Accueil Actualités Vouloir que les médecins s’installent à la campagne c’est bien mais les amener à s’installer tout simplement c’est mieux.

Vouloir que les médecins s’installent à la campagne c’est bien mais les amener à s’installer tout simplement c’est mieux.

Lundi de la députée / Santé en milieu rural le 7 mars 2016 Monsaguel

Un thème qui a mobilisé avec une cinquantaine de personne dans la salle mise à disposition par la Mairie.

Le Dr Michel Lomprez d'Issigeac a accepté d'être le témoin de cette rencontre. Vous pouvez consulter son document support en cliquant ici : “Medecin de campagne et fier de l'être”

Brigitte Allain revient sur cette réunion riche d'enseignements :


Vouloir que les médecins s’installent à la campagne c’est bien mais les amener à s’installer tout simplement c’est mieux.

Valoriser la médecine générale, réadapter la rémunération des médecins et leur protection sociale, Ne pas alourdir les contraintes administratives qui détournent le médecin de son cœur de métier : SOIGNER. C'est la conclusion du témoignage du Dr Lomprez lors de cette réunion à Monsaguel.

Parlant de son expérience, il a évoqué les évolutions du métier de médecin, des convictions qui l'ont animé, de ses rêves de succession devenus cauchemars et de ses analyses pour pour permettre le maintien de ce service public de santé sur tout le territoire national.

Convaincu que c'est en participant à la formation de jeunes médecins qu'il assurerait sa succession, il a accueilli des internes depuis de nombreuses années. Mais l'ARS plaide pour pourvoir en priorité la ville de Bergerac qui est plus déficitaire que le canton d'Issigeac.

Des avantages fiscaux sont donnés aux médecins qui s' installent dans les zones défavorisées et les zones de Revitalisation Rurale.

Ces choix ne prennent pas du tout en compte le fait que les nouvelles générations de médecin aspirent à d'autres conditions de vie et de travail que celles dans lesquelles il a pratiqué et pratique encore son métier. Exercer est vécu comme une mission de service public de santé, voire un sacerdoce, ce qui est admis par tous lors de son installation.

Ainsi pour remplacer des médecins de campagne qui font plus de 50 heures par semaine, le numerus clausus, certes augmenté, ne suffit pas pour que les médecins d'aujourd'hui, à 80 % des femmes, répondent aux besoins d'une population rurale croissante et vieillissante.

Pour remplacer un médecin partant à la retraite, il faudrait 1,5 à 2 postes créés. On est loin du compte ! Les patients attendent longtemps pour un rendez-vous et s'exaspèrent des retards pris aux consultations augmenté du fait que leur suivi est plus espacé.

En effet, notre région est un pays de prédilection choisi par les retraités, qui au delà des problèmes de santé cumulent aussi des besoins sociaux dont les médecins de campagne assurent, sinon la coordination, un vrai relais de terrain.

Les jeunes praticiens de santé, médecins et infirmiers, comparent les contraintes horaires, les responsabilités, les revenus réels et préfèrent du coup pratiquer la médecine hospitalière à la médecine indépendante. En effet, si un médecin fait le choix de travailler 35 heures, ce qui correspond à une aspiration des jeunes actuellement, cela permettrait de proposer un meilleur service de santé , de coordination et de prévention mais le montant conventionnel de la consultation à 23 € , et des conditions sociales passéistes, mérite d'être réinterrogé par rapport à une reconnaissance de la spécialisation de généraliste aujourd'hui reconnue.

Le métier de médecin évolue dans le même sens que la société.

Aujourd'hui, les jeunes , hommes et femmes, ruraux et urbains, médecins, artisans ou agriculteurs, indépendants ou salariés, veulent vivre plus qu'à travers leur métier. »