Un projet alimentaire territorial en bergeracois c’est possible
Réunion publique de la Force 15 décembre 2014
L’approvisionnement local en produits bio pour la restauration collective : l’exemple de la Fondation JOHN BOST et de la plateforme Isle Mange Bio
Monsieur Poussard est responsable des achats à la Fondation JOHN BOST de la Force.
L’introduction de produits Bio s’est faite suite au Grenelle de l’environnement. Cette loi -cadre votée en Juillet 2009 prévoyait un objectif de 20% de produits Bios en 2012 dans les cantines.
Depuis maintenant 4 ans, la fondation John Bost a introduit des produits BIOS dans les menus et s’approvisionne aujourd’hui auprès de la plateforme ISLE MANGE BIO. Les produits issus de l’agriculture BIO représentent aujourd’hui 8% sur l’ensemble des aliments qui compose les menus de la Fondation. Sont servis 560 000 repas par an.
Les conditions à réunir pour que « ça marche », Monsieur Poussard a insisté sur les points suivants :
- L’acceptation de la prise de risque : aller vers des pratiques nouvelles constitue toujours un risque à assumer d’autant que la Fondation a exclu les pénalités vis-à-vis des producteurs
- La très forte implication et motivation des professionnels de la Fondation
- Des engagements réciproques entre la Fondation et la plateforme « tenus «
- La nécessaire structuration et professionnalisation des producteurs pour approvisionner un centre aussi important : logistique, facturation, agréage …
- Le changement d’habitude des consommateurs « une poire un peu mâchée reste bonne » !
La plate forme ISLE Mange Bio : un outil collectif indispensable pour répondre à l’approvisionnement en restauration collective
Anne le Maout est maraîchère et administratrice de la plateforme, Héloïse Coriton salariée
Les producteurs sont au nombre de 60 dont un grand nombre de maraîchers. Ils ont vite senti la nécessité d’une part de s’organiser collectivement, d’autre part de se professionnaliser sur l’aspect logistique pour travailler avec un centre comme JOHN BOST. C’est une salariée qui assure la logistique : réception des commandes, planification des besoins, des livraisons, facturation. Il s’agit d’un travail à part entière que les producteurs ne peuvent pas assumer. « Ils sont dans leur champs »
L’existence de cette plateforme permet aussi de développer l’agriculture Bio et offre des possibilités quant à de nouvelles installations sur le territoire.
Les freins et les contraintes évoqués lors des échanges :
- Le temps : structurer une filière d’approvisionnement prend du temps, changer des habitudes prends du temps, former les cuisiniers prend du temps
- La volonté et l’implication des élus et des professionnels sont essentielles : les projets avancent là où il y a une volonté ; Le témoignage du maire, Martin Slaghuis, de Badefols sur Dordogne qui a introduit des produits Bios dans la cantine de sa commune depuis cette année l’a démontré.
- Le code des marchés publics contraignant avec la barre des 15 000€ : obligation de « trouver un subterfuge administratif. »
- Le foncier : Anne Le Maout, Jacques Chèvre, Trésorier de terre de Liens Aquitaine, Christian Saubadu et Brigitte Allain ont insisté sur cette question centrale. Comment en effet assurer l’approvisionnement local en restauration collective si la vocation nourricière des terres agricoles n’est pas préservée, si les ceintures vertes autour des villes ne sont pas une priorité ? Une prise de conscience est urgente à l’heure où la ville de Bergerac a décidé de passer en régie.
Brigitte Allain a cité l’exemple de la mairie de MOUANS EN SARTOUX (Alpes Maritimes) qui dispose même aujourd’hui d’une ferme en régie.
Le coût des repas : il y a souvent une augmentation du coût matière (représente environ 30% du coût global d’un repas) mais Héloïse Coriton a fortement insisté la démarche globale qui permet de revoir les menus et de cuisiner différemment.Le maire de Badefols a mis en avant le zéro gaspillage.
Les témoignages et les échanges ont mis en avant que la question de l’approvisionnement local en restauration collective renvoyait à une question de choix de société, de démarche globale, de prise en compte des effets positifs sur la création d’activité, sur la santé des jeunes générations entre autre.
Dans un monde « où on peut se sentir victimes de décisions prises en haut, s’organiser sur son territoire permet de ne pas être victimes mais acteurs » a conclut Brigitte ALLAIN.
Pour aller plus loin :
Guide édité par le ministère de l’agriculture http://agriculture.gouv.fr/approvisionnement-local-restauration-collective
Le Projet alimentaire territorial sur le blog de Brigitte ALLAIN http://brigitteallain.eelv.fr/pat/
L’exemple de MOUANS en SARTOUX