Accueil à l'Assemblée Réponse de Brigitte Allain à la pétition : Refusez le budget militaire

Réponse de Brigitte Allain à la pétition : Refusez le budget militaire

 

J’ai pris connaissance de la pétition « Mesdames et Messieurs les parlementaires, refusez le budget militaire 2013 », que vous avez signée, et vous remercie de m’offrir l’occasion d’exprimer ma position sur le budget de défense 2013.

 

Conformément au projet de loi de finances 2013, les dotations budgétaires de la mission « Défense » pour l’année à venir sont maintenues, en valeur, au niveau de 2012 : 31,4 milliards d’euros (hors pensions). Ce poste de dépenses demeure certes considérable, mais je note avec satisfaction que, de tous les ministères concernés par les restrictions budgétaires, celui de la Défense est le plus affecté.

 

Compte tenu de la hausse des prix, ce budget traduit en effet, en volume, une baisse substantielle d’environ 2% (600 millions d’euros). De plus, conformément à la trajectoire prévue par l’actuelle loi de programmation militaire, les armées seront, cette année encore, soumises à d’importantes restructurations: 7 234 militaires qui partiront à la retraite ne seront pas remplacés. Outre les soldats issus des services de santé (moins de 510, selon le ministère de la Défense), c’est l’ensemble des unités de soutien qui est concerné par cette réforme destinée à réaliser des économies durables. Enfin, le ministère de la défense s’est engagé à réduire de 7% ses dépenses de fonctionnement courant en 2013.

 

A mon sens, ces mesures traduisent un réel effort du ministère de la Défense en vue de la réduction des déficits publics. Désireuse de saluer les orientations de ce budget de transition qui contribue à l’effort national sans mettre en péril l’emploi dans le secteur des industries de défense, je le soutiendrai par mon vote.

 

Par ailleurs, vous dénoncez la persistance, dans ce budget, de la priorité accordée aux équipements. Les députés écologistes, vous le savez, soutiennent une politique de désarmement nucléaire multilatéral. Dans ce sens, les écologistes sont également favorables à un transfert progressif de l’arsenal nucléaire français dans une défense européenne. Dans l’immédiat, ils souhaitent l’abandon des programmes de modernisation les plus coûteux.

 

Notre groupe parlementaire ne manquera pas de promouvoir certaines orientations en matière de défense : au cours des débats, et par nos amendements, nous dénoncerons notamment la sanctuarisation des crédits alloués à la dissuasion (environ 3,5 Mds d’euros pour l’année à venir) qui traduit une perception obsolète des menaces de la France et fragilise notre position vis-à-vis du traité de non-prolifération. Je note au passage que l’opposition des écologistes au nucléaire est constante et cohérente : nous souhaitons une sortie progressive du nucléaire civil comme militaire. La France est en effet le pays le plus nucléarisé au monde pour la production d’électricité.

 

Nous encouragerons enfin la mutualisation de nos moyens militaires, notamment avec notre voisin allemand, afin de d’optimiser notre outil de défense et d’en réduire les coûts tout en soutenant le projet d’une Europe fédérale.

La participation des écologistes à la majorité est le fruit d’une logique de partenariats, fondée sur un compromis dynamique. C’est ce compromis qui a permis l’alternance, et la présentation d’une loi de finances 2013 qui tranche avec l’injustice fiscale, l’irresponsabilité des avantages accordés aux plus favorisés et l’absence de priorité à l’éducation qui caractérisaient les budgets de la majorité précédente.

 

Ce budget de la défense 2013 est-il exactement conforme aux aspirations qui sont les miennes en tant qu’écologiste ? Non.

 

Est-il meilleur que le budget précédent ? Incontestablement, oui.

 

C’est sur la base de ce constat que le groupe écologiste à l'assemblée a voté le projet de loi de finances pour 2013, dans sa partie recettes comme dans sa partie dépenses.