Archives de : Les écologistes 32

  1. Michelle O’Neill : Première présidente républicaine pour l’Irlande du Nord

    Républicains, principalement catholiques, et unionistes, essentiellement protestants, forment deux camps opposés au sein de la société d’Irlande du Nord. Au point d’avoir connu une guerre civile de trente ans qui a pris fin grâce aux « accords du vendredi saint », en 1998.

    De tous temps, ce sont les unionistes qui ont dominé les institutions nord-irlandaises, y compris depuis l’accord de 1998 qui prévoit que le premier ministre appartienne au parti sorti en tête de l’élection. Jusqu’à présent les unionistes du DUP l’avaient toujours emporté.

    Il y a deux ans, pour la toute première fois, c’est le Sinn Féin qui est arrivé en tête du scrutin. Mais, depuis, le DUP a bloqué l’élection d’un nouveau premier ministre en boycottant le Parlement de Stormont.

    Mis sous pression par Londres, Washington, Dublin et Bruxelles réunis, le DUP a fini par craquer. Le parlement nord-irlandais, enfin réuni, a nommé Michelle O’Neill, la tête de liste du Sinn Féin, comme première ministre de l’Irlande du Nord.

    Leur victoire électorale de 2022 avait déjà été pour le Sinn Féin, qui était le soutien affiché de l’IRA durant la guerre civile, une consécration politique, conséquence d’un recentrage du parti sur une option résolument pro-européenne, devenue capitale après la décision britannique du Brexit.

    Le Brexit a en effet pour conséquence mécanique de partager l’Irlande en deux, britannique au nord, européenne au sud. Mais l’accord du vendredi saint, qui a valeur de traité international, stipule que l’Irlande ne serait plus jamais séparée par une frontière physique, ce qui, quand Irlande et Royaume Uni étaient l’un et l’autre membres de l’Union Européenne, allait de soi. Une fois le Royaume Uni sorti de l’UE, les négociateurs européens ont soutenu le principe du « protocole nord-irlandais » qui ouvre à l’Irlande du Nord la possibilité de participer à la fois à l’espace économique européen, donc sans frontière intérieure, tout en appartenant à l’espace économique britannique.

    Toutefois l’UE ne pouvait autoriser les productions britanniques à pénétrer en Europe via l’Irlande sans être contrôlées. La solution trouvée, finalement acceptée par le Royaume Uni depuis que Rishi Sunak en est le premier ministre, consiste à contrôler les marchandises destinées à l’Europe avant qu’elles ne débarquent à Belfast, c’est-à-dire en Mer d’Irlande.

    Pour les unionistes, ce protocole « nord-irlandais » revenait à éloigner leur territoire de son appartenance britannique, et ils ont décidé de boycotter les institutions d’Ulster jusqu’à sa dénonciation.

    Mais le « protocole nord-irlandais » est désormais en place, et les Unionistes ont dû se rendre à l’évidence qu’il serait définitif. Puis, seconde couleuvre bien difficile à avaler, ils ont dû consentir à la désignation de la tête de liste du Sinn Féin comme première ministre, compte tenu des résultats de l’élection de 2022.

    Michelle O’Neill, 47 ans, a salué son élection en parlant d’un « jour historique » et en déclarant qu’il « aurait été inimaginable pour la génération de ses parents qu’un nationaliste républicain dirige l’exécutif local ». Elle a aussi veillé à rassurer les protestants, promettant une gouvernance inclusive et en accomplissant certains gestes, en rupture avec la tradition républicaine, comme sa participation aux funérailles de la reine Élisabeth II, puis au couronnement de Charles III.

    L’Irlande du Nord, pas à pas, construit son avenir.

    François Alfonsi

  2. Sans nature, pas de poisson

    Pourquoi il nous faut des aires marines protégées efficaces pour protéger la nature et les pêcheurs

    Il est difficile de voir et de ressentir, par nous-mêmes, le déclin de la biodiversité dans la mer Méditerranée, mais c’est aussi une grande source de motivation pour protéger ce qui est encore là et faire revenir ce qui a été perdu. Les aires marines protégées, en particulier celles qui sont strictement protégées, ont montré qu’elles sont bénéfiques à la fois pour la nature et pour la petite pêche côtière. Pour Caroline Roose, députée européenne écologiste, nous devons mieux protéger ces zones pour vraiment protéger nos océans.

    La Méditerranée est surexploitée. Pouvons-nous retrouver sa magie ?

    J’ai toujours été très connectée à la mer Méditerranée. Enfant, je passais mon temps à m’y baigner et à discuter avec les pêcheurs du port dans lequel travaillait mon père. L’appel de la mer m’a poussé à devenir marin moi-même et à en épouser un..
    En tant que députée européenne, je passe toujours le plus de temps possible dans et près de la mer. Pendant les week-ends, je fais de la plongée en apnée. C’est ma façon de me relaxer. C’est comme ça que j’ai pu voir de mes propres yeux le déclin de la biodiversité marine près des côtes des îles de Lérins. En moins de dix ans, les prairies sous-marines de posidonies, des plantes emblématiques de la biodiversité méditerranéenne, sont devenues marrons voire sont complètement mortes. Là où les yachts stationnent, le fond de la mer est aussi désert que le sol de la lune. Il y a de moins en moins de poulpes et d’oursins. Les mérous ont pratiquement disparu, je n’en croise plus qu’un et c’est toujours le même. De manière générale, il y a de moins en moins d’espèces et beaucoup moins de gros poissons.
    Tout ça n’est pas surprenant quand on voit la pression que subit la vie marine en Méditerranée. Les problèmes les plus importants sont la surpêche, la pollution, le trafic maritime, l’urbanisation de la côte et la navigation de loisir. L’augmentation de la température de l’eau ainsi que de son acidité, qui sont liées au dérèglement climatique, jouent aussi un rôle important. Et cela ne touche pas que la Méditerranée. L’océan atlantique, la Manche et la mer du Nord ne vont pas tellement mieux.

    Cap Roux

    Il y a de l’espoir : une protection efficace des mers permet de faire revenir la nature

    Mon plus grand plaisir, c’est de visiter des endroits où, grâce à des efforts de conservation, la Méditerranée reprend vie. Dans des zones de conservations comme le Parc marin de la Côte Bleue ou le cantonnement de pêche Cap Roux, que j’ai eu le privilège de visiter en tant que députée européenne, la biodiversité méditerranéenne a retrouvé toute sa splendeur. Ces sites sont d’une beauté à vous couper le souffle et écouter celles et ceux qui prennent soin d’eux est très inspirant. Il est encourageant d’entendre que la plus vieille réserve marine de France, à Cerbère-Banyuls, va bientôt être largement agrandie.
    Ce que tous ces sites ont en commun, c’est d’avoir, à la fois, des aires strictement protégées et des zones moins protégées. Dans les aires strictement protégées, qui ne couvrent en général qu’une toute petite partie de la surface totale, la nature est laissée à elle-même. Les activités humaines qui perturbent la vie et les habitats marins, comme la pêche, l’exploitation minière, l’extraction de minerais, l’aquaculture ou la construction, n’y sont pas autorisées. Ces zones sont un refuge où les espèces peuvent se reposer, se nourrir, grandir et se reproduire en toute sécurité. Dans les autres zones, bien plus grandes, une partie de ces activités néfastes sont souvent encore autorisées.
    Il est incroyable de voir comment la vie marine, lorsqu’elle est laissée en paix, récupère rapidement. Les études scientifiques confirment qu’à la fois le nombre et l’abondance d’espèces augmentent avec le temps. Nous devons juste donner à la nature l’espace et le temps pour récupérer et les beautés de la Méditerranée réapparaissent sous nos yeux.

    C’est gagnant-gagnant : les pêcheurs et les habitant·es de la côte bénéficient de la conservation de la nature

    Ce qui est le plus étonnant, c’est que les scientifiques ont noté que les populations de poissons augmentent, au bénéfice des pêcheurs locaux. Dans les aires strictement protégées, qu’on appelle aussi “réserves marines” ou “zones de non-prélèvement”, la quantité de poissons peut être multipliée par six par rapport aux zones non-protégées. Les pêcheurs en bénéficient car les populations de poissons qui se multiplient dans les aires protégées se déplacent ensuite hors de ces zones et dans les zones de pêche adjacentes.
    Dans les aires moins protégées, certains types d’équipement de pêche sont, en général, interdits. Cela bénéficie aux pêcheurs qui utilisent des techniques de pêche à faible impact, en particulier, les petits pêcheurs. La petite pêche joue un rôle essentiel dans la vie des communautés côtières et dans l’économie locale. Nous devons tout faire pour assurer leur avenir. La mise en place d’aires marines protégées bien gérées peut stimuler la transition vers une pêche à faible impact, en particulier quand les pêcheurs y sont associés dès le départ.
    À Côte Bleue et Cap Roux, les pêcheurs ont été associés aux efforts de conservation dès le départ. Au début, les discussions ont été tendues, mais, avec le temps, les bienfaits ont été visibles de toutes et ou avec l’augmentation des populations, de la diversité et de la taille des poissons. Le plus difficile, dans les deux cas, a été trouver les financements pour faire respecter les restrictions de pêche, en particulier auprès des pêcheurs de loisir.
    “C’est gagnant-gagnant”, a déclaré Patrick Bozonnat, l’ancien premier prud’homme de la Prud’homie de pêche de Martigues, quand je lui ai demandé ce qu’il pensait de la zone de non-pêche de Côte Bleue. Quand je leur ai demandé quels problèmes ils rencontraient, les pêcheurs de Côte Bleue ont parlé de la navigation de plaisance, de la pêche de loisir et du braconnage, pas du fait qu’ils ne pouvaient pas pêcher où ils voulaient.
    Christian Decugis, premier prud’homme de la Prud’homie de Saint Raphaël, dit la même chose de la zone de non-prélèvement de Cap Roux, qui a été mise en place par les pêcheurs professionnels eux-mêmes pour protéger et augmenter les stocks de poissons. À Banyuls, où certains pêcheurs étaient très opposés à l’installation d’une zone de non prélèvement au début des années 70, les pêcheurs demandent, aujourd’hui, qu’elle soit agrandie. Bientôt, la zone interdite à la pêche fera 16km2 contre 6,5 actuellement.

    Trop peu, trop tard – les objectifs de protection européens et mondiaux sont hors d’atteinte

    Bien que les bienfaits pour la biodiversité et pour l’économie locale soient prouvés et que les pêcheurs aient des expériences positives, la surface d’aires marines protégées est encore bien loin de ce qu’il faudrait.
    Aux niveaux international et européen, les gouvernements se sont engagés à protéger, d’ici 2030, 30% des océans. Au niveau européen, nous voulons que 10 % de nos eaux soient strictement protégées. Ces objectifs sont basés sur la science, mais nous sommes bien loin de les atteindre.
    L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) estime que l’Union européenne n’atteindra probablement pas ses objectifs pour 2030. Pour y arriver, il faudrait “accélérer de 30 % le rythme” de création d’aires marines protégées. Actuellement, seuls 12 % des eaux européennes sont protégées et moins de 1 % sont strictement protégées.

    Nous avons besoin de véritables aires marines protégées et pas seulement sur le papier

    Mon pays, la France, est un champion quand il s’agit de désigner des aires marines protégées. 60 % de la partie de la Méditerranée qui est sous juridiction française est couverte d’aires marines protégées. Dans le reste des eaux françaises, dans l’océan atlantique, la Manche et la mer du Nord, on en a 40 %. La France a donc déjà atteint son objectif de 30 %. Mais qu’en est-il en pratique ?
    Selon les scientifiques, seuls 0,1 % de la Méditerranée française et moins de 0,01 % des autres eaux françaises sont strictement protégées. La grande majorité des aires marines protégées ne méritent pas l’appellation “protégées”.
    Et la France n’est pas la seule. Partout en Europe, les aires marines ne sont souvent protégées que sur le papier et la biodiversité continue à être détruite parce que les mesures de protection sont insuffisantes. Dans beaucoup d’endroits, les entreprises ont toujours le droit d’extraire du sable ou du pétrole brut dans les aires protégées. D’immenses bateaux de pêche continuent à racler les fonds marins avec des filets lestés. Avec cette technique, appelée “chalutage de fond”, les pêcheurs attrapent des juvéniles et des espèces rares et causent de graves dégâts aux fonds marins. Et cette technique est, malheureusement, très utilisée dans les aires marines protégées européennes.
    Tant que ces activités seront autorisées, la vie marine ne peut pas se restaurer et le terme “aire marine protégée” ne sera rien d’autre que du green washing. En effet, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) explique clairement que les activités industrielles et le développement d’infrastructures (exploitation minière, pêche industrielle, extraction de pétrole ou de gaz, par exemple) sont incompatibles avec la protection marine. Les lois européennes existantes (comme la directive Habitat) devraient empêcher cela dans certaines zones, mais nos gouvernements ont choisi d’ignorer la loi !
    En février 2023, la Commission européenne a enfin demandé aux gouvernements européens de sorti progressivement du chalutage de fond dans les aires protégées. Vous me direz que c’est du bon sens, mais nos gouvernements préfèrent faire croire aux pêcheurs que tout va pour le mieux et qu’il ne faut rien changer, alors même que le déclin des populations de poissons est visible de tous.

    Nos océans ne peuvent plus attendre – nous devons agir ensemble, et vite

    La Cour des comptes européenne l’a rendu officiel : l’action de l’Union européenne est, jusqu’ici, insuffisante pour permettre aux écosystèmes et aux habitats dégradés de récupérer.
    Mais des océans en bonne santé sont indispensables pour la vie sur Terre. Ils nous sont très utiles, notamment pour pouvoir continuer à pêcher et pour préserver les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs. Nous en avons aussi besoin pour réguler le climat et pour nous adapter aux effets du dérèglement climatique.
    On dit souvent que l’Amazone est le poumon de la planète. C’est vrai. Mais n’oublions pas que les océans sont encore plus importants pour le climat. Ils absorbent plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre.
    Nous devons cesser de nous leurrer : nos océans sont en mauvais état. Nous devons agir et accompagner nos pêcheurs dans la transition progressive et planifiée d’une pêche industrielle vers une pêche à faible impact qui sera bénéfique tant pour la nature que pour les communautés locales. Nous devons mettre fin à la surpêche et assurer un avenir à nos écosystèmes et à nos pêcheurs.
    Sans écosystèmes sains, il n’y a pas de poisson. Et sans poisson, il n’y a pas de pêcheur.

    ©Nguyen Dang Hoang Nhu/Unsplash

    PARTAGER CET ARTICLE

  3. Laurent Miro, éleveur bio à Montmaurin : «L’enclume syndicale nous tire vers le fond»

    Article Petite République  – 29 janvier 2024

    Les annonces du premier ministre Gabriel Attal en Haute-Garonne pour éteindre d’incendie paysan national allumé il y a une dizaine de jours à Carbone, ne satisfait pas tout le monde, loin de là. Pour rappel, le chef du gouvernement prévoit de simplifier les normes et démarches administratives, faire respecter la loi Egalim, stopper la hausse du gazole non routier (GNR), débloquer une enveloppe d’aide d’urgence à la filière bio et aux éleveurs victimes des dégâts de la MHE, maladie infectieuse bovine, parmi d’autres mesures que d’aucuns qualifient de « mesurettes ». Car le monde paysan en colère ne l’entend pas de cette oreille, bien qu’une partie de la profession se soit satisfaite de ces premières avancées. La grogne ne retombe pas pour autant et les regards se tournent maintenant vers Paris, objectif ultime de la lutte avec un possible blocage à partir de lundi. Laurent Miro, éleveur de bovin viande en bio à Montmaurin et membre d’Europe Écologie les Verts, livre son analyse : « Ces annonces, malgré l’enveloppe votée à la bio, nie l’évidente nécessité de l’écologie dans l’agriculture d’aujourd’hui. C’est elle la grande perdante dans cette affaire. En tant qu’écologiste militant ça me désole. Le monde paysan est accroché à l’enclume syndicale qui nous tire vers le fond.

    Il faut être clair et faire son choix : il y a une agriculture qui pollue, et une agriculture qui ne pollue pas. Dans le système actuel elles sont réunies dans un marasme commun. Les mesures annoncées par le gouvernement prennent essentiellement la défense des pollueurs, on fait encore un pas en arrière.

    LIRE LA SUITE

  4. Appel à former une coalition au Conseil contre l’accord UE-Mercosur

    Lettre à Emmanuel Macron pour l’appeler à profiter du Sommet européen pour former une coalition au Conseil contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie). 

    Monsieur le Président de la République,

    Alors que partout en Europe, la colère des agricultrices et agriculteurs résonne, le Sommet européen extraordinaire qui se tiendra à Bruxelles ce jeudi 1er février doit leur apporter des réponses claires et concrètes.

    Les agricultrices et agriculteurs font face à de nombreux obstacles à la viabilité de leur activité. La copie actuelle de la Politique Agricole Commune (PAC) est bien sûr en cause, et vous connaissez nos propositions pour une PAC plus juste. Mais, ce jeudi, la France doit aussi porter haut et fort une autre revendication portée par le mouvement agricole : l’arrêt de l’accord commercial UE-Mercosur.

    Monsieur le Président, vous vous êtes ces dernières années publiquement exprimé à plusieurs reprises en opposition à ce Traité de libre échange en gestation. La mobilisation en cours partout en France et en Europe vous oblige. Ce jeudi, il faut passer des paroles aux actes.

    Vous savez que l’opposition de la France à l’accord ne saurait suffire : œuvrez dès ce Sommet européen à la formation d’une coalition d’États membres contre l’accord UE-Mercosur. D’autant plus qu’il y a urgence : la Commission européenne a annoncé vouloir clore les négociations fin février. Si la France n’agit pas pour former une telle coalition, votre opposition restera une opposition de façade. Les efforts de coalition déployés par le gouvernement sur d’autres dossiers, notamment celui du nucléaire pour lequel la France s’est alliée avec les pays pro-gaz européens, interpellent sur son réel engagement à faire tomber l’accord UE-Mercosur.

    Par ailleurs, il ne pourra suffire de demander le report des négociations. Il est urgent d’arrêter cet accord non pas temporairement par simple opportunisme électoral, mais à cause du danger social et environnemental qu’il représente, qui sera toujours le même après juin 2024. En effet cet accord de commerce, en plus de dévier de l’Accord de Paris et des objectifs de protection de la biodiversité, viendra mettre en compétition les produits agricoles européens avec des produits qui ne répondent pas aux mêmes standards sociaux, environnementaux et phytosanitaires. Rien qu’au Brésil, plus de 500 pesticides sont autorisés, dont 150 sont interdits dans l’UE. Cet accord va encore augmenter les exportations de pesticides de l’UE vers le Mercosur, dont des pesticides bannis dans l’Union européenne. Par ailleurs, les importations de viande bovine en provenance du Mercosur passeront de +23 % à +52 % d’ici 2030. La révolte agricole actuelle et ses revendications légitimes pour un revenu plus juste doivent être entendues. Mais l’opposition à l’accord UE-Mercosur ne doit pas s’arrêter là et attendre une accalmie pour que les négociations reprennent.

    Enfin, il faut exiger clairement, à la fois comme position française et via cette coalition, l’abandon de la scission de l’accord, par laquelle la Commission souhaite empêcher les parlements nationaux de pouvoir s’exprimer sur la composante commerciale de l’accord.

    Monsieur le Président, au lieu de vous laver les mains de l’aboutissement de cet accord de commerce injuste et non-durable, entendez la révolte des agricultrices et agriculteurs et agissez pour empêcher cet accord au Sommet européen de ce jeudi, pour un engagement pérenne contre l’accord UE-Mercosur.

    Marie Toussaint, Députée européenne, Groupe des Verts/ALE
    Cyrielle Chatelain, Députée à l’Assemblée nationale, Présidente du Groupe écologiste
    Guillaume Gontard, Sénateur, Président du Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    David Cormand, Député européen, Co-président de la délégation Europe Écologie du Groupe des Verts/ALE

    François Alfonsi, Député européen, Groupe des Verts/ALE
    Christine Arrighi, Députée à l’Assemblée nationale, Groupe écologiste
    Guy Benarroche, Sénateur, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Benoît Biteau, Député européen, Groupe des Verts/ALE
    Grégory Blanc, Sénateur, Groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires
    Damien Carême, Député européen, Groupe des Verts/ALE
    Ronan Dantec, Sénateur, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Gwendoline Delbos-Corfield, Députée européenne, Groupe des Verts/ALE
    Karima Delli, Députée européenne, Groupe des Verts/ALE
    Thomas Dossus, Sénateur, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Jacques Fernique, Sénateur, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Claude Gruffat, Député européen, Groupe des Verts/ALE
    Antoinette Guhl, Sénatrice, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Yannick Jadot, Sénateur, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Julie Laernoes, Députée à l’Assemblée nationale, Groupe écologiste
    Monique de Marco, Sénatrice, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Akli Mellouli, Sénateur, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Mathilde Ollivier, Sénatrice, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Sébastien Peytavie, Député à l’Assemblée nationale, Groupe écologiste
    Marie Pochon, Députée à l’Assemblée nationale, Groupe écologiste
    Raymonde Poncet-Monge, Sénatrice, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Jean-Claude Raux, Député à l’Assemblée nationale, Groupe écologiste
    Caroline Roose, Députée européenne, Groupe des Verts/ALE
    Sandrine Rousseau, Députée à l’Assemblée nationale, Groupe écologiste
    Daniel Salmon, Sénateur, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Mounir Satouri, Député européen, Groupe des Verts/ALE
    Sabrina Sebaihi, Députée à l’Assemblée nationale, Groupe écologiste
    Ghislaine Senée, Sénatrice, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    Anne Souyris, Sénatrice, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires
    François Thiollet, Député européen, Groupe des Verts/ALE
    Mélanie Vogel, Sénatrice, Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires

    Télécharger la lettre en pdf

    <code>Sommet européen: appel à former une coalition au Conseil contre l’accord UE-Mercosur</code> » src= »https://europeecologie.eu/wp-content/uploads/2024/01/Lettre-a-Emmanuel-Macron-President-de-la-Republique-francaise.jpg »><code>Sommet européen: appel à former une coalition au Conseil contre l’accord UE-Mercosur</code></p>



<p><a href=Benoît Biteau

    Caroline Roose

    Claude Gruffat

    Damien Carême

    David Cormand

    François Alfonsi

    François Thiollet

    Gwendoline Delbos-Corfield

    Karima Delli

    Marie Toussaint

    Mounir Satouri

  5. Diagnostic de l’endométriose : pour le remboursement immédiat du test salivaire

    Les Écologistes demandent le remboursement immédiat du test salivaire pour le diagnostic de l’endométriose

    Alors qu’un test salivaire vient d’être reconnu efficace à plus de 95% pour détecter l’endométriose, nous exprimons notre indignation face à la décision de la Haute Autorité de Santé (HAS) de ne pas préconiser son remboursement. 

    En effet, la HAS estime que des études supplémentaires, qui pourraient prendre jusqu’à 5 ans, sont nécessaires pour déterminer l’utilité de connaître ce diagnostic sous prétexte qu’il n’existe pas encore de traitement contre cette maladie. Nous dénonçons cette approche paternaliste de la santé des femmes. 

    Comme l’explique l’association EndoMIND, connaître la cause de ses souffrances change la vie. “Savoir que l’on a une maladie c’est disposer des clés pour vivre mieux. C’est être libre de choisir son parcours de soin et de décider en toute connaissance de cause”. 

    En France, on estime qu’environ 1 femme sur 10 est touchée par l’endométriose. Rappelons   qu’aujourd’hui le diagnostic de cette maladie peut prendre entre 8 et 10 ans, les patientes qui expriment leurs douleurs et symptômes n’étant souvent pas crues. Ce nouveau test, lui, permet d’obtenir un résultat en 10 jours. 

    Le coût de ce test s’élève à 800 euros et son non-remboursement compromet donc l’accès à un diagnostic précoce et précis pour toutes et entrave ainsi la prise en charge de cette maladie douloureuse et invalidante. 

    Les Écologistes demandent à la Haute Autorité de Santé de reconsidérer cette décision afin de garantir l’égal accès au diagnostic.

    Nous appelons également la ministre de la santé Catherine Vautrin à se pencher de toute urgence sur cette question. 

    Lorsque la recherche dans le domaine de la santé des femmes progresse, elle doit bénéficier à toutes.  

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales
    La commission féminisme d’EELV

  6. École : protéger nos enfants soigner les enseignant·es

    SOUTIEN DES ÉCOLOGISTES À LA MOBILISATION DU 1ER FÉVRIER !

    Le gouvernement, par une surenchère de propositions réactionnaires et inefficaces pour l’école (redoublement, groupes de niveaux, uniforme) cherche à masquer le choc que représente pour beaucoup les révélations de Mme Oudéa Castera. Pourtant, son attitude est caractéristique de l’idéologie macronienne : un monde individualiste libéral où les plus aisé·es désertent l’école publique, comme ils désertent l’hôpital au profit de cliniques privées, entretenant un séparatisme à l’opposé d’un projet éducatif émancipateur.  

    Les réformes promises, notamment au collège, s’adressent finalement elles aussi aux électeurs·trices qui, comme madame la ministre, on fait le choix du séparatisme scolaire, et ne répondent en rien aux besoins de nos enfants, et au profond besoin de réforme de notre système scolaire, l’un des plus injuste d’Europe.  

    Face à la crise du recrutement, au manque de moyens pour l’école publique, le gouvernement se limite à stopper les réductions de postes,  Face aux plus de 3000 enfants contraints de dormir à la rue, le gouvernement et les préfectures ont mis des semaines à réagir, laissant les collectivités, les collectifs et les enseignants assurer la responsabilité qui lui incombe. 

    Face au manque de formation pratique et technique pour toutes et tous, le gouvernement fait le choix de l’abandon du lycée professionnel via une réforme qui se pare des mots d’excellence pour mieux le libéraliser et le déconstruire. 

    Enfin, face aux difficultés générales de rémunération des enseignant·es, payés en moyenne 20% de moins que leurs collègues des pays de l’OCDE, le gouvernement ne propose rien sinon la contractualisation individuelle par le PACTE, qui ne répond ni aux besoins des élèves, ni aux attentes des enseignant·.es.  

    Les Ecologistes, dans les communes, les collectivités et au Parlement, sont engagés au quotidien pour l’école publique et la défense d’un système scolaire juste, qui prenne soin de nos enfants et de leurs enseignant.es. 

    CE QUE NOUS VOULONS :

    • La réduction des effectifs par classe pour tendre vers la moyenne européenne ;
    • La mise en place d’une dotation progressive des établissements privés et publics fixant des objectifs de mixité sociale ; 
    • La fin du gel du point d’indice et le rattrapage salarial des enseignant·es ; 
    • Un plan pluriannuel de recrutement pour l’ensemble des concours, avec un dispositif de prérecrutement ;
    • L’Abrogation de la loi Carle, et l’interdiction des subventions extralégales des collectivités territoriales à l’école privée ; 
    • Une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) dans chaque établissement et la titularisation de toutes et tous les AESH.

    TÉLÉCHARGEZ LA VERSION TRACT DE CE TEXTE 

  7. Découvrez la BD « Circuit court », prix Tournesol 2024

    Prix ‘’off’’ du Festival BD d’Angoulême, le 28° prix Tournesol récompensant la BD la plus écologiste de l’année est revenu à l’album ‘’Circuit court’’ dessiné par Claire Malary et scénarisé par Tristan Thil, paru chez Futuropolis. Cet éditeur a souvent été récompensé par ce prix dans le passé.

    Cet album raconte la grande aventure de la première AMAP en France, dans une ferme varoise, imitée bientôt dans tout le pays. Ce modèle de lien direct entre paysans producteurs et consommateurs est l’alternative plébiscitée par ceux qui l’utilisent, et qui par contre énerve les intermédiaires à qui ordinairement profite le système de distribution alimentaire.   

    Sans être une BD pédagogique, cet album suit la démarche de ce couple innovateur, face aux résistances, aux incompréhensions et aux obstacles en tous genres. Avant tout une grande leçon d’écologie concrète sur 120 pages.

    Claire Malary est née en 1989 et a déjà été récompensée en 2019 par le prix Artemisia, pour ‘’Hallali’’. C’est par son appétence pour l’art culinaire, qu’elle a développée auprès de grands cuisiniers, qu’elle a découvert les AMAP. Tristan Thuil, né en 1982, est aussi dessinateur et réalisateur de documentaires. Il a mis son double talent de documentariste et de scénariste au service de cette histoire au graphisme élégant, superbement découpé, monochrome et poétique.

    Le jury était présidé par Marie Toussaint, députée européenne écologiste et tête de liste pour les Européennes, accompagnée d’Elizabeth Holleville, autrice lauréate du Tournesol 2023, de Christophe Vilain, critique de BD, de François Gemenne, politologue (FNRS, GIEC), de Marie Bardiaux-Vaïente, scénariste de BD, de Julien Le Guet, militant de Bassines Non MerciLes lauréats l’ont emporté de justesse sur ‘’Environnement toxique’’ de la Canadienne Kate Beaton (Casterman), au sein d’une sélection de haut niveau, qui montre la croissance de l’intérêt des bédéastes pour les questions environnementales, sociales et démocratiques qui sont les trois piliers de l’écologie politique.

    La sélection :

    Et hors-concours : LOIRE (Futuropolis) d’Etienne Davodeau, un ancien lauréat du Prix Tournesol

  8. Israël, la France et tous les Etats doivent respecter les décisions de la CIJ

    Ce 26 janvier 2024, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a statué sur la requête de l’Afrique du Sud. Elle s’appuyait sur la Convention pour la prévention et la répression du risque de génocide du 9 décembre 1948 quant aux actions d’Israël dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

    Cette décision est historique. La CIJ a considéré que les Palestiniens “semblent constituer un groupe national, ethnique, racial ou religieux distinct”, protégé par cette convention.

    Elle a également considéré qu’il existe un risque réel et imminent d’un préjudice irréparable contre les Palestiniens de Gaza, d’où la nécessité d’une protection.

    Ainsi, Israël doit prendre sans délai des mesures :

    • pour prévenir tout acte de génocide,veiller à ce que son armée n’en commette pas ;
    • pour punir l’incitation publique à commettre le génocide ;
    • pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence des Palestiniens ;
    • pour prévenir les destructions et conserver des éléments de preuve correspondant aux  allégations d’actes de génocide.

    Israël doit fournir à la CIJ, dans un délai d’un mois, un rapport complet sur les mesures prises pour exécuter son ordonnance.

    Ces obligations, si elles ne demandent pas explicitement un cessez-le-feu, devraient y aboutir à condition qu’elles soient appliquées. Mais des événements récents peuvent en faire douter.

    Les Gazaouis ont subi, après la session de la CIJ,  une recrudescence des bombardements et un déluge de feu inédit qui vont à l’encontre de son ordonnance.

    Une dizaine d’Etats, emmenés par les Etats-Unis, ont annoncé suspendre leur aide à l’UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés Palestiniens).  Cette décision est motivée par l’accusation d’Israël, le jour même de l’ordonnance de la CIJ, que 12 de ses membres auraient participé à l’attaque du 7 Octobre. 12 membres, sur les 13000 que compte l’UNRWA… ils ont été immédiatement suspendus, et une enquête interne est en cours.

    Ces décisions sont susceptibles d’aggraver encore les conditions inhumaines d’existence des civils gazaouis, l’UNRWA étant l’organisme le plus à même de leur acheminer effectivement une aide humanitaire massive.

    De fait, elles  apparaissent en totale contradiction avec l’ordonnance de la CIJ, qui s’impose pourtant à tous les États. Cela s’apparente à une violation du droit international pour laquelle ils pourraient être condamnés. Comme pour ne pas avoir agi contre les  intentions génocidaires d’Israël que la CIJ a jugées “plausibles”.

    Le gouvernement israélien lui-même, par la voix de Benjamin Netanyaou, a immédiatement dénoncé la décision de la CIJ. Il a  affirmé : « Nous poursuivrons cette guerre jusqu’à la victoire absolue, jusqu’à ce que tous les otages soient rendus et que Gaza ne soit plus une menace pour Israël ».  La Cour a statué, reste qu’il va falloir mettre en œuvre l’ordonnance en dépit des résistances d’Israël et de nombreux États. 

    EELV renouvelle son appel à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza ;

    EELV salue la décision de la CIJ, qui s’impose à Israël ;

    EELV appelle l’Assemblée Générale des Nations Unies à voter un embargo sur les armes à destination d’Israël et à prendre des sanctions à l’égard du gouvernement israélien ;

    EELV s’indigne que le gouvernement français s’obstine à minimiser l’importance de cette décision. Le Quai d’Orsay a annoncé son intention de s’adresser à la CIJ : pour « que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention »; 

    EELV s’inquiète de ces doutes exprimés qui remettent en cause l’autorité de la CIJ. La France prend le risque de se décrédibiliser encore davantage sur la scène internationale ; 

    EELV appelle l’Etat français à faire une déclaration d’acceptation de la juridiction obligatoire de la CIJ, comme l’ont déjà fait l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Grèce, l’Italie et soixante-huit autres Etats dans le monde ;

    EELV rappelle qu’elle demande que les enquêteurs de la Cour Pénale Internationale (CPI) puissent pénétrer à Gaza. Elle appelle l’Etat français à saisir la CPI afin de qualifier les faits en cours et engager des  poursuites  contre les auteurs des crimes  ;

    EELV appelle urgemment l’Etat français à tout faire pour contraindre l’Etat d’Israël à respecter ses obligations juridiques internationales et à protéger les droits des Palestiniens ;

    EELV appelle l’Etat français à ne pas se rendre complice de ce risque de génocide évoqué par la CIJ. En effet, la législation prévoit une sanction pour les pays ne réagissant pas à  des intentions génocidaires dont ils ont connaissance. L’envoi d’équipements militaires  français à l’Etat d’Israël rentre dans ce cadre alors que Stéphane Séjourné a déclaré les maintenir ce 24 janvier ;

    EELV appelle l’Etat français à augmenter de manière conséquente l’envoi de l’aide humanitaire à destination des populations civiles de Gaza ;

    EELV appelle la France et tous les États de l’Union européenne à maintenir leur contribution à l’UNRWA ;

    EELV appelle l’Etat français à reconnaitre l’État palestinien, tel que voté par le Parlement français, et à soutenir l’Espagne dans cette démarche auprès de l’Union européenne. 

    EELV appelle le gouvernement français à soutenir la candidature de la Palestine pour être reconnue par l’ONU non plus comme « Etat observateur non membre » mais comme « Etat membre » à part entière, puisqu’il y a un consensus général (sauf en Israël) pour la solution à deux Etats.

    Le 31 janvier se tient une assemblée du Conseil de Sécurité de l’ONU portant sur l’ordonnance de la Cour de Justice Internationale. Celle-ci ne peut mettre en doute la décision de la Cour sans rompre avec le droit international. Les USA ont pourtant déjà annoncé qu’ils n’y souscriraient pas. Que va faire la France qui en assure encore la présidence ?

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole nationales
    La commission Transnationale d’EELV
    Crédit photo : le palais de la paix à la Haye. R Boed/Flickr Creative Commons

  9. [Communiqué Aveyron] Les Écologistes soutiennent les agriculteurs

    Après avoir secoué plusieurs pays en Europe, la colère des agriculteurs a gagné la France et l’Aveyron depuis plusieurs jours. Les Écologistes Aveyronnais apportent leur soutien aux agriculteurs et au monde agricole qui accumulent les difficultés depuis des années : revenus en baisse, changement climatique, crises sanitaires, accords de libre-échange… 

    En Aveyron, nos éleveurs gagnent en moyenne moins de 800 euros par mois. Comment accepter que celles et ceux qui nous nourrissent vivent sous le seuil de pauvreté ? La colère des agriculteurs est légitime et nous la partageons, mais il ne faut pas se tromper d’adversaire. Ce ne sont pas les normes environnementales qui tuent l’agriculture, ce sont les normes libérales.

    L’agro-industrie, l’agroalimentaire et la grande distribution font des marges énormes au détriment des producteurs et des consommateurs. Elles ont augmenté de 80% en 2 ans alors que l’inflation explose et que les revenus des agriculteurs baissent.

    Nous refusons le déclin de l’agriculture française organisé par la Politique Agricole Commune mise en place par les Gouvernements successifs et soutenus par les dirigeants de l’agro-industrie. Aujourd’hui, 20% des agriculteurs touchent 80% des aides. Les grandes exploitations touchent toujours plus d’aides pendant que les petites disparaissent : nous avons perdu 100 000 exploitations agricoles en 10 ans. Face au marché ultra concurrentiel et au changement climatique, nous devons protéger les agriculteurs pour qu’ils puissent travailler et vivre dignement.

    Nous dénonçons l’hypocrisie des élus Renaissance, Les Républicains et Rassemblement national qui votent systématiquement pour les accords de libre-échange, le libéralisme débridé, l’agro-industrie et la destruction des terres agricoles. Une fois de plus, en novembre dernier, ils ont voté pour l’accord de libre-échange entre l’Union européenne & la Nouvelle-Zélande qui prévoit notamment l’importation de viande et produits laitiers néo-zélandais. L’ouverture des frontières se fait à chaque fois au détriment de l’agriculture française en alimentant une concurrence déloyale aux conséquences écologiques et sociales désastreuses.

    Pour sortir de la crise, nous demandons un moratoire sur les traités de libre-échange, l’effacement des dettes des agriculteurs et une refonte totale des politiques commerciales et agricoles européennesLes Écologistes restent et resteront engagés au côté du monde agricole. Nous croyons en l’excellence de l’agriculture française, celle qui garantit des revenus, celle qui nourrit notre pays, celle qui préserve le vivant et notre capacité à produire demain.

    Les Écologistes Aveyron

Remonter

UA-35262957-1