réclamées par l’Ukraine. Les efforts consentis jusqu’à présent ont été importants, mais ils sont malheureusement clairement insuffisants pour stopper l’ambition russe. Or le temps joue en faveur de l’agresseur qui reprend l’avantage, au moins sur le plan psychologique. En outre, sur ce front, l’Union est trop dépendante de l’OTAN et de l’aide militaire américaine, qui pourrait bien disparaître du jour au lendemain.  Que deviendront l’Ukraine et l’Europe si Donald Trump revenait au pouvoir en novembre 2024 ? A l’heure actuelle, Joe Biden n’est pas en tête des sondages et la perspective d’une défaite démocrate est tout simplement vertigineuse pour nous autres, Européens. Prendre conscience de cet enjeu et se préparer à y faire face relève de l’urgence absolue.

    Le sujet de l’Europe de la défense et de notre autonomie militaire n’est pas nouveau. Pourquoi est-il sans cesse ajourné ? Malgré toutes les justifications techniques ou budgétaires, il ne s’agit, à mon sens, que d’un manque de volonté politique. Actuellement, les Européens produisent 178 systèmes d’armes et les États-Unis 30 seulement. La Commission estime que 100 milliards d’euros annuels pourraient être économisés en intégrant les industries de défense de l’Union. Il est donc possible d’unifier nos forces et de coordonner des investissements pour en renforcer l’efficacité, à condition de le décider.

    Au fond, je crois que nous sommes en retard d’une guerre. On répète souvent que le projet européen a été conçu comme un projet de paix après la seconde guerre mondiale – que la paix est l’essence même de l’Europe. Mais la paix conçue par l’intégration économique et industrielle – celle de la France et de l’Allemagne mettant en commun le charbon et l’acier dans les années 50 – n’a plus beaucoup de sens face à la menace russe. La survie politique de l’Union passe désormais – et de façon immédiate – par une Europe capable de se défendre. 

    Dans le même ordre d’idées, une mise à jour du logiciel diplomatique européen s’impose de façon évidente. Une Union européenne faible, contrainte par des décisions de politique extérieure prises à l’unanimité, est trop souvent synonyme de cacophonie et d’effacement sur la scène internationale. Ainsi, en ne s’impliquant pas – ou si mal – dans le processus de désescalade militaire en Israël, l’Europe a peut-être perdu ce qui lui restait de crédibilité vis-à-vis des nations du “sud global”. Son inaction face au massacre de civils gazaouis – plus de 22 000 Palestiniens tués, dont plus de 8 000 enfants en ce début janvier – constitue d’ores et déjà un stigmate qui marquera notre histoire. Demain, la Russie, la Chine et leurs alliés pourront – à juste titre – reprocher aux occidentaux d’appliquer les règles du droit international selon une géométrie très variable. Pour obtenir un cessez-le-feu, pour faire respecter le droit international, l’UE ne doit plus hésiter à faire pression sur Israël au plan commercial et diplomatique. Elle en a les moyens : c’est encore une fois, une question de volonté.

    Je souhaite ardemment la paix pour cette année 2024 mais je n’ai aucune illusion sur le fait que les conflits en cours ne s’éteindront pas par miracle. Si aucun Etat européen isolé n’a les moyens de résister à Poutine ou de peser sur la guerre au Moyen-Orient, l’Europe est bien notre chance. Elle peut être un formidable outil pour nous protéger, pour faire respecter le droit international et les valeurs humanistes, pour porter une politique de coopération et arrimer les nations à un nouveau projet commun. Oui, l’Europe peut jouer un rôle stabilisateur de premier plan dans un monde qui va mal. L’année 2024 peut être l’occasion de réaffirmer cette noble ambition. Celle d’une Europe puissante au service de la paix. 

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