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  1. [Tarn et Garonne] Golfech: ni vieux réacteurs défaillants, ni futurs EPR!

    Manifestation dimanche 28 avril devant la Centrale de Golfech

    La coordination STOP GOLFECH, dont fait partie le groupe EELV 82, appelle à une manifestation le dimanche 28 avril  devant la centrale de Golfech, à l’heure de la commémoration des accidents de Tchernobyl et Fukushima et alors que Jean-Michel BAYLET, Président de la communauté de communes des Deux-Rives dont dépend Golfech, a candidaté pour obtenir 2 EPR supplémentaires sur le site.

    Détails du programme de la journée:

    • 10h : rendez-vous sous la halle de Valence d’Agen près de l’église pour distribution de tracts dans les villages alentour
    • 12h30 : pique-nique et prises de paroles devant la centrale de Golfech
    • 15h : conférence avec Stéphen Kerkhove, directeur d’Agir pour l’Environnement – Salle des Fêtes de Saint Pierre de Clairac (bourg).

    INTERVIEW DE RÉGIS GODEC DANS LE PETIT JOURNAL DU TARN ET GARONNE

    Lire l’article sur le site du Petit Journal – 23/04/2024

    « LA CONSTRUCTION DE NOUVEAUX RÉACTEURS DE TYPE EPR À GOLFECH EST UNE CHIMÈRE »

    Dans le cadre des élections européennes, M. Godec, tête de liste des Écologistes en Occitanie dans l’équipe de Marie Toussaint, participera à une manifestation à Golfech ce dimanche 28 avril pour commémorer l’accident de Tchernobyl et s’opposer aux projets d’implantation de deux nouveaux réacteurs EPR. Il nous a accordé une interview pour discuter des enjeux environnementaux et énergétiques auxquels la France et l’Europe sont confrontées. 

    M. GODEC, vous êtes la tête de liste des Écologistes en Occitanie dans l’équipe de Marie TOUSSAINT pour les élections européennes. L’écologie tient une place importante dans votre programme. Où en sommes-nous ? 

    Pour tenir les objectifs des accords de Paris et maintenir la hausse moyenne des températures en dessous des +1,5 °C nous avons besoin d’une bifurcation écologique urgente. La décennie qui est devant nous est cruciale et nous avons besoin d’engager une transition énergétique urgente. Les écologistes défendent une politique de sobriété et d’efficacité énergétique afin de sortir des énergies fossiles. La France est sommée par la commission européenne de fixer dans la loi des objectifs de développement des énergies renouvelables afin de tenir les engagements d’un scénario à plus de 40 % d’énergie renouvelable à l’horizon 2030. Aujourd’hui, la France refuse de promulguer la loi de programmation énergétique et d’y inscrire un objectif chiffré d’énergie renouvelable. Tous les moyens publics doivent être investis dans cette voie : sobriété, efficacité, développement des renouvelables !

    Ce dimanche 28 avril vous serez à Golfech où aura lieu une manifestation non seulement pour commémorer l’accident terrible de Tchernobyl mais pour aussi dire « Stop » aux réacteurs actuels et surtout refuser ce projet d’implanter deux nouveaux réacteurs EPR pour lesquels M. Baylet, président de la communauté de communes des deux Rives, a candidaté. 

    La construction de nouveaux réacteurs de type EPR est une chimère. L’EPR de Flamanville devait coûter 3,3 milliards d’Euros mais la facture a déjà dépassé 20 milliards à ce jour 12 ans de retard et toujours pas de mise en service. Même trou financier en Finlande où l’EPR va coûter aussi 11 milliards et 13 ans de retard sur le planning initial ! Le délai de mise en service de potentiels réacteurs ne nous permettra pas d’agir suffisamment vite pour tenir les objectifs climatiques. Dans ce dossier, M. Baylet semble s’emballer à l’idée d’une dépense faramineuse d’argent pour les travaux de construction, une obsession pour les entreprises de travaux publics qui se ferait au détriment des populations locales (…)

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  2. PAC : von der Leyen et l’agrobusiness sont-ils au dessus de la démocratie ?

    Jeudi 25 avril prochain, sous la pression des États membres et de l’agrobusiness, le Parlement s’apprête à démanteler les rares protections environnementales et climatiques de la Politique agricole commune (PAC).

    La présidente PPE de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en pleine campagne pour sa réélection, a fait feu de tout bois. Les propositions de la Commission ont été faites sans aucune étude d’impact, dans le cadre d’une procédure accélérée, avec de multiples entorses aux règles.

    Benoît Biteau, 1er vice-président de la commission de l’agriculture et du développement rural, réagit :

    Face à cette offensive sans précédent de la part de la présidente de la Commission, en réalité une politicienne conservatrice en campagne, le groupe Verts-ALE est sur tous les fronts pour défendre les paysannes et les paysans, l’environnement et la démocratie européenne.
    Nous portons une résolution, un amendement de rejet et des propositions alternatives pour répartir justement les aides de la PAC et protéger le revenu des agricultrices et des agriculteurs.
    Le problème n’est pas que technique et agricole. Nous sommes face à une vraie question démocratique. Les propositions de la Commission engagent l’argent des citoyennes et des citoyens européen·ne·s, elles doivent être débattues publiquement et de façon informée. Nous ferons donc une nouvelle demande de débat.
    Le service juridique du Parlement européen, qui travaille pour l’ensemble des Européennes et des Européens a produit un avis. Ses conclusions doivent servir à la prise de décision des député·e·s. Il apparaît dans cet avis que le Parlement européen risque de valider cette proposition sans avoir les éléments nécessaires pour juger.
    Le fait d’être en précampagne électorale n’autorise ni Mme von der Leyen ni les États membres à agir en dehors des règles. On ne joue pas avec plus de 350 milliards d’euros d’argent public !
    C’est en connaissance de cause que j’ai pris la décision de rendre public cet avis dont la confidentialité n’est pas justifiée.

    Pour en savoir plus :

    Le 12 mars 2024, la Commission européenne a proposé, par acte délégué, d’affaiblir la protection des prairies permanentes (BCAE 1 de la PAC) qui sont des puits de carbone indispensables pour lutter contre le changement climatique.
    Le 15 mars 2024, la Commission européenne a décidé d’aller encore plus loin en proposant, par la procédure législative ordinaire, de détricoter plusieurs éléments de la conditionnalité environnementale de la PAC comme la rotation des cultures (BCAE 7), la protection des sols agricoles (BCAE 5 et 6) et des éléments paysagers favorables à la biodiversité (BCAE 8). Elle veut également réduire les contrôles et les pénalités en cas de non-respect des règles environnementales.

    Benoît Biteau

  3. Les Écologistes soutiennent Anne Vignot et Marie-Guite Dufay face à la haine du RN

    Le dimanche 7 avril, deux femmes ont brandi des pancartes associant migrants et violeurs pendant le carnaval de Besançon, amenant Anne Vignot, la maire écologiste, à déposer plainte pour incitation à la haine. Elle a ensuite été victime d’un harcèlement ciblé et coordonné d’une extrême violence sur les réseaux sociaux, et a déposé plainte pour cyber harcèlement. Nous lui apportons tout notre soutien face au déferlement de haine. 

    Nous dénonçons également fermement la mise en scène et les provocations abjectes lors de la séance  du Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté qui s’est tenue à Dijon le 11 avril 2024.

    Une vision raciste des violences sexistes et sexuelles…

    Le groupe d’extrême-droite, mené au Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté par Julien Odoul, a fait preuve de violence politique et symbolique en brandissant des pancartes avec le slogan “violeurs étrangers dehors”.  

    Ces pancartes s’inscrivent dans une rhétorique raciste et viriliste qui vise à dépeindre les hommes étrangers et/ou racisés comme des personnes qui agressent et violent par nature et à vouloir expliquer que leur nature est profondément dangereuse car issue d’une culture différente qui normaliserait les violences sexistes et sexuelles.  Nous nous opposons fondamentalement à cette vision fantasmée et réductrice, qui veut faire oublier que le patriarcat est un système présent partout et qui n’a pas de couleur ou d’origine ethnique. C’est un fléau que l’on retrouve dans l’ensemble des parties et des cultures du monde, et la France n’y fait pas exception. 
    … promue par des anti-féministes notoires

    L’idéologie réactionnaire de l’extrême-droite visant à nier les droits des femmes, s’illustre par  les votes de leurs élu•es au niveau national comme européen. 

    C’est ainsi que l’on voit le vrai but de ces pancartes : l’instrumentalisation inacceptable de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et pour les droits des femmes à des fins racistes. 

    Le viol est un crime, peu importe l’origine supposée ou réelle de son auteur. 

    Ces violences sont systémiques et sont présentes dans toutes les sphères de notre société. Le Haut Comité pour l’Égalité (HCE)  démontre que dans 97% des cas les auteurs de VSS sont des proches des victimes. Elles ne viennent pas d’un ailleurs ou d’étrangers qui sont pour l’extrême-droite les boucs émissaires de tous les maux de la société.

    Malgré la nouvelle formule, le même fond rance contre lequel Les Écologistes se battent pied à pied

    Le RN  prouve encore une fois qu’il n’a pas rompu avec son idéologie raciste, xénophobe, violente et discriminatoire. Il s’inscrit encore et toujours en dehors du champ républicain.  

    Rappelons aussi que c’est dans cette même enceinte régionale, sous des prétextes déjà fallacieux, que le même Julien Odoul avait pointé une mère accompagnatrice d’élèves en visite et l’avait humiliée car elle portait le voile.  

    Un.e  représentant.e de la Nation se permettant des propos et des écrits racistes dans une assemblée régionale est indigne de sa fonction. 

    Les Écologistes rappellent que le racisme n’est pas une opinion, mais un délit. Nous devons le combattre partout, tout le temps et mettre face à la loi et ses conséquences celles et ceux qui se permettent de le propager.   

    Nous apportons notre entier soutien aux élues qui ont déposé plainte, Anne Vignot, maire Les Écologistes-EELV de Besançon et Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Nous continuerons à leurs côtés de nous élever contre le racisme décomplexé dont Julien Odoul semble avoir fait sa marque de fabrique. 

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole Les Ecologistes – EELV

    La commission Antiracisme 

    La commission  Lutte contre l’Extrême-droite 

    La commission Féminisme

  4. Non aux pratiques illégales de la police aux frontières

    Le 23 mars dernier, le journal Le Monde a publié une enquête réalisée avec leurs partenaires de Lighthouse Reports qui documente et révèle, vidéos à l’appui, les pratiques illégales de la police dans le nord de la France.  

    Les images et documents récoltés, montrent comment la police agit pour empêcher les départs vers l’Angleterre à savoir des interpellations en pleine mer ou des demandes faites aux équipes de sauvetage de « crever les boudins gonflables [des] pneumatiques ». Ces techniques sont interdites car très dangereuses, avec  un grand risque de noyade. De fait, le reportage du Monde transcrit des témoignages de personnes qui figuraient à bord de ces embarcations en passe de chavirer : « on était à plusieurs dizaines de mètres des côtes quand un bateau pneumatique avec cinq ou six policiers s’est approché et a crevé notre embarcation. J’avais de l’eau jusqu’à la poitrine, c’était très dangereux » raconte Ziko, somalien de 16 ans. 

    Ce que montre cette enquête est insupportable et intolérable. Nous ne pouvons pas accepter que la Police de la République s’adonne à ces pratiques criminelles, d’autant plus sur fond de xénophobie institutionnelle. Sur le littoral de la Manche, ces agissements sont une conséquence du traité du Touquet, une forme de sous-traitance dans la gestion de la frontière Britannique, puisque  la France s’est engagée à renforcer ses contrôles sur la frontière avec le Royaume-Uni. 

    En réaction, nous apportons notre soutien à la de demande de création d’une commission d’enquête déposée par des député·es des partis de la NUPES, sur proposition d’Elsa Faucillon, quant aux répercussions du traité du Touquet sur l’action publique et qui viserait à analyser les pratiques de la police aux frontières et les dépenses budgétaires liées à cette politique publique et trouver les moyens d’assurer le respect des droits et libertés fondamentales des personnes exilées. 

    Les Écologistes restent résolument attaché·e·s au respect des droits et libertés fondamentales. Les personnes en exil, vulnérables et qui n’ont d’autres solutions pour trouver des conditions de vie décentes que d’entreprendre des parcours dangereux, ne doivent pas être les victimes de pratiques déshumanisantes. Les politiques migratoires européennes les condamnent à mort dès le plus jeune âge. Rappelons que selon le projet Missing Migrants,  248 personnes sont décédées entre la France et l’Angleterre. Début mars c’est l’enfant Rola, 7 ans, qui s’est noyée au large de Calais alors qu’elle tentait la traversée de la Manche avec ses parents. 

    Nous réclamons que soient remises au centre de nos politiques les valeurs de l’accueil et de l’hospitalité et nous ne cesserons de nous battre pour sortir de la logique sécuritaire, y compris au niveau européen. L’Europe ne peut plus être une forteresse et doit retrouver son humanisme initial.

    Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-parole Les Ecologistes – EELV

    La Commission Immigration Les Ecologistes – EELV

  5. Pour une paix durable au Moyen-Orient, la seule force acceptable est celle du droit international

    Dans la nuit du 13 au 14 avril, suite au bombardement de son ambassade à Damas, l’Iran a riposté par l’envoi de drones et de missiles contre  Israël. Cette attaque marque un nouveau tournant et fait peser de lourdes menaces sur l’évolution de la situation dans la région. Nous condamnons avec force tant l’attaque de l’Iran sur Israël, que la frappe israélienne contre le consulat iranien à Damas le 1er avril qui a fait 16 morts. Cette escalade de violence est irresponsable et nous appelons toutes les parties à la retenue.

    Si des actes forts ne sont pas posés en urgence, c’est un embrasement de la région qui risque d’advenir, dont les conséquences sont incalculables et dont les populations civiles en paieront le prix. Ces populations luttent déjà pour leurs vies et contre des régimes cyniques et sanguinaires. 

    Nous ne supportons plus de voir le droit international bafoué. Le gouvernement israélien n’a respecté aucune des mesures de l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 26 janvier dernier, et ce dans la continuité de son mépris de toutes décisions de l’ONU.

    Nous ne supportons plus de voir le Conseil de sécurité de l’ONU être réduit au rang de spectateur passif. 

    Nous ne supportons plus de voir l’Union européenne et la France se contenter de belles paroles sans lendemain ni mesures concrètes.

    Il est temps de poser des actes forts et nous sollicitons de ces derniers qu’ils exigent, sous peine de sanctions :   

    • Respect du droit international 
    • Cessez-le-feu immédiat et permanent pour mettre fin au génocide en cours à Gaza
    • Libération des otages israélien·nes détenu·es par le Hamas 
    • Libération des prisonnier·e·s palestinien·ne·s détenu·e·s arbitrairement et en dehors des règles du droit international
    • Fin de la colonisation 
    • Reconnaissance de l’Etat palestinien sur les frontières de 1967
    • Créer un cadre pour donner des garanties de sécurité aux populations de la région

    Il est temps que la France et l’Union européenne retrouvent une voix forte et singulière dans le concert des nations et prennent des initiatives pour ramener la paix. Il est temps que la seule force employée pour résoudre les conflits au Moyen Orient,  comme ailleurs, soit celle du droit international. 

  6. Fukushima, pollution radioactive sans fin : Publication de l’étude des Verts/ALE sur le rejet des eaux de la centrale de Fukushima Daiichi dans le Pacifique

    Fukushima, pollution radioactive sans fin

    Publication de l’étude des Verts/ALE sur le rejet des eaux de la centrale de Fukushima Daiichi

    dans le Pacifique

    La délégation française du groupe des Verts/ALE au Parlement européen a sollicité  la CRIIRAD pour effectuer une analyse critique sommaire du rejet des eaux radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi, afin de répondre de manière synthétique à un certain nombre de questions régulièrement posées, et apporter clarification et mise en perspective

    Le 11 mars 2011, un séisme, puis un tsunami ont provoqué l’une des plus grandes catastrophes nucléaires de l’histoire, entraînant la fusion de trois  des six réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daiichi au Japon. 12 ans plus tard, le déversement des eaux de la centrale dans le Pacifique pose de nombreuses interrogations.

    Pourquoi faut-il tant d’eau pour Fukushima ? Quels sont les éléments radioactifs rejetés par la centrale dans le Pacifique ?  Quels en sont les impacts sur la biodiversité marine ? Quels sont les risques de la banalisation des pollutions radioactives des eaux, à Fukushima et ailleurs, en France notamment ? Tant de questions auxquelles tente de répondre cette étude.

    François Thiollet, député européen Verts/ALE : “Ce rapport montre que Fukushima est une catastrophe en cours dont on a absolument aucune idée de la façon dont elle sera réglée ni du temps que cela prendra. Il est regrettable que la dissémination de la pollution radioactive artificielle soit aujourd’hui tant banalisée et ses conséquences sur la biodiversité, notamment marine, si peu renseignées. J’ai une pensée pour Michèle Rivasi qui s’était battue pour la mise en place de relevés stricts de radioactivité des produits importés de Fukushima et ses environs. ”

    L’étude de la CRIIRAD :

    Caroline Roose

    François Thiollet

  7. Normes environnementales : le nouveau bouc émissaire des idéologues de dérégulation

    Le Parlement européen s’est prononcé le 11 avril sur la procédure d’urgence réclamée par la commission de l’agriculture afin de pouvoir voter, lors de la dernière session plénière de ce mandat (22-25 avril), les suppressions, exemptions et dérogations aux règles environnementales encadrant la Politique agricole commune (PAC), proposées par la Commission européenne le 15 mars dernier.

    Le groupe Verts-ALE s’est opposé fermement à cette initiative législative qu’il estime infondée et problématique du point de vue démocratique.

    Déclaration de Benoît Biteau, premier vice-président de la commission de l’agriculture et du développement rural :

    « Le cœur du malaise agricole qui s’exprime aujourd’hui, c’est la question des revenus. Les quelques exigences environnementales conditionnant l’octroi des aides de la PAC, et qui n’ont d’ailleurs pas encore eu le moindre impact sur le terrain, n’y sont pour rien. Les modifications proposées par la Commission relèvent de la démagogie !
    Non seulement elles ne répondent pas au problème réel des revenus des agriculteurs et des agricultrices, mais, en plus, elles vont à l’encontre des objectifs environnementaux de la PAC qui visent à promouvoir une gestion efficace des ressources naturelles, à restaurer la biodiversité, à atténuer le changement climatique ou encore à adapter l’agriculture à ce changement. Autant de mesures éminemment urgentes dont dépendent la survie du secteur et notre sécurité alimentaire.
    La manœuvre politique est d’autant plus flagrante avec l’activation de la procédure d’urgence qui court-circuite les procédures démocratiques habituelles. S’affranchissant de toute évaluation économique, sociale ou agro-écologique préalable, nos institutions se préparent donc à distribuer de l’argent public sans obligation de respect des normes environnementales élémentaires. Et ce pour le grand bonheur de l’agrobusiness qui continuera à engranger des profits sur le dos des agricultrices et des agriculteurs et des consommatrices et  des consommateurs. »

    Benoît Biteau

  8. Inscription de l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux

    L’inscription de l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux a été votée, une nouvelle fois, au Parlement européen.

    Jeudi 11 avril, les député·e·s européen·ne·s ont adopté une résolution demandant que les droits sexuels et reproductifs soit inclus dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Le rapport dénonce le fait que certains États membres disposent encore de lois très restrictives interdisant l’avortement sauf dans des circonstances strictement définies. La droite et l’extrême droite ont tenté d’amoindrir l’ambition du texte en excluant la mention d’un droit d’accès à des avortements sûrs et légaux. Le groupe Verts/ALE est, depuis longtemps, engagé dans la lutte pour la légalisation de l’avortement dans tous les États membres et pour l’accès de toutes et tous à des soins de santé sexuelle et reproductive sûrs et adéquats.

    Déclaration de Gwendoline Delbos-Corfield, députée européenne, cheffe de file en commission des droits des femmes et de l’égalité des genres, ainsi qu’en commission des affaires constitutionnelles :

    « Le droit fondamental à l’avortement fait l’objet de restrictions et d’atteintes au sein de l’Union européenne. Refuser le droit à l’avortement constitue une violence fondée sur le genre et une violation des droits. Il est temps de protéger constitutionnellement les droits sexuels et reproductifs dans toute l’Union européenne. Cette résolution réaffirme le vote des parlementaires à l’automne 2023.
    Le groupe Verts/ALE s’est battu pour le droit à l’avortement à chaque occasion, comme pour l’accès garanti à la contraception et la promotion de l’éducation sexuelle. Dans toute l’Europe, les femmes se voient refuser le droit de disposer de leur corps. Certaines d’entre elles payent de leur vie le fait les médecins ont peur de leur prodiguer des soins vitaux sous la forme d’avortements médicamenteux.
    Avoir réussi, de nouveau, aujourd’hui, à confirmer une majorité de parlementaires pour ces droits est un signal inédit et extrêmement important. De nombreux obstacles subsistent en matière de santé sexuelle et reproductive dans l’Union européenne, en particulier pour les femmes et les groupes vulnérables. Les gouvernements réfractaires doivent entendre cette voix venue des représentant·e·s des citoyen·ne·s. En Pologne, à Malte, en Italie, en Slovaquie, en Roumanie, les choses doivent changer. Et, ailleurs, des moyens suffisants doivent assurer la réalité effective de ces droits.

    Gwendoline Delbos-Corfield

  9. Pacte migratoire : recul des droits humains, trahison de nos valeurs

    Le 10 avril, le Parlement européen a entériné son Pacte asile migration. Malgré les efforts des écologistes pour une refonte totale du système de Dublin, l’alliance formée par les socialistes, les libéraux et la droite européenne n’a pas hésité à adouber ce Pacte, témoignant ainsi de la victoire idéologique des pensées de l’extrême droite. Nous vivons un recul des droits humains, une trahison de nos valeurs. Il est urgent que l’Union européenne renoue avec ses valeurs humanistes et de solidarité.

    Pour Marie Toussaint, eurodéputée écologiste :

    « Ce pacte consacre les pires idées de l’extrême droite et est un véritable recul au regard du droit international. Il organise la privation des libertés des personnes exilées, hommes, femmes et enfants confondus. Sa rédaction soulève de nombreuses incohérences sur le plan légal, faisant craindre des violations massives des droits fondamentaux et des procédures judiciaires sans fin lors de son application. Ce texte constitue une violation indigne des conventions des droits de l’enfant.

    Le Pacte est d’une violence inouïe pour toutes les personnes en quête de refuge arrivant dans l’Union européenne. Après s’être lancées sur les routes de l’exil, au péril de leur vie, elles se trouveront confrontées à des détentions généralisées aux frontières extérieures, à un tri et fichage massif dès l’âge de six ans, à une remise en cause de leur droit d’asile avec des procédures longues, complexes, aux délais peu clairs, sans garanties procédurales, des motifs d’irrecevabilité étendus, etc. Le texte renforce par ailleurs la « fiction juridique de non-entrée » qui vise à considérer une personne comme non présente sur le sol d’un État alors même qu’elle y est physiquement. Leur seul but est de s’affranchir du droit et de faciliter sa déportation.

    Par ailleurs, alors que la réforme proposée avait pour objectif principal de réformer le système d’accueil de Dublin, le Pacte maintient finalement la pression sur les États aux frontières extérieures de l’Union européenne (Italie, Grèce, Chypre…). Si pour la première fois, un nouveau mécanisme de solidarité contraignant a été voté, la « première entrée » reste le critère de responsabilité par défaut et la relocalisation n’est pas prioritaire. Les États européens pourront également recourir à l’externalisation de leurs responsabilités d’accueil à des « pays tiers » avec pour seul objectif de limiter l’arrivée des personnes exilées en Europe.

    Tout cela pour quoi ? Pour répondre à la logique absurde d’un soi-disant « appel d’air » des personnes exilées, théorie qui est systématiquement contredite par la réalité scientifique et le travail des chercheuses et chercheurs sur ce sujet.

    Nous sommes une nouvelle fois face à une banalisation du discours d’extrême droite qui s’opère. Le Pacte se concentre quasi uniquement sur la lutte contre les migrations, plutôt que sur le développement de voies légales de migration, l’intégration des personnes exilées et la protection de leurs droits. Je regrette, d’ailleurs, profondément que les groupes politiques majoritaires aient refusé un vrai débat sur le sujet en plénière. Nous continuerons à nous battre pour défendre cet idéal d’une Europe solidaire et accueillante, une Europe de la paix et de la Justice pour toutes et tous.« 

    Les votes des différents groupes du Parlement européen sur certains dossiers

    L’intervention en plénière de Saskia Bricmont, députée écologiste belge

    Marie Toussaint

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