Réponse de Mme Allain aux interpellations « Mourir dans la dignité »
Madame, Monsieur,
Vous avez sollicité mon soutien actif afin d'initier un débat public sur la fin de vie et d'autoriser le droit de mourir dans la dignité.
Je tenais à vous remercier pour votre sollicitation et votre mobilisation en direction des parlementaires. C'est en effet un sujet sensible car il touche à notre conception de la vie, de la mort, de la solidarité, de la liberté et enfin de la dignité.
La souffrance physique et morale des personnes peut être approchée par l’entourage ou les personnels soignants, mais jamais elle ne peut jamais être ressentie et donc véritablement comprise.
Nous touchons là le domaine de l’intime, au plus profond de nous-même. Chacun d’entre nous, confronté à cette situation et décision ultime de vie ou de mort, restera définitivement seul. C’est l’élément essentiel qui guide ma réflexion personnelle, celui qui prime sur toutes les autres.
Seule la personne concernée peut et doit décider de son destin. Nul, dans cette circonstance, ne pourra prétendre se substituer à elle.
En 2005, la loi Leonetti avait permis d’avancer sur ce difficile sujet, en apportant certaines réponses telles que l’interdiction de l’acharnement thérapeutique par exemple. Toutefois, nombreuses sont les personnes en fin de vie qui se heurtent à une insuffisance de ce texte.
Je soutiens vos initiatives, et je l’ai réaffirmé durant ma campagne.
Bien entendu, il appartient à la société de prendre toutes les précautions qui s’imposent pour ne pas commettre d’erreur irréparable. En particulier il est impératif de s’assurer que la personne concernée, l’entourage de la personne et l’autorité médicale sont à la fois parfaitement informés et en total accord.
L’exercice est périlleux et sans doute incertain, mais cela ne doit pas nous faire oublier l’essentiel, le droit imprescriptible de chacun à rester maître de son destin.
Soyez assurés que je ne manquerai pas de défendre vos positions quand cette question sera à l'ordre du jour de notre prochaine session parlementaire.
1 commentaire(s)
Je ne comprends pas votre référence au ‘droit imprescriptible de chacun à rester maître de son destin’.
La vie n’est pas faite que de maîtrise. Elle est pour moi acceptation des joies et des peines, des succès et des échecs, des autres parfois si différents de nous.
Ce qui est indigne, c’est de rester seul ! C’est une forme désespérante de misère et de souffrance. Pour ma part, je ne crois pas que le combat contre la solitude soit la liberté de choix de mourir… c’est une éducation sociétale de solidarité renforcée, c’est un surcroît de présence et d’attention qui permet à l’homme ou la femme en souffrance de se sentir aimable, soutenu, estimé, aimé, … malgré son apparente indignité ! Ne rendons pas notre société inhumaine, ne nous trompons pas de combat.