Brigitte Allain (EELV) : “La loi d’avenir est équilibrée, elle donne une vraie orientation à l’agriculture”
Brigitte Allain est députée Europe Ecologie Les verts de Dordogne, est agricultrice sur 60 hectares avec son mari et militante de la Confédération paysanne. Elle s'exprime sur la Loi d'avenir pour l’Agriculture.
Brigitte Allain est députée Europe Ecologie Les verts de Dordogne
La loi d’avenir vous paraît-elle équilibrée ?
C'est une vraie loi d'orientation agricole. Elle porte un vrai projet d'une orientation pour l'agroécologie, clairement affirmé dès l'article 1, et qui redonne sens à une politique agricole pour l'alimentation. Elle reconnaît la possibilité de porter des projets alimentaires territoriaux. Les GIEE contribuent à donner une orientation.
Sur les phytosanitaires, c’est une avancée ?
Oui, et je trouve que la proposition du gouvernement est très mesurée. Les meilleures avancées concernent la reconnaissance des produits naturels peu préoccupants, pour lesquels il a fallu vraiment batailler, mais désormais, ces produits naturels pourront être utilisés de manière légale. La meilleure façon de ne plus utiliser de pesticides, c'est de pouvoir utiliser des méthodes alternatives. L'agroécologie en est une, puisque cela permet de refaire vivre l'agronomie, les rotations de cultures etc.
L’article 23, qui interdit l’usage de pesticides à proximité des lieux fréquentés par des publics sensibles, vous semble-t-il équilibré ?
Tel que l'article est rédigé, c'est plutôt bien fait. Le texte répond aux situations concrètes, il n'y a pas d'interdictions formelles mais des réglementations d'usage, de façons de pratiquer, qui doivent être mises en œuvre et qui ne portent pas atteinte à la possibilité pour les agriculteurs de protéger leurs plantes. On aurait aimé que ça aille plus loin sur la mise en marché des produits considérés comment potentiellement cancérigènes ou perturbateurs endocriniens.
Votre proposition de confier un avis décisionnel aux Commissions départementales de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, pour lutter contre l’artificialisation des terres, n’a pas été retenue.
Oui, l'avis ne doit pas être que consultatif. Après la commission mixte paritaire de mercredi, il y aura un vote. Il nous reste encore à tenter de convaincre.
Antoine Humeau