Liste "Vivre Mieux à Bergerac" _ mon intervention lors de la réunion publique du 19 mars
Cher Lionel,
Mesdames et Messieurs les colistières et colistiers de la liste Vivre Mieux à Bergerac
Madame la Vice-Présidente du Conseil Régional, Chère Bérénice,
Madame la Conseillère régionale, Chère Marie Bové
Monsieur le Conseiller régional, Monsieur Boulanger,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec un grand plaisir que je suis ce soir parmi vous, dans le cadre de cette campagne des élections municipales.
Cette échéance électorale est un moment privilégié pour penser et construire ensemble l’avenir de notre territoire, pour mettre en avant avec force, le projet de société du Vivre Mieux, que nous défendons en tant qu’écologistes au niveau européen, national et local.
Face aux réalités économiques, sociales, environnementales, souvent difficiles, je crois avec conviction qu’engager courageusement la transition écologique et énergétique est le moyen le plus sûr et durable de créer des richesses, de l’emploi et du progrès social.
Le constat aujourd’hui est unanime. Le système très linéaire – extraire – fabriquer – consommer – rejeter – sur lequel repose notre économie actuelle est à bout de souffle. Nous sommes de plus en plus dépendants de matières qui sont, de plus en plus rare. Ce modèle ne profite qu’à quelques uns et ses méfaits créent l’illusion d’opulence et détruisent la qualité de vie des plus démunis et des territoires les plus fragiles.
Nos modes de développement et de consommation ne sont pas durables, car ils mobilisent trop de ressources naturelles et impactent fortement l’environnement et le climat , et donc notre santé et notre avenir.
Les défis sont donc bien là : inventer, explorer, mettre en place un nouveau modèle de développement économique, écologique, mais aussi social.
Il est donc de notre responsabilité, en tant que citoyens, en tant qu’élus-es, en tant que représentants de la société civile, d’engager cette dynamique, à tous les échelons.
Et je tiens sincèrement à vous féliciter aujourd’hui, pour votre implication en ce sens pour le bergeracois.
Avec tous mes collègues élus-es écologistes, au parlement européen, à l’assemblée nationale, au sénat et dans les collectivités locales, nous menons ce travail délicat de fourmi, pour mettre en œuvre concrètement cette transition vers de nouveaux modèles.
Ce travail de fourmi prend toute sa dimension localement, à l’échelle d’une ville comme Bergerac et de son agglomération.
Gestion de l’eau, de l’agriculture et de l’alimentation, gestions des déchets, de l’énergie, des transports, de l’éducation... sont au cœur des préoccupations, et des politiques publiques locales.
Engager la transition dans tous ces domaines permet de relocaliser l’économie, de créer des emplois durables, de consolider les solidarités, tout en préservant notre cadre de vie. C'est aussi un moyen extraordinaire de mobiliser un grand nombre dans une lutte contre les ravages de l'OMC, et et tous les accords de libre échange qui s'y rattachent.
Nous attendons également avec impatience et attention le futur projet de loi sur la transition énergétique que présentera le Gouvernement cette année.
Soyons clair, il n’y aura de transition énergétique que si nous nous donnons des objectifs ambitieux chiffrés, datés, et si nous nous inscrivons résolument dans un modèle industriel et social pour les atteindre. Poursuivre un programme nucléaire dépendant d’importations d’uranium, provenant d’Afrique, sans connaître encore, après un demi-siècle comment démanteler et recycler les déchets, est un non sens économique comme écologique.
Fukushima nous enseigne que la prospérité dépend de choix politiques bien au delà de notre territoire immédiat. Trois ans après la terrible explosion de la centrale nucléaire d’un pays ultra moderne, sécurisé et riche ; quel est l’avenir de ce territoire et de son peuple, sinon la maladie, le handicap et les anomalies génétiques des êtres vivants touchés par cet accident et pour les enfants à naître ?
Toute ville en transition ne peut ignorer son environnement. Toute ville en transition organise sa capacité à la résilience.
En Dordogne et en bergeracois, des filières sont à organiser, à développer et seront créatrices d’emplois.
Filière Bois Energie, qui permettra de valoriser nos ressources locales forestières et climatiques importantes. Projets de méthanisations pour lesquels le Conseil général s’est engagé, suivant les orientations du gouvernement.
La filière industrielle à Bergerac peut se réinventer au travers des objectifs de l’économie circulaire. Cela passe par la mise en place de filières moins gourmandes en matières premières. Par favoriser l’éco-conception des produits pour augmenter leur durabilité, leur réutilisation et leur réparabilité ainsi que leur recyclage.
Être candidat écologiste, pour le Vivre Mieux à Bergerac, c’est être connecté à la réalité, ressembler aux bergeracois. C’est avoir pour ambition, pour seul mandat, d’être au service des bergeracoises et des bergeracois. Car l'écologie donne de la force à la gauche, l’écologie porte un projet global, de respect de l’environnement et de justice sociale. L’écologie donne sa vision de la modernité, des emplois de demain, des enjeux à anticiper.
Lionel, tu m’as demandé d’aborder rapidement la transition des modèles pour l’agriculture et pour l’alimentation.
L’agriculture est l’affaire de tous.
Au croisement des questions alimentaires, sanitaires, environnementales, économiques et sociales, se donner les moyens de relocaliser l’agriculture constitue l’un des enjeux les plus symboliques, pour lutter contre le productivisme et pour une transition écologique de notre économie.
L’agriculture a structuré un grand nombre de nos territoires, et tout le milieu rural. En 2010, les agriculteurs représentaient 20 % des entreprises de notre circonscription.
Pour évoluer, nous avons besoins de cadres et d’outils.
C’est pourquoi, cette année, j’ai proposé et fait voter dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt la mise en place de projets alimentaires territoriaux.
Ces projets permettent d’imaginer de nouvelles ambitions locales et collectives pour une consommation de proximité, une nouvelle organisation de filières agroalimentaires valorisant nos productions et soutenant la baisse de l’utilisation des pesticides et autres intrants. C’est aussi l’occasion de revoir les modes de consommations alimentaires des établissements publics où sont nourris chaque jour les plus fragiles d’entre nous.
Je vous soutiens à ce titre pleinement pour votre volonté de gérer en régie municipale les cantines scolaires. Ces décisions doivent se prendre, et je vous y encourage dans une réflexion globale des politiques agricoles et alimentaires à l’échelle du bergeracois.
Comment produire ? Où ? Comment installer des jeunes agriculteurs ? Comment donc préserver des terres agricoles ? Comment mettre en œuvre de nouveaux modèles (espaces tests, signature de contrat alimentaire territorial).
Cela n’implique pas de tourner le dos à une économie de production et marchande, mais de se préoccuper globalement de la façon dont sont produites les denrées alimentaires, de leur transformation, leur acheminement, à leur sécurisation dans le respect des consommateurs, des producteurs, et des générations futures. N’oublions pas que si notre terre peut encore être généreuse, c’est grâce au respect de nos prédécesseurs.
J’émets le vœu que votre équipe Vivre Mieux à Bergerac, au sein d’une majorité, porte le terreau fertile pour la transition.
Pour des modèles agricoles et alimentaires nouveaux,
Pour une relocalisation de notre économie industrielle et énergétique, basée sur la valorisation et la préservation des ressources, et de nos richesses patrimoniales et naturelles.
Pour une gestion publique et responsable de l’eau, des déchets,
Pour une réflexion intelligente et respectueuse des moyens de se déplacer.
Être en responsabilité, c’est aussi s’engager pour redonner confiance en la vie politique. Cela passe par la présence forte de services publics et par une organisation de la ville plus efficiente qui favorise la mixité sociale, la solidarité et le lien intergénérationnel. C'est permettre aussi à tous, près de chez soi, d'accéder à la culture, aux sports et aux loisirs.
Vous le savez, ma position en tant que députée écologiste de la majorité n’est pas simple dans ce contexte des municipales à Bergerac, avec deux listes de gauche qui regroupent des hommes et des femmes qui m’ont accompagnée dans mon élection de juin 2012.
Sur un territoire ou le niveau de vie est en dessous de la moyenne nationale, chaque conseillère, conseiller municipale, communautaire peut et doit apporter sa pierre, être considéré pour ce qu’il est et pour ce qu’il fait.
Chaque citoyenne et chaque citoyen doit pouvoir s’intégrer et s’impliquer dans la mise en œuvre des projets et s’approprier une ambition collective pour bâtir une ville et une Communauté d’agglomération solidaires.
Il faudra savoir élaborer un projet commun pour Bergerac, au sein d’une union de la gauche et des écologistes, et créer la dynamique au Conseil municipal et communautaire, pour que chacune de ces composantes s’y retrouve, s’exprime et agisse en synergie .
Je vous invite à dépasser les différences et à valoriser les convergences afin que se traduise concrètement pour les bergeracois cette transition, cette écologie des solutions sociales économiques et environnementales, que j’appelle de tous mes vœux.
Je vous remercie pour votre engagement dans la vie citoyenne, le débat démocratique que vous portez et vous souhaite la plus grande réussite possible pour qu'une synergie de nos mandats soit favorable à notre territoire.
Brigitte ALLAIN