Accueil à l'Assemblée Article de Sud Ouest suite au Congrès du 16 novembre

Article de Sud Ouest suite au Congrès du 16 novembre

Les parlementaires de Dordogne prêts à restreindre certaines libertés pour la sécurité

 

Après le Congrès autour du président Hollande, les élus nationaux périgourdins, tous de gauche, évoquent les solutions qui doivent rassurer

Trois parlementaires socialistes de la Dordogne évoquent les mesures annoncées par François Hollande, ce lundi à Versailles devant le Congrès.

  • Bernard Cazeau : "donner des moyens dans le temps"

La première impression que donne le sénateur socialiste Bernard Cazeau, après le Congrès des parlementaires lundi à Versailles autour du président Hollande,  "c'est l'unité nationale presque totale, avec une volonté, toutes tendances confondues, à part quelques extrémistes, de trouver des solutions".

Des solutions qui sont "drastiques", selon son expression, "mais tout en sachant que nous sommes dans un état de droit". Le sénateur de la Dordogne se félicite d'avoir défendu en son temps la loi sur le renseignement. Il est pour la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois et la modification à venir de la Constitution, "pour donner des moyens dans le temps". Bernard Cazeau ne craint pas de restrictions des libertés individuelles touchant tous les citoyens : "Elles viseront surtout ceux qui sont déjà fichés, les personnes radicalisées ou les imams salafistes." L'élu trouve en revanche dangereux et excessifs les propos d'un Laurent Wauquiez qui voudrait interner tous les gens fichés : "Il veut faire des camps de concentration".

  • Germinal Peiro : "rassurer les citoyens"

Pour le député PS Germinal Peiro, qui dit ressentir les effets des attentats très nettement dans les rues de Paris, les décisions annoncées au Congrès sont bonnes. "Nous allons les discuter à l'Assemblée, car il est nécessaire de prolonger sur trois mois l'état d'urgence qui ne dure que 12 jours, avant de modifier la Constitution. Nous sommes dans un état de droit même si nous appliquons des mesures d'exception." L'élu du Sarladais accepte cette modification des libertés au nom de la sécurité "et pour rassurer les citoyens".

Germinal Peiro rappelle que l'on accepte depuis des années de passer des portiques de sécurité et de se laisser fouiller avant de prendre un avion. "Il faudra aussi accepter d'ouvrir son coffre de voiture et  d'avoir ses communications écoutées... Si on ne fait pas tout cela, je pense que les gens continueront d'avoir peur. Personne n'est aujourd'hui à l'abri d'un attentat, nulle part, même en Dordogne".

  • Brigitte Allain : "s'attaquer au financement de Daesh"

Quant à la députée écologiste du Bergeracois Brigitte Allain, elle est un peu plus réservée. "La période d'état d'urgence est nécessaire pour se donner les moyens d'agir. Mais faut-il sous le coup de l'émotion transformer la Constitution et viser le tout sécuritaire ? C'est dangereux à terme. Nous en discuterons donc à l'Assemblée, nous sommes élus pour cela."

La question de la déchéance de nationalité pour des binationaux ne changera rien à son avis. Elle se dit gênée par "la réponse très guerrière du président Hollande" et elle s'étonne "que l'on ne s'attaque pas vraiment au financement de Daesh, qui est le vrai problème". Enfin, Brigitte Allain espère que l'annonce des moyens donnés aux policiers pour mieux travailler sera vraiment suivie d'effet.