Ma visite au Salon de l’agriculture : entre éternels blocages et horizons nouveaux
Jeudi 26 mars 2015, j’ai eu l’occasion de parcourir les allées du salon de l’agriculture, d’échanger avec les agriculteurs et leurs organisations. Retour sur une journée de rencontres :
Deux plateaux TV : Public Sénat et TV Agri : deux horizons : une réforme souhaitable demain de notre politique agricole et une organisation concrètes dès aujourd’hui vers les circuits courts !
J’ai participé à un débat avec Didier Guillaume, Sénateur de la Drôme, une conseillère générale et des agricultrices en circuit courts. J'ai rappelé l’utilité sociale des circuits courts pour installer plus d'agriculteurs dans l’objectif de nourrir les populations locales, leur garantir un revenu, ainsi que les intérêts écologiques de la relocalisation puisque les citoyens sont demandeurs de produits biologiques ou économes en intrants.
L’après-midi, lors d’un débat sur les tabous de l'agriculture avec Xavier Beulin, Président de la FNSEA, j'ai cité « l'agriculture intensivement écologique » portée par M. Dufumier, qui affirme qu'il est possible de nourrir la planète avec des produits sans pesticides ou presque. J'ai également appelé de mes vœux une réforme de la PAC qui devrait soutenir le droit de chaque territoire européen à pourvoir à son alimentation et enfin une recherche fondamentale publique qui doit privilégier l'agro-écologie et ne peut s'accommoder avec les OGM. Les déséquilibres de la biodiversité avec des pertes d'espèces végétales et animales sont un sujet sérieux et les OGM ne permettront pas d'y répondre.
Visite en Périgord et de l’Interprofession des vins :
Après d’excellentes dégustations sur le stand de la Dordogne, j'ai été accueillie au stand du Comité National des Interprofessions des Vins à Appellation d'Origine. Cette rencontre m’a permis de confirmer le bon accueil de la profession sur ma proposition de loi, cosignée par 60 députés, visant à la généralisation des « volumes complémentaires individuels » aux AOC en vins rouges de France, afin de permettre la mise en place de réserves qualitatives. Nous avons également évoqué la nécessité de déroger aux règles d’enrichissement pour le vignoble de Monbazillac.
Avec une délégation EELV, Passage incontournable du salon de l’agriculture : les visites sur les stands des organisations professionnelles.
Malgré un échange de points de vue avec la FNSEA qui a montré notre capacité à dialoguer sur les orientations des politiques agricoles que nous souhaitons plus durable, une tension s'est crispé lorsque David Cormand (EELV) a exprimé l'exaspération d’EELV concernant les propos de X. Beulin parlant de djihadistes verts, non respectueux des écologistes. M. Beulin a vivement quitté le stand laissant un goût amer à tous les participants.
La Confédération paysanne nous a interpellés sur les risques des conséquences peu favorables pour l'agriculture paysanne des lois de réforme territoriales en cours. Je leur ai fortement conseillé d'être présents et d'intervenir auprès des Conseils régionaux pour que les Schémas régionaux d'agriculture durable. Ces outils doivent se décliner concrètement par des orientations de territoires à l'échelle des pays ou des intercommunalités, qui peuvent être des partenaires privilégiés pour élaborer des projets alimentaires territoriaux, mais aussi des orientations de CDPENAF (Commission départementale de protection des espaces naturels agricoles et forestiers).
Les échanges avec les représentants de la FNAB ont permis d'élaborer une stratégie de soutien à l'agriculture biologique à tous les niveaux : européen, national, régional et local pour que notre pays mette tout en œuvre pour répondre à une demande de consommation à ce jour importatrice.
François Veillerette (Elu EELV Conseil régional Picardie) et les responsables de l'ANSES ont pu nous éclairer sur le chemin difficile des évolutions à mettre en œuvre pour mieux encadrer et faire baisser l’utilisation des pesticides. Nous avons tour à tour, évoqué les autorisations de mise en marché des produits phytosanitaires, nouvellement déléguées à l’ANSES, les difficultés de contrôle du respect des règles d'applications, le manque de moyens pour lutter contre les fraudes d'importations illicites et de la nécessité de trouver des mesures de convergences entre les directives européennes et celles de chacun des États qui la composent.