Accueil Revue de presse Réussir le Perigord « Associer les consommateurs à notre combat » Maintien droits de plantation

Réussir le Perigord « Associer les consommateurs à notre combat » Maintien droits de plantation


« Associer les consommateurs à notre combat »
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Un bras de fer, commencé dans l’ombre des instances européennes, pourrait bien se poursuivre en pleine lumière. La Commission européenne veut libéraliser le marché du vin en supprimant les droits de plantation le 31 décembre 2015, avec possibilité d’un délai qui reporterait l’échéance au 31 décembre 2018. Ce serait supprimer un outil de régulation qui a fait ses preuves, mais pas seulement. Les viticulteurs y voient un risque de surproduction à court terme. Ils y voient aussi la fin d’une viticulture familiale, faisant vivre de nombreuses familles si on compte les emplois induits, et tout ce que cela implique sur le paysage et l’environnement.
Des groupes se sont constitués autour de la défense des droits de plantation. Les États membres producteurs font bloc contre la décision de Bruxelles. Au sein des instances européennes, le consensus n’est pas acquis. En effet, comme l’a rappelé Catherine Grèze, députée européenne, invitée par la députée Brigitte Allain à s’exprimer sur le sujet, lundi à Pomport : « notre intergroupe viticulture a déposé un amendement pour le maintien des droits de plantation et le Parlement européen s’est finalement prononcé contre leur libéralisation. »
Une position que ne partage pas Dacian Ciolos, le président de la Commission européenne qui a le soutien de pays non producteurs.
Groupe de réflexion
Un groupe de réflexion a été désigné pour trancher. Il y a une semaine, il rendait ses conclusions et proposait de maintenir les droits de plantation pour les vins AOC/IGP, mais pas pour les vins sans indication géographique (vins de table). Ce qui ne change pas grand-chose pour la filière viticole puisque cette liberté totale va créer une concurrence déloyale et ouvrir la porte aux vins industriels. « La profession viticole est proche de l’état de guerre car rien n’empêchera de venir planter des vignes sur les zones d’appellation ou à proximité », s’emporte Pascal Bobillier-Monnot, directeur de la Confédération nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à appellations d’origines contrôlées (Cnaoc).
En Dordogne, les présidents de l’interprofession (CIVRB), de la Fédération des vins du Bergeracois (FVB) et de la Fédération des vins AOC de Dordogne et du Lot-et-Garonne, respectivement Michel Delpon, Paul-André Barriat, Daniel Hecquet, ont pris la parole à la tribune pour dire leurs inquiétudes. Ils veulent associer les consommateurs et les médias à leur combat pour la sauvegarde d’un « capital financier, intellectuel, humain qui a demandé des efforts, lesquels seront réduits à néant par la suppression de toute régulation », ont-ils plaidé. Dans la salle, plusieurs intervenants ont dit tout le mal qu’il pensait de cette suppression.
Brigitte Allain a souhaité de son côté « populariser » le sujet en lançant son « appel de Dijon ».C’est le nom d’une mobilisation née en Bourgogne en mars 2012 visant à créer une chaîne d’opposants à la suppression des droits de plantation. Des rendez-vous ont été fixés : le premier aura lieu le 7 novembre à Bruxelles où les présidents de Régions sont appelés à sensibiliser la presse nationale. Avant une mobilisation générale début décembre.
Nelly Fray

En chiffres
15 États membres produisent du vin sur les 27 pays de l’Union européenne

42 000 hectares aire de production potentielle en Bergeracois pour 11 500 ha de vignes AOC