Accueil à l'Assemblée Loi sur le respect de l’animal en abattoir

Loi sur le respect de l’animal en abattoir

 

Suite aux réactions, je souhaite vous apporter ma vision de la proposition de loi sur les abattoirs :

En tant que députée écologiste, membre de la commission des affaires économiques, il m’a paru essentiel de travailler sur ce texte, pour enrayer la maltraitance des animaux. C’est un sujet qui me tient à cœur et que nous ne pouvons appréhender à la légère ou sans approfondissement. Depuis plusieurs mois, je rencontre des éleveurs et professionnels concernés. Et depuis le début de mon mandat, je consacre mon travail parlementaire à la transition écologique de l’agriculture.

Le rapport de mon collègue député Olivier Falorni, me semblait très intéressant. Malheureusement, la Loi qui a suivi m’a déçue, hormis les instances permettant davantage de transparence, elle était dans le tout répressif vis-à-vis du personnel. Le problème n’est pas les salariés des abattoirs, mais l’abattoir lui-même : sa cadence, sa rentabilité à tout crin, son découpage fordiste des tâches, son matériel peu adapté…

C’est pourquoi, ma philosophie a été de proposer dans le débat parlementaire une amélioration des conditions de travail des salariés, plutôt qu’une vidéosurveillance, générant un climat de suspicion et de stress. J’assume avoir demandé la suppression de la vidéosurveillance permanente et généralisée, considérant que l’amélioration des conditions de travail des humains, mènerait à une amélioration des conditions d’abattage des animaux.

J’ai défendu un amendement pour la participation des salariés dans les instances de concertation.

J’ai défendu un amendement pour la mise en place d’une expérimentation pour les abattoirs mobiles. Je suis convaincue de la pertinence de cette proposition, depuis les travaux pour la publication de mon rapport « Et si on mangeait local, sur les circuits courts et les filières agroalimentaires », après avoir rencontré le collectif « Quand l’abattoir vient à la ferme ».

J’ai défendu un amendement demandant un contrôle mieux ciblé du poste d’abattage par un vétérinaire dans tous les abattoirs (et pas seulement, ceux de plus de 50 salariés).

J’ai soutenu l’interdiction d’abattage des femelles gestantes.

J’ai soutenu la qualification de maltraitance animale, si de l’eau et du fourrage ne sont pas fournis aux animaux plus de 12h après leur arrivée à l’abattoir.

Et pourtant ces amendements, qui pour moi, auraient été de véritables avancées en faveur du bien-être animal, ne sont pas adoptés… Vous pouvez visionner les débats ici : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4520496_585100bac1ada.commission-des-affaires-economiques--respect-de-l-animal-en-abattoir-ppl--14-decembre-2016$

Le débat continue et la proposition de loi sera examinée dans l’hémicycle, jeudi 12 janvier.

 

 

 

Je vous prie de trouver joint mon intervention :

Intervention en Commission des affaires économiques sur la proposition de loi sur le respect de l’animal en abattoir, le 14 décembre 2016.

Qu’apporte cette proposition de loi, pour le respect du bien-être animal, au moment de sa vie, de sa fin de vie et donc de son abattage ?

A-t-on proposé des solutions pour donner une considération plus dignes de ce travail pour les hommes qui l’accomplissent et pour les animaux ?

Y a-t-il une remise en cause des conditions dans lesquelles cet abattage est accompli ?

Pensez-vous que le travail à la chaine tel qu’il est conduit permette de respecter chaque animal qui réagit différemment ?

Pensez-vous que les personnes qui l’accomplissent se satisfassent des critères de compétitivité imposés ?

Tant que l’on sera sur une gestion de rentabilité horaire des salariés et du nombre d’animaux abattus à l’heure, nous ne sortirons pas de ce système de maltraitance.

A la lecture du rapport, j’attendais des propositions innovantes, réellement utiles et attendues par les vrais éleveurs, ceux qui respectent leurs animaux tout au long de leur élevage : une expérimentation des abattoirs mobiles en lien avec un abattoir public, notamment pour les circuits courts et de proximité ; des propositions pour limiter le stress de l’animal qui n’a que faire des caméras de contrôle. Former plutôt que contrôler. Accompagner plutôt que punir.